8 février 2020
Alexandre Nanot

Exode 25.18 – Les deux chérubins ou la sainteté de l’union conjugale

BAN : Et tu feras deux chérubins d’or, d’or battu, faisant corps avec les deux bouts du propitiatoire, fais un chérubin à un bout et un à l’autre ; c’est du propitiatoire même que l’on fera sortir les chérubins, à ses deux bouts.

Z. Kahn : Puis tu feras deux chérubins d’or, tu les fabriqueras tout d’une pièce, ressortant des deux extrémités du propitiatoire.

MAREDSOUS : Tu feras deux chérubins d’or, en travail bosselé, aux deux extrémités du couvercle, l’un d’un côté, l’un de l’autre, en les fixant de manière qu’ils fassent corps avec l’extrémité du couvercle.

Rabbi Aquiva, un sage d’Israël qui vivait au Ier siècle a dit : Toutes les Écritures sont saintes, mais le Cantique des cantiques est le Saint des saints, c’est le livre le plus saint.


Si le mari et la femme sont bons, la Chekinah (Présence divine) repose sur eux et sur le foyer ;
s’ils ne le sont pas, le feu les consume.

Timbre de 1985, édité en Israël représentant les deux chérubins sur le propitiatoire. Le verset tiré d’Exode 25.10 reprend en hébreu : Et ils feront un coffre en bois d’acacias.

Quelques remarques au sujet des chérubins :

1. Une première remarque sur les “deux” chérubins et qui se lit en hébreu Shenayim kérouvim.

On retrouve ce mot plusieurs fois dans la torah mais retenons celui de ce passage :

Genèse 7.2 : Tu prendras auprès de toi sept couples de tous les animaux purs, le mâle et sa femelle ; une paire ( שְׁנַיִם Shenayim).

Le Behaye écrit dans son commentaire sur la torah : “on trouve écrit le mot Shenayim et non shney comme il est utilisé Exode 31.18 :  Lorsque (l’Éternel) eut achevé de parler à Moïse sur le mont Sinaï, il lui donna les deux  ( שְׁנֵי  Shney) tables du Témoignage, tables de pierre écrites du doigt de Dieu.

Pourquoi ? Pour nous apprendre que les deux chérubins n’étaient pas de même sexe, ni asexués. Mais l’un était mâle et l’autre femelle. Quant à leur aspect, il différera aussi. Cela marque bien la distinction entre l’homme et la femme, une distinction qui doit être évidente.

2. Ils sont d’une seule pièce, cela nous apprend l’unité, Ehad (Un) et Ahava (Amour). La valeur numérique de chacun de ces deux mots vaut 13. 

3. Du sein de cette unité, de cette intimité conjugale, il nous est dit au v.22 : C’est là que je te rencontrerai ; je parlerai avec toi. Mais d’où sortait cette voix ? D’entre les deux keruvim.

4. L’arche de l’alliance était située dans le Saint des saints. Il n’y avait pas de lumière dans cette chambre cubique, c’était l’obscurité totale. Ceci nous apprend que la plus grande discrétion est recommandée lorsque le couple s’unit. Nous sommes loin de la dépravation et de la sexualité débridée exposée en plein jour sur les sites et réseaux sociaux.

Dans le judaïsme, les kerouvim représentent la relation entre D.ieu et son peuple.
Le Talmud nous dit que lorsque le peuple d’Israël se rebellait contre la volonté du Tout-Puissant, les kerouvim se détournaient l’un de l’autre ; quand Israël était fidèle à son D.ieu, ils se faisaient face ; dans les moments où l’amour entre D.ieu et son épouse était à son apogée, le Talmud enseigne que les kerouvim étaient enlacés « comme un homme est attaché à son épouse » (Talmud, Baba Batra 99a ; Yoma 54a).

L’union conjugale est ce qu’il y a de plus saint. C’est ainsi et c’est Dieu qui l’a voulu. C’est l’union de deux êtres, de deux âmes qui s’unissent pour ne faire qu’un. Mais pas une unité où l’un est effacé ou contraint au profit de l’autre. Cette union qui fait que les deux ne forment plus qu’un (Gen 2.24).

Le Talmud rapporte que lorsque les ennemis d’Israël envahirent le Temple, ils pénétrèrent dans le Saint des saints. Un endroit si sacré qu’il n’était permis qu’à une seule personne, le Grand Prêtre, d’y entrer, et cela, seulement le jour de Yom Kippour. Le jour le plus saint de l’année. Là, les ennemis d’Israël virent les kerouvim enlacés. Ils les traînèrent hors du Temple, dans les rues, pour les profaner et se moquer de leur signification sacrée. 

N’est-ce pas une représentation de ce que nous vivons aujourd’hui ? Si vous n’êtes pas selon la norme de ce monde, vous êtes décalés, vieux-jeu, démodés. Lorsque le couple s’unit en sainteté, c’est-à-dire l’homme avec son épouse, et ce, dans le cadre du mariage, alors la Présence de Dieu réside sur eux. Ils peuvent entendre la voix de Dieu. Par contre, s’ils s’unissent dans le seule objectif de satisfaire un besoin physique, d’une façon bestiale, pour assouvir une pulsion charnelle et dans une attitude dépravée ou de débauche, alors la Chékinah – la présence divine fuit loin d’eux.

Le Ramban (Na’hamaide), de mémoire bénie, s’exprime ainsi :
Sache que l’union conjugale est emplie de sainteté lorsqu’elle est accomplie de la manière, au moment, et avec les pensées adéquates. Il est totalement faux de penser qu’il s’agit d’une attitude honteuse et indécente car, bien au contraire, lorsque le couple s’unit avec piété, cet acte acquiert un niveau de sainteté des plus élevés. (Iguerot Hakodech)”.

Partant de là, on peut répondre à la question : Qu’est-il permis de faire dans le cadre du couple ? Question qui revient couramment.

Hébreux 13.4  Que le mariage soit honorable en toutes choses, et le lit sans souillure ; or, Dieu jugera les fornicateurs (pornos) et les adultères (moichos).

Premièrement, le mariage doit être respecté et le lit sans tache ni souillure. Mais de quelle tâche et de souillure est-il question ? La réponse vient toute juste après : Dieu jugera, ceux qui, dans le cadre du mariage ont été fornicateurs et/ou adultères. Voyons d’un peu plus près ces deux mots.

Pornos, c’est celui qui pratique la porneia, mot grec, et qui a donné dans un sens plus restrictif “la pornographie”. Mais la porneia englobe davantage. Toute union sexuelle illicite, mais notons aussi, tout acte dégradant qui méprise le conjoint ou partenaire, avec ou sans consentement est compris dans la porneia. Bannissez tout ce qui n’est pas fait pour le bien du prochain et qui contribue à l’harmonie mutuelle. Pornos en grec, c’est l’acte bestial, qui n’a d’autre but que d’assouvir une pulsion, une envie purement égoïste. Le mot grec Porneia comprend également : l’adultère (relation sexuelle avec une femme autre que la sienne), la fornication (relation sexuelle avant le mariage), l’homosexualité (relation sexuelle entre personne de même sexe), zoophilie (relation sexuelle avec un animal), l’inceste (relation sexuelle d’un parent proche, oncle, tante, cousin(e), frère, sœur, grand-père etc….). Ajoutons la consommation de la pornographie, la masturbation, le voyeurisme, travestisme, masochisme, sadisme sexuel, fétichisme… et n’oublions pas la sodomie. Rappelons, au passage, que ce nom signifie “brûlant, qui brûle”. Il y a de quoi méditer. Toutes ces pratiques n’ont rien à faire dans le cadre d’un couple qui cherche à s’unir en sainteté. Nous sommes à l’opposé de l’amour agape, qui lui est le véritable don de soi. L’exemple suprême de Dieu étant le don de son Fils unique, Jésus-Christ pour l’humanité.

Car Dieu a tant aimé chacun d’entre nous, qu’il a donné (Agapeo) son Fils Unique Jésus afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais ait la vie éternelle. ( Jean 3.16)

Le deuxième mot employé est Moichos. C’est une personne qui n’est pas fidèle à l’engagement du mariage. Un verset du livre de l’Exode enseigne cela.
Exode 21.10 : S’il prend une autre femme, il ne supprimera rien à la nourriture, aux vêtements et au droit conjugal de la première.
De cela, les sages ont dit que l’homme doit être fidèle quant aux besoins de sa femme, tant naturels, matériels et affectifs.

1 Corinthiens 7.2 : Toutefois, pour éviter la débauche (porneia), que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. La polygamie n’étant pas recommandé par l’apôtre Paul, et ce, afin d’éviter cette débauche. La relation entre l’homme et la femme doit être un lien puissant de fidélité à tout point de vue.
Le couple doit tendre vers une complicité, une amitié profonde et une paisible entente. Ce sera un solide fondement et renforcera l’intensité lors de leurs relations conjugales. Durant ces moments, la fusion doit être la plus totale. L’amour, le désir, l’abandon de soi et la volonté d’être ensemble doivent être poussés à son maximum.

2 Commentaires

  1. Jimenez Jean François

    Une très bonne étude mon frère qui nous rappelle l’importance du mariage et ce qu’elle représente pour Dieu.
    Sois bénis.

    • Nicaise AMOUSSOUVI

      Bonjour frère,
      Merci pour cet article. L’Église doit prendre au sérieux ce sujet car l’esprit de Sodome règne dans nos pays. Nous devons veiller à la sainteté du lit conjugal. Ceci à mon avis ne vient pas en opposition avec nos temps d’intimité.
      Faisons confiance à notre Dieu dans ce domaine également.
      Shalom

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