La question a été posée de savoir si Lot avait deux ou quatre filles ? Après examen des différentes traductions, on peut les classer en deux groupes :
- Celles qui pensent que Lot a quatre filles, deux qui sont visiblement déjà mariées et deux qui sont encore vierges et qui vivent sous son toit.
LS1910 : Lot sortit, et parla à ses gendres qui avaient pris ses filles…
S21 : Lot sortit et parla à ses gendres, ceux qui avaient épousé ses filles…
- Celles qui pensent que ses filles sont fiancées, mais n’habitent pas encore chez leur mari ; elles sont donc encore vierges et vivent encore chez leurs parents.
BAN : Et Lot sortit et parla aux fiancés de ses filles et leur dit…
SACY : Lot étant donc sorti, parla à ses gendres qui devaient épouser ses filles…
PIROT-CLAMER : Lot sortit et parla à ses gendres qui voulaient prendre ses filles…
PERRET-GENTIL : Alors Lot sortit et parla à ses gendres qui prétendaient à ses filles…
À partir de ces traductions, on peut effectivement s’interroger de savoir si c’est le premier groupe qui a raison ou le deuxième.
Autre élément de lecture en Genèse 19.8 et qui a été rendu dans la première édition de la Bible Scofield en 1975 : « Voici, deux de mes filles n’ont point connu d’homme » et que la S21 rend par « J’ai ici deux filles qui sont vierges » sous-entendu qu’il en aurait d’autres qui ne le sont plus, car mariées.
Mais quand on regarde le texte hébreu de plus près, on constate que le verbe לָקַח est au participe présent, et qu’il convient donc de traduire par « qui allaient prendre ses filles », elles n’étaient pas encore mariées, elles étaient sur le point de l’être.
Vaytsé Lot vayédaber el hatanav loq’hé venotav
Autre détail quant au mot utilisé pour désigner les gendres, ce mot est חָתָן – hatan, en hébreu, or le hatan est le fiancé. Dans le judaïsme, lors de la fête de Sim’hat Torah, ceux qui sont appelés à lire les sections qui concluent et recommençant le cycle annuel de lecture, ceux-là sont appelés les Hattanei HaTorah « les fiancés de la Torah ». Dans notre langage, un gendre désigne le mari de notre fille, alors que le fiancé, lui, est appelé à prendre notre fille pour épouse.
Pour conclure, et à l’aide du texte hébreu, nous pouvons dire que Lot n’avait que deux filles.
Un grand merci à Haïm O. – grammairien hébraïque, qui est toujours disponible pour m’offrir ses précieux conseils.
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