Les Segond
Nom La Bible à la Colombe
Éditeur Alliance Biblique Française, Bibli'O
Parution 1978, 2023
Confession Évangélique
Lecture Facile
Source AT Texte massorétique
Source NT Texte majoritaire
Deutérocanoniques Non
Ordre des livres Hébraïque
Unités poids et mesures Ancienne

Présentation

Pourquoi la Bible à la Colombe ? Simplement parce que sa couverture est illustrée par une colombe en vol. Cependant il ne faut pas y voir là une quelconque allusion à une traduction charismatique. Cette bible est le fruit de vint-cinq années de travail. Elle fut réclamée par l’Alliance Biblique Française au début des années 50 pour deux raisons majeures. La première : la découverte des rouleaux de la mer morte en 1948 qui allait apporter une nouvelle fraîcheur au texte servant de base. La deuxième raison : la nécessité de rajeunir le texte de la Segond 1910 et ce, grâce aux découvertes récentes, dans le but de rapprocher le texte au plus près de l’orignal tout en balayant les archaïsmes et les expressions jugées trop désuètes.

Selon le docteur en théologie Frank Michaeli, qui a supervisé cette révision, « des modifications sont intervenues dans deux cas : celui où la connaissance actuelle des textes originaux permet une meilleure traduction, celui où l’évolution de la langue française rend indispensable une nouvelle formulation ».

HISTORIQUE


La Bible à la Colombe s’inscrit dans une suite qui prend son point de départ dans la base de traduction qu’effectua Louis Segond.

  • 1874 : Première édition de l’Ancien Testament, associée à une traduction du Nouveau Testament due à Hugues Oltramare, professeur de Nouveau Testament à la faculté de Genève.
  • 1880 : La Bible Segond en un seul volume paraît pour la première fois en 1880, avec un premier tirage de 50.000 exemplaires.
  • 1888 : Parution de la première révision, juste après la mort de Louis Segond. Elle supplante la version de 1880.
  • 1910 : Première révision importante après la mort de Segond. La Société biblique britannique et étrangère révise le texte en choisissant d’autres termes doctrinaux plus conformes à la pensée protestante orthodoxe (par exemple : « sacrificateurs » à la place de « prêtres », « foi » à la place de « fidélité »). Cette version 1910 devient la traduction protestante la plus lue au cours du XXe siècle.
  • 1962 : L’Alliance biblique universelle publie une révision du Nouveau Testament (« Pains et Poissons »).
  • 1978 : L’ABU révise, également à son tour, le texte de la Segond 1910 et la publie dans une version dite « à la Colombe », en raison du dessin de sa couverture.
  • 1979 : Parution de la version Segond 1979 dite « Nouvelle édition de Genève » (NEG).
  • 2002 : Parution de La Nouvelle Bible Segond (NBS) : en 1987, l’ABU décide de se lancer dans une édition d’étude de la Segond qui vise à présenter une alternative à la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB).
  • 2007 : Parution de la Bible Segond 21 : Bible Segond révisée pour le XXIe siècle utilisant le vocabulaire d’aujourd’hui.
  • 2023 : Nouvelle édition de la Bible à la Colombe – Éditions Bibli’O

 

Au début de l’année 1960, une commission de six à sept membres, dont les professeurs Maurice Carrez, Jean Cruvellier et Jean Balty, se réunissaient tous les quinze jours pour examiner les essais de traductions et trancher de manière souveraine, afin que la traduction finale soit homogène et ne reflète pas les opinions particulières des différents correspondants. En 1962, le Nouveau Testament appelé « Pains et Poissons » paraîtra. Il s’agit là de la première édition de la Colombe.

Le travail de la Première Alliance a différé quelque peu. Celui-ci devait être plus rapide de telle sorte que les quatre membres mandatés pour ce chantier de traduction préparaient chacun un texte ou une proposition de traduction et le transmettaient à leurs collègues. Chacun apportait sa critique ou sa remarque et si une majorité se dessinait, la modification était adoptée. Ce gros travail était présidé par le professeur Frank Michaéli, accompagné de Bernard Keller, André Lacoque et Jules-Marcel Nicole.
Une fois ce vaste travail terminé, le manuscrit a été relu et de nouveau discuté et quelques retouches furent nécessaires. La commission antérieure à l’impression était composée, du pasteur Jean-Marc Thobois (1945-2020), de Kenneth Ware et était présidé par Jules-Marcel Nicole. La première édition paraît en mai 1978 aux Éditions Vida.

L’une des évolutions de la Colombe est le changement de temps. Dans les traductions précédentes, celle de 1910 par exemple, certaines phrases étaient alourdies par l’usage de l’imparfait du subjonctif, voire du passé simple. Lisez Deutéronome chapitre 1 dans la Segond 1910 et vous verrez l’usage abondant du passé simple. Puis comparez avec la Colombe.

Segond 1910 : Mais vous ne voulûtes point y monter, et vous fûtes rebelles à l’ordre de L’Éternel, votre Dieu.
Vous murmurâtes dans vos tentes et vous dîtes.

Colombe :
Mais vous n’avez pas voulu y monter et vous avez été rebelles à l’ordre de l’Éternel, votre Dieu.
Vous avez murmuré dans vos tentes.

 

LA BIBLE THOMPSON

Le modèle le plus connu à ce jour est la Bible d’étude Thompson. A la traduction de la Colombe viennent s’ajouter les travaux de Franck Charles Thompson. Il s’agit d’un système numérique complet de référence en chaîne. Outre cela, nous y trouvons un vaste supplément archéologique avec certaines photographies, des cartes, un index et une concordance.
Beaucoup d’outils se trouvent en fin de volume comme :

  • L’histoire de la bible au fil des siècles
  • Portrait synoptique du Christ
  • Christ décrit par Jean
  • Christ décrit par Paul
  • Histoire résumée des apôtres
  • Jésus pendant l’année de l’inauguration
  • Jésus pendant l’année de la popularité
  • Jésus pendant l’année de l’opposition
  • Jésus pendant ses derniers mois
  • Les derniers jours de Jésus
  • Les dernières heures de Jésus

Au sujet de la Nouvelle Édition 2023, voici ce que dit la préface :

La Nouvelle version Segond révisée dite « Colombe » a été publiée par la Société biblique française, sous l’égide de l’Alliance biblique universelle, en 1978. Dans les années 1990, de nombreux spécialistes ont entrepris une nouvelle révision approfondie et scientifique de la traduction de Louis Segond 1910, parue sous la forme d’une bible d’étude avec notes et outils abondants, dénommée La Nouvelle Bible Segond (2002). Toutefois, force est de constater que près de 50 ans depuis sa parution, la « Colombe » est toujours lue et appréciée dans de nombreux milieux. La Société biblique française – Bibli’O a donc entrepris d’offrir au public francophone une nouvelle maquette de la « Colombe », avec notamment un nouveau système de notes et de références plus lisible. Toutefois, le contenu n’a pas été modifié et les notes reflètent l’état des recherches bibliques et historiques de l’époque, ce qui n’est pas sans intérêt. Le lecteur est invité néanmoins à tenir compte de la date de l’ouvrage et à consulter également des bibles d’études plus récentes.

A l’occasion de cette nouvelle édition, voici un article présentant l’historique de cette traduction, paru dans le Biblioscope de juin 2023 que vous pouvez télécharger ici : https://www.alliancebiblique.fr/upload/images/mes_images/2023_06_Biblioscope_ABF_24_PRINT.pdf

PAR NICOLAS FOUQUET, chef de projet à l’Alliance biblique française

Le 9 mai 1978, la Bible à la Colombe est officiellement présentée aux représentants des Églises au Grand Palais à Paris. La soirée est animée par le pasteur André Thobois, alors président de l’Alliance biblique française. Présent à l’événement et issu d’une longue lignée protestante, l’ancien Premier ministre du général de Gaulle, Maurice Couve de Murville, fait remarquer combien « la mise à jour de cette nouvelle traduction (Segond) a le pouvoir d’émouvoir le cœur de nombreux protestants qui ont […] fait leurs classes avec cette Bible ». La publication de la Bible à la Colombe est alors l’aboutissement d’un long travail collectif et rigoureux.

Louis Segond est un pasteur suisse dont la traduction de la Bible (Ancien Testament en 1877, Bible complète en 1880) a fait date. Aujourd’hui encore, de nombreuses personnes lisent sa traduction de la Bible dans une version remaniée sous les auspices de la Société biblique britannique et étrangère en 1910. Après la Seconde Guerre Mondiale, une enquête a été menée pour savoir s’il y aurait une pertinence à travailler sur une nouvelle traduction de la Bible en français. La conclusion a été de privilégier une amélioration de la traduction Segond plutôt que de créer une toute nouvelle version de la Bible. La Bible à la Colombe est donc une révision de la Bible Segond.

« La large diffusion de cette traduction, les qualités réelles qui la caractérisent, l’attachement que tant de chrétiens lui manifestent depuis des années, justifient ce choix » pour Jules-Marcel Nicole, l’un des membres du comité de révision.Alors que le travail de Louis Segond avait principalement été l’œuvre d’une personne, le choix de la collégialité a été fait pour sa révision. Plusieurs collaborateurs ont ainsi été mobilisés : une quinzaine d’hellénistes pour le Nouveau Testament de 1952 à 1962 (publié sous le titre Pains et Poissons), puis une demi-douzaine d’hébraïsants pour l’Ancien Testament de 1963 à 1973. Un comité de révision a été mis sur pied pour coordonner l’ensemble du travail. Présidé par Frank Michaeli, alors président de l’Alliance biblique française, il réunissait des théologiens, pasteurs et laïcs de Belgique, France et Suisse. Les principaux artisans de la traduction sont les professeurs Bernard Keller de Strasbourg, André Lacoque de Bruxelles et Jules-Marcel Nicole de Nogent-sur-Marne.

La méthode de travail

« Louis Segond s’était rendu compte qu’une bonne traduction ne pouvait être ni littérale, ni libre, mais qu’elle devait être à la fois exacte, claire et correcte », expliquait Jules-Marcel Nicole. Il poursuivait : « Il a su atteindre ce triple objectif d’une manière remarquable. Pourtant, on peut tâcher de faire mieux encore dans ces domaines. » Comment y arriver concrètement ? Dans la préface des premières éditions de la Bible à la Colombe, le comité détaille sa méthode de travail. La traduction de Louis Segond (révisée en 1910) a été conservée chaque fois qu’elle correspondait au texte original et à la langue en usage à l’époque. Des modifications sont intervenues dans deux cas : celui où la connaissance des textes originaux permettait une meilleure traduction et celui où l’évolution de la langue française rendait indispensable une nouvelle formulation.

Mettre à la disposition du public une traduction qui lui permette de savoir exactement ce qu’il y a dans le texte original.

L’objectif du comité était le suivant : mettre à la disposition du public une traduction qui lui permette de savoir exactement ce qu’il y a dans le texte original. Sans connaître les langues bibliques, le lecteur devait être en mesure de se faire une idée de leur génie propre, avec leur vocabulaire, leur structure, ou encore leurs répétitions. Comme pour toute traduction ou révision, certaines personnes vont apprécier le résultat et d’autres seront plus critiques. La Bible à la Colombe n’y a pas échappé lors de sa sortie, même si l’accueil a été globalement bon. Le professeur Frank Michaeli relatait avoir « reçu de nombreux témoignages de satisfaction, surtout du côté des jeunes Églises francophones d’Afrique ». Aujourd’hui encore, quarante-cinq ans après sa parution, la Bible à la Colombe continue d’avoir un lectorat fidèle et fervent.

Un animal pour emblème

Cette révision de la Bible Segond de 1978 est plus généralement connue sous le nom de Bible à la Colombe. Ce titre provient du dessin choisi pour figurer sur la couverture de l’ouvrage. L’idée vient du professeur Henri Blocher qui estimait qu’à des fins publicitaires et d’un point de vue esthétique, il était préférable de ne pas se contenter d’une formulation plus classique du type « Segond révisée… ». Dès lors, pourquoi ce symbole ? « La colombe peut être vue comme une allusion au Saint-Esprit », confie le théologien baptiste. « On pouvait aussi penser à la colombe de la croix huguenote. »

 

Description

L’ordre des livres de la 1ʳᵉ alliance suit l’ordre protestant classique et ne contient donc aucun des livres apocryphes. On ne trouve aucune introduction aux livres, mais quelques notes en bas de pages qui suggèrent une traduction littérale, ou certains ajouts que l’on trouve dans d’autres manuscrits. Ces notes n’ont aucun caractère théologique ou doctrinal.

On les trouve en bas de pages et ont été établies selon les principes de l’ABU (Alliance Biblique Universelle) et se réfèrent aux catégories suivantes :

  • Différentes leçons du texte hébreu ou grec et les variantes
  • Autres traductions possibles de l’original ou litt.
  • Explication des noms propres
  • Explication des jeux de mots dans l’original
  • Référence à d’autres textes bibliques

CLASSEMENT NALOT

L’échelle NALOT vise à classer les traductions de la bible de la plus littérale à la plus dynamique. Le travail consiste à prendre quarante expressions ou idiomes, typiquement hébraïques ou grecques et de savoir s’ils sont rendus au plus près du texte original. Ainsi, la traduction à la Colombe occupe la 15e place. Nous avons donc un bon compromis entre une traduction littérale et dynamique. Le texte présenté dans cette bible reste assez proche de l’original. On ne cherche pas à réinterpréter ce que dit le texte, mais à le traduire au plus juste. La traduction de la Colombe reste cependant un bon choix.

 

 

 

DÉTAILS DE LECTEUR

Le nom de Dieu, le tétragramme est traduit par l’Éternel.
Psaume 112.1 : Louez l’Éternel ! Heureux l’homme qui craint l’Éternel,
qui trouve un grand plaisir à ses commandements.

Il est intéressant de noter la présence, même entre crochets, du comma johannique :
1 Jean 5.7b – Car il y en a trois qui rendent témoignage [dans le ciel : le Père, la Parole et l’Esprit-Saint. Et ces trois sont un]

La Colombe préfère écrire les chiffres comme dans l’exemple ci-dessous. Personnellement, je préfère cette option de lecture.
COL : Le séjour que les Israélites firent en Égypte fut de 430 ans.
NEG : Le séjour des enfants d’Israël en Égypte fut de quatre cent trente ans.

COL : Arpakchad était âgé de 35 ans quand il engendra Chélah
NEG : Arpacschad, âgé de trente-cinq ans, engendra Schélach.

L’un des objectifs de la Colombe était de « permettre aux chrétiens de savoir ce qu’il y a exactement dans l’original ».
Dans les deux exemples suivants, qui sont tous les deux tirés du livre d’Esther, on peut constater la difficulté de traduction sur les mots A’HACHTRANIM et PERAZES.
La Colombe est la seule traduction française qui a préféré garder le mot hébreu.
Le premier exemple se trouve dans Esther 8.14 :

Colombe : On écrivit les lettres au nom du roi Assuérus, on les scella du sceau royal et on les envoya par l’intermédiaire des courriers à cheval, montant des pur-sang Ahachtranes sélectionnés.

NEG : On écrivit au nom du roi Assuérus, et l’on scella avec l’anneau du roi. On envoya les lettres par des courriers ayant pour montures des chevaux et des mulets nés de juments.

NBS : On écrivit les lettres au nom du roi Xerxès, on les scella avec le cachet du roi et on les envoya par l’intermédiaire des courriers à cheval, montant des pur-sang sélectionnés dans les haras de L’État.

Martin 1744 : On écrivit donc des Lettres au nom du Roi Assuérus, et on les cacheta de l’anneau du Roi ; puis on les envoya par des courriers, montés sur des chevaux, des dromadaires et des mulets.


Le deuxième exemple est tiré du livre d’Esther 9.19 :

Colombe :  C’est pourquoi les Juifs pérazes, ceux qui habitent des villes ouvertes
Nouvelle Bible Segond : C’est pourquoi les Juifs de la campagne, qui habitent des villes sans murailles font du quatorzième jour du mois d’Adar
Zadoc Kahn : C’est pourquoi les juifs des campagnes, qui habitent des villes ouvertes

Pour comprendre le mot hébreu « pérazes« , constitué des trois lettres PRZ (il n’y a pas de voyelle en hébreu), il faut bien réaliser que le nom que l’on donne en hébreu correspond à ce qu’il est.
L’essence d’une personne ou d’un objet est définie par le nom qui le caractérise.
Une ville « péraze » est le contraire d’une ville fortifiée comme Jéricho, c’est-à-dire entourée de murailles.
Les juifs pérazes ne sont pas forcément des juifs de la campagne comme nous l’entendrions aujourd’hui, mais des juifs habitant des villes qui ne sont pas entourées de murailles.

On raconte que des juifs sont arrivés à Lutèce, nom qui était alors donné à la capitale de la Gaule, alors que la fête de Pourim allait débuter. Lutèce, ville ouverte ou fermée ? Lutèce était une très grande ville qui débordait. PARIS est une ville ouverte. C’est certainement un nom que les juifs lui ont donné et qui est resté depuis. PaRiS se rapproche de PeRaZe

 

Cette bible existe en version d’étude : la Bible THOMPSON dite à la Colombe – 1978 – Éditions VIDA. Plusieurs réimpressions : 2012-2015. Elle contient un système de références chaînées, qui permet de découvrir toute une série de textes bibliques sur un même thème, ainsi qu’un supplément archéologique très complet et une concordance.
Tous les modèles disponibles sont ici : https://www.xl6.com/categories/bibles/colombe