Introduction des 8 familles de la Bible
Dans notre classement, nous avons regroupé les versions françaises de la Bible en 8 familles principales.
Famille Segond
Évangélique
Protestante
Œcuménique ou Interconfessionnelle
Catholique
Juive
Libérale
Tendancieuse
Les SEGOND
Cette famille regroupe toutes les bibles qui ont utilisé comme support la traduction de Louis Segond. La Bible complète traduite d’après les textes originaux parait en 1880, toutes les éditions suivantes sont généralement des Segond « révisées » même si certaines utilisent le nom de Segond afin d’être mieux référencées. Une première révision verra le jour en 1910 et c’est la plus répandue à ce jour car ce texte est libre de droit, puis une nouvelle révision dite à la Colombe sortira en 1978 et la NEG en 1979. La NBS s’avère très utile pour ceux qui étudient la Bible, alors que la S21 vise à être comprise par le jeune public du 21e siècle.
- 1874 : Première édition de l’Ancien Testament, associée à une traduction du Nouveau Testament due à Hugues Oltramare, professeur de Nouveau Testament à la faculté de Genève.
- 1880 : La Bible Segond en un seul volume paraît pour la première fois en 1880, avec un premier tirage de 50.000 exemplaires.
- 1888 : Parution de la première révision, juste après la mort de Louis Segond. Elle supplante la version de 1880.
- 1910 : Première révision importante après la mort de Segond. La Société biblique britannique et étrangère révise le texte en choisissant d’autres termes doctrinaux plus conformes à la pensée protestante orthodoxe (par exemple : « sacrificateurs » à la place de « prêtres », « foi » à la place de « fidélité »). Cette version 1910 devient la traduction protestante la plus lue au cours du XXe siècle.
- 1962 : L’Alliance biblique universelle (ABU) publie une révision du Nouveau Testament (« Pains et Poissons »).
- 1978 : L’Alliance biblique universelle révise à son tour le texte de la Segond 1910 et la publie dans une version dite « à la Colombe », en raison du dessin de sa couverture.
- 1979 : Parution de la version Segond 1979 dite « Nouvelle édition de Genève » (NEG).
- 2002 : Parution de La Nouvelle Bible Segond (NBS). En 1987, l’ABU décide de se lancer dans une édition d’étude de la Segond qui vise à présenter une alternative à la Traduction œcuménique de la Bible.
- 2007 : Parution de la Bible Segond 21, Bible Segond révisée pour le XXIe siècle utilisant le vocabulaire d’aujourd’hui.
Les traductions évangéliques
Ces bibles sont les plus communes chez les évangéliques avec la Bible Segond. Les livres apocryphes sont absents et la classification des livres suit l’ordre classique du canon protestant. Ce sont principalement des traductions à équivalence dynamique, c’est-à-dire qu’elles ne traduisent pas à proprement parlé mais rendent le sens du texte à la portée du lecteur, à l’exception de la Darby.
Les traductions protestantes
Ces traductions sont le fruit de la Réforme. Elle débute avec la traduction d’Olivétan en 1535 et comprend toutes les traductions faites jusqu’à la fin du XIXème, c’est-à-dire la traduction de Louis Segond en 1880. Certaines utilisent pour le Nouveau Testament le texte reçu contrairement aux bibles modernes qui utilisent le texte minoritaire. Elles ne sont plus disponibles sur le marché sauf quelques occasions, mais elles restent une valeur historique dans l’histoire du protestantisme.
Les traductions œcuméniques ou interconfessionnelles
L’Œcuménisme regroupe les catholiques, les protestants et les orthodoxes. Ces traductions, tel que la « Français Courant » est le fruit d’un collectif qui regroupe ces trois familles. Certaines ont obtenu l’Imprimatur. Ces bibles se prêtent volontiers à la lecture publique et sont parmi celles qui intègrent le plus nombre de livres, ceci étant dût à l’intégration des Orthodoxes. Le record est atteint par la TOB 2015 avec 54 livres dans la Première Alliance.
Les traductions catholiques
Les bibles catholiques intègrent les livres deutérocanoniques, c’est-à-dire les livres que les protestants et les juifs ne reconnaissent pas comme étant inspirés. Ces bibles comprennent donc 46 livres pour la Première Alliance. La liste de ces 46 livres a été popularisée grâce à la traduction latine de « la Vulgate » par St Jérôme au début du Ve siècle, mais elle n’a été officialisée qu’en 1546 lors du Concile de Trente. Jusqu’au XIXème, les traducteurs n’utilisaient que le texte de la Vulgate, et ce n’est qu’après le concile de Vatican II que les traductions purent être envisagées d’après les originaux. Certaines de ces bibles ont obtenu l’ imprimatur : (litt : qu’il soit imprimé), c’est-à-dire une autorisation officielle de publier, donnée par une autorité de l’Église catholique. Elle est décrite dans le droit canonique et garantit qu’elle ne contient aucun élément contraire à la foi ou la morale catholique.
Les traductions juives
La particularité de cette famille réside dans le fait que ce sont des juifs qui ont élaboré ces traductions. André Chouraqui, Samuel Cahen, Zadoc KHAN ont chacun entrepris la traduction de la Bible d’après leur culture, leur racine. Les bibles juives ne contiennent généralement que les Écritures ou le Tanakh, Torah, Nevihîm, K‘touvîm, mais certaines contiennent les deux alliances (Chouraqui – Stern). Il convient de préciser que le lecteur peu familier avec l’hébreu ou le judaïsme risquerait d’être déstabilisé quelque peu. Le titre des livres dans ces bibles diffère quelque peu car elles restent fidèles à l’original.
Les traductions libérales ou non-confessionnelles
Ces traductions sont l’œuvre d’auteurs ou de maisons d’éditions sans confession religieuse. L’intérêt de ces traductions réside dans le fait qu’elles ne sont pas influencées par une quelconque dénomination ou sensibilité religieuse.
Le résultat est souvent une réussite, car elles combinent assez bien le littéralisme et le poétique. La Bible Bayard en est un parfait exemple.
Les traductions tendancieuses
Ces traductions comprennent les bibles qui ne sont pas conformes à la doctrine protestante, et dont la traduction est souvent malhonnête, ceci afin d’appuyer le plus souvent leur doctrine, comme nier la divinité de Jésus dans la traduction du monde nouveau. Ces bibles sont présentées sur notre site pour l’étude et l’analyse de la traduction.