Les Juives
Nom La Bible des Racines hébraïques - BRH
Traduction François-Xavier & Céline Mercorelli avec la participation d'Alexandre Nanot
Éditeur Éditions Sh'ma
Confession Évangélique/Messianique
Parution 2022, 2025
Lecture Facile
Deutérocanoniques Non
Unités poids et mesures Anciennes

Dix questions posées à l’éditeur François-Xavier Mercorelli

 

Pourquoi l’appellation de la « Bible BRH » ?
La BRH signifie « la Bible des Racines Hébraïques ». Le terme « hébraïque » renvoie à notre père « Abram, l’hébreu » (Genèse 14.13), le père de notre foi. Abraham est l’homme que Dieu a choisi pour se révéler au monde. Ce n’est pas un hasard si le Dieu de la Bible se présente premièrement comme le Dieu d’Abraham ! C’est à Abraham et à sa descendance – Israël – qu’ont été faites toutes les promesses des Écritures. Tous les croyants nés de nouveau en Yéshoua/Jésus – Juifs et non-Juifs – font partie de la descendance d’Abraham à travers la foi (Romains 4.16). C’est à eux qu’appartiennent l’adoption et les promesses !

La BRH s’inscrit dans une volonté de restauration du paradigme biblique authentique, fondé sur les racines hébraïques. Ce paradigme, qui était celui des patriarches, des prophètes, de Yéshoua et des apôtres, a été progressivement abandonné dès le quatrième siècle lorsque le christianisme s’est coupé de ses racines hébraïques pour adopter un paradigme gréco-romain. Cette transition a marqué un éloignement de la vérité biblique en modifiant la compréhension et l’application des Écritures, tout en mélangeant le saint et le profane par l’intégration de traditions et de concepts étrangers.

Qu’est-ce qui t’a poussé à entreprendre un tel travail ?
L’amour de la Parole et l’amour de la vérité ! Et aussi un constat : toutes les Bibles d’étude disponibles en français approchent les Écritures à travers un paradigme gréco-romain déconnecté des racines hébraïques, ce qui entraîne de nombreuses interprétations erronées, notamment en ce qui concerne les enseignements de Paul. Par ailleurs, aucune Bible d’étude n’expose clairement la définition biblique d’Israël. Une grande confusion règne sur la véritable identité d’Israël. Peu de croyants comprennent pleinement l’œuvre actuelle du Messie dans le monde à travers la restauration des deux maisons d’Israël, Éphraïm et Juda.

Au-delà de l’aspect novateur de la traduction, à la fois littérale mais aussi facile à lire, c’est ce qui a poussé les Éditions Sh’ma à aller de l’avant pour publier la BRH. Comprendre la restauration des deux maisons d’Israël – qui est en cours – est le thème central du plan rédempteur du Créateur. Ce n’est pas une question accessoire : c’est le fil conducteur de l’histoire de toute la Bible !

La BRH fait ressortir la véritable identité de l’Israël biblique – qui composée des descendants des deux maisons issues de Jacob. Le Dieu d’Israël est le Seigneur et le Sauveur d’un peuple appelé Israël, bien défini bibliquement parlant, tant dans les écrits de la première alliance que dans ceux de l’alliance renouvelée. Une bonne compréhension de l’histoire des deux maisons d’Israël est indispensable pour saisir pleinement l’ensemble des Écritures, notre identité en Yéshoua et le plan de salut offert à l’humanité.

En quoi la Bible BRH se distingue-t-elle des autres ?
La BRH est unique ! Pour la première fois dans l’histoire de l’édition biblique, la Bible des Racines Hébraïques s’appuie exclusivement sur des manuscrits hébreux (https://editions-shma.com/les-evangiles-hebreux-sont-en-ligne-hebrewgospels-com/) originaux pour la traduction des quatre Évangiles (https://editions-shma.com/les-evangiles-hebreux-matthieu/), des épîtres de Jacques (https://editions-shma.com/manuscrit-hebreu-jacques/), de Jude (https://editions-shma.com/manuscrits-hebreux-jude/) et de l’Apocalypse (https://editions-shma.com/manuscrits-hebreux-apocalypse/-hebreux-apocalypse/). Elle rompt ainsi avec la tradition textuelle prédominante, fondée sur le corpus grec, qui a servi de source aux traductions latines, araméennes et à l’ensemble des versions anglaises et françaises. Cette traduction inédite apporte une contribution significative à l’étude des textes bibliques en offrant une perspective nouvelle et rigoureusement fidèle aux sources hébraïques.

La BRH est également la seule Bible en langue française qui non seulement emploie, mais aussi restaure pleinement le tétragramme, là où il a été remplacé par Adonaï (134 fois) et par Elohim (8 fois) par les scribes dans le texte massorétique. Au-delà de ces deux particularités, la mission de la BRH est d’offrir une lecture fluide et accessible de la Parole tout en restant le plus fidèle possible au texte originel. La Bible des Racines Hébraïques met en avant l’unité et la complémentarité qui existent entre les écrits de l’Ancienne Alliance et ceux de l’Alliance Renouvelée. Les termes « ancien testament » et « nouveau testament » sont des appellations qui induisent en erreur et qui sous-entendent une séparation entre les Écrits, alors qu’ils forment un ensemble harmonieux et indissociable.

Enfin, la BRH est une Bible d’étude qui explore et explique les enjeux de la restauration des racines hébraïques, un phénomène sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Le retour aux racines hébraïques de la foi est mis en lumière à travers des commentaires messianiques ancrés dans leur contexte originel. La BRH accompagne le lecteur pas à pas grâce à des milliers de notes. Ces commentaires éclairent de nombreux passages clés des Écritures, mettant en avant le Messie et les prophéties des derniers jours.

À la lumière des événements actuels, la BRH propose une nouvelle perspective sur le développement de l’Empire de la bête décrit les prophéties bibliques. Comprendre qui est Israël et qui est la bête de l’Apocalypse constitue une clé essentielle pour décrypter les temps qui viennent et qui sont déjà là. Comme les empires précédents, l’empire de la bête sera l’incarnation ultime de l’ennemi d’Israël – tout Israël (et non uniquement les Juifs) – durant « l’angoisse de Jacob », c’est-à-dire la grande tribulation.

Les notes de la BRH apportent des éclairages sur l’origine et l’identité de cet empire. L’actualité, avec la mise en place progressive du scénario des temps de la fin, se dessine au Moyen-Orient et à travers le monde. Cette vision des derniers temps, moins courante au sein de la chrétienté, a le potentiel de stimuler et de renouveler les études bibliques ainsi que la quête de la vérité.

À qui est destinée cette bible, quel public est visé ?
La BRH est pour tout publique ! Elle est accessible à tous ceux qui cherchent la Vérité. Elle s’adresse à quiconque désire une approche personnelle de la Parole et souhaite la comprendre par lui-même. La BRH est aussi un outil précieux pour s’auto-former. Grâce à sa traduction littérale et aux nombreuses notes qui l’accompagnent, chaque passage est replacé dans son contexte hébraïque originel. Cela permet de mieux comprendre les Écritures dans leur profondeur et leur cohérence, tout en éclairant les thématiques souvent méconnues ou mal interprétées.

La BRH clarifie les confusions et corrige les incohérences qui se sont immiscées dans le message de l’Évangile tel qu’il a parfois été transmis par les dénominations et les structures trop humaines. Ceux qui ont soif de découvrir la profondeur et la cohérence des Écritures devraient y trouver une source d’éclairage et de satisfaction.

Tu travailles seul ou en équipe ?
La Bible des Racines Hébraïques est le fruit d’un travail collectif. Plusieurs personnes ont apporté leur contribution, notamment Henri Méchonnic, la famille Van Rensburg – qui a réalisé un travail phénoménal en traduisant des manuscrits hébreux anciens en anglais – ainsi qu’Alain Dumont. En plus de l’effort de traduction, le projet a nécessité une importante coordination pour harmoniser les recherches et les contributions. La BRH s’appuie également sur les travaux de plusieurs dizaines d’érudits et d’enseignants bibliques, dont les recherches et les enseignements ont enrichi ce projet de manière directe ou indirecte. C’est cette synergie de compétences qui fait de la BRH une œuvre aussi rigoureuse qu’innovante.

Comment le projet est-il financé ?
La BRH est entièrement autofinancée par les Éditions Sh’ma (visiter le site).
Sh’ma signifie « Écoute » en hébreu, et notre maison d’édition s’est donnée pour mission de restaurer la Parole de Dieu dans toute sa richesse hébraïque originelle. Le projet phare des Éditions Sh’ma est la publication de la Bible des Racines Hébraïques (en savoir plus).
Nos publications offrent également un éclairage unique sur la géopolitique biblique et les événements à venir qui transformeront le monde. Elles fournissent des clés essentielles pour ceux qui souhaitent découvrir les vérités cachées des Écritures – notamment la chronologie messianique biblique (https://editions-shma.com/messie-2030-la-chronologie-messianique-prophetique/) – et se préparer au retour du Messie.

Comment se procurer cette bible ?
La première édition, publiée en 2022, comprend les volumes suivants :
– Les Psaumes (https://editions-shma.com/livres/boutique/la-bible-des-racines-hebraiques-le-livre-des-psaumes/)
– Daniel, Apocalypse (https://editions-shma.com/livres/boutique/la-bible-des-racines-hebraiques-le-livre-de-daniel/)
– Matthieu, Marc, Luc, Jean (https://editions-shma.com/livres/boutique/la-bible-des-racines-hebraiques-matthieu-mac-luc-jean/)

Ces volumes peuvent être commandés directement sur le site des Éditions Sh’ma ou sur Amazon.

Nouvelle édition :
Dans la nouvelle édition, les Évangiles et l’Apocalypse sont traduits à partir des manuscrits hébreux, contrairement à l’édition précédente qui s’appuyait sur le grec. Les deux premiers tomes déjà disponibles sont :
– La Torah, traduction du Pentateuque (https://editions-shma.com/manuscrits-hebreux-apocalypse/-hebreux-apocalypse/)
– La Brit Hadasha, traduction du Nouveau Testament (https://editions-shma.com/manuscrits-hebreux-apocalypse/-hebreux-apocalypse/)

Éditions brochées (sans commentaires) :
– La Torah, traduction du Pentateuque (https://editions-shma.com/livres/boutique/deja_parus/la-bible-des-racines-hebraiques-volume-1-la-torah/)
– La Brit Hadasha, traduction du Nouveau Testament (https://editions-shma.com/livres/boutique/la-brit-hadasha-sans-les-commentaires/)

Volumes par livre :
Chaque livre du Pentateuque est également disponible séparément :
– Beréchit – Au commencement (Genèse) (https://editions-shma.com/livres/boutique/la-bible-des-racines-hebraiques-genese/)
– Shemot – Les noms (Exode) (https://editions-shma.com/livres/boutique/la-bible-des-racines-hebraiques-exode/)
– Vayikra – Il a appelé (Lévitique) (https://editions-shma.com/livres/boutique/la-bible-des-racines-hebraiques-levitique/)
– B’midbar – Dans le désert (Nombres) : ISBN 978-2-491514-42-6
– Devarim – Paroles (Deutéronome) (https://editions-shma.com/livres/boutique/la-bible-des-racines-hebraiques-deuteronome/)

Projets à venir (prévu pour 2025) :
Pour les passionnés d’hébreu, deux volumes incluront la transcription en hébreu et la traduction française :
– Apocalypse, Jacques, Jude – Manuscrits hébreux (ISBN 978-2-491514-44-0)
– Matthieu, Marc, Luc, Jean – Manuscrits hébreux (ISBN 978-2-491514-45-7)

Y aura-t-il une Bible complète prochainement ?
Après la publication de La Torah (Tome 1) et de La Brit Hadasha (Tome 4) en format relié avec commentaires, les prochains volumes prévus sont les suivants :
– Les Nevi’im, traduction des Prophètes (ISBN 978-2-491514-52-5)
– Les Khetuvim, traduction des Écrits (ISBN 978-2-491514-55-6)

Édition finale :
Enfin, la troisième et dernière édition regroupera l’ensemble de la Bible dans une version sans commentaires, disponible dans plusieurs formats.

Existe-t-il un site internet pour la consulter ?
Actuellement, la BRH n’est pas encore accessible sur une plateforme dédiée. J’ai contacté Thomas Mathey pour envisager l’intégration de la BRH sur son site levangile.com, mais je n’ai pas encore reçu de réponse de sa part. Cependant, une application des Évangiles Hébreux (incluant Jacques, Jude et Apocalypse) est déjà disponible en français, anglais et hébreu (voir le lien). Nous travaillons également sur une application spécifique pour la BRH, qui sera lancée prochainement. Celle-ci inclura progressivement tous les livres au fur et à mesure de l’avancée des traductions. L’objectif est clair : rendre cette nouvelle traduction des Écritures accessible au plus grand nombre.

D’après quels manuscrits avez-vous travaillé et pourquoi ?
La Bible des Racines Hébraïques (BRH) s’appuie sur le texte massorétique hébreu pour les écrits de l’Ancienne Alliance. Ce texte est considéré comme la source la plus ancienne et la plus fiable dont nous disposons aujourd’hui. Les quatre Évangiles, les épîtres de Jude et de Jacques, ainsi que le livre de l’Apocalypse, ont été traduits à partir des manuscrits hébreux suivants :
– Vat. 100 (Bibliothèque du Vatican)
– Oo.1.16 et Oo.1.32 (Bibliothèque universitaire de Cambridge)
– JTS Breslau 233, St. Petersburg A 207, NLI 8°751
– Gaster Hebrew 1616 (Bibliothèque de l’Université de Manchester)

Les autres livres de la Brit Hadasha s’appuient sur le texte du Novum Testamentum Graece (Nestle-Aland), harmonisé à la lumière des manuscrits hébreux. Un soin particulier a été apporté pour garantir une cohérence linguistique et stylistique à l’échelle de l’ensemble de la traduction. L’objectif est de préserver la richesse et la précision des textes originaux tout en restituant une unité fidèle à la profondeur du message biblique. Des corrections ont également été effectuées dans les passages où le texte grec présente des faiblesses par rapport au texte araméen ou lorsqu’une traduction s’éloigne du sens premier du texte. Ces ajustements sont clairement indiqués dans les notes de bas de page pour plus de transparence.

QUELQUES DÉTAILS

La BRH est avant tout une bible d’étude. La première édition basée sur le texte grecque comprend des introductions aux livres ainsi que d’abondantes notes, aussi bien culturelles, théologiques, historiques, qui apportent aussi une perspective eschatologique. La traduction se veut être le plus proche du texte source. Les notes sont là pour apporter des précisions aux mots techniques.
Dans le prologue de Jean (Jean 1. 1-18), nous trouvons le mot grec le Logos pour parler de la Parole, qui est le Fils de Dieu. Chez les Catholiques, nous trouvons le plus souvent ce mot traduit par le « Verbe », là où les Protestants optent pour la « Parole ». La BRH a préféré garder le terme grec : « Au commencement était le Logos, et le Logos était face à Élohim et le Logos était Élohim ».

Dans l’Évangile de Jean, les passages où il est question de la divinité du Messie ont été restitués. À plusieurs reprises, Jésus déclare être JE SUIS (Ego Eimi en grec), ce qui renvoie à Ex 3.14 là où Dieu se révèle à son serviteur Moshé. Nous avons fait en sorte de bien faire ressortir les passages en question à savoir : Egō eimi = Je suis (cf. Jean 4.26 ; 8.24,28,54-59 ; 13.19 ; 18.5-6). Certains mots ont été gardés dans la langue d’origine pour éviter d’atténuer le sens, comme par exemple le mot Paraclet qui souvent est rendu par « Avocat », « Intercesseur », « Défenseur ». Il n’est pas faux de rendre ainsi, mais Paraclet signifie bien plus.

Les fêtes bibliques n’ont pas été traduites afin de conserver la teneur hébraïque : Souccot (Jean 7.2), Pessah (Jean 2.13), Hanoucca (Jean 10.22).

Dans le Psaume 139.16, le mot גֹּלֶם (Golem) a été traduit par fœtus, alors qu’il est le plus souvent traduit par embryon ou masse informe dans les versions traditionnelles. Dans le passage de Job 40 où sont décrits deux animaux fantastiques, les translitérations לִוְיָתָן (Léviathan) et בְּהֵמוֹת (Béhemot) ont été retenues plutôt que « crocodile » et « hippopotame ».

Un mot qui revient souvent dans le corpus néotestamentaire est celui de pornéia (Mt 19.9 ; Mc 7.21; Gal 5.19 ; Col 3.5). Il est le plus souvent traduit par « impudicité », alors qu’il comprend toutes les pratiques sexuelles illicites que la torah condamne. Autre mot dérivé : celui qui pratique la pornéia est appelé un pornos (1 Cor 5.9 ; Hb 13.4 ; Ap 22.15). Dans les deux cas, le mot grec a été conservé car plus explicite aujourd’hui. En Matthieu 19.9, certains traducteurs emploient le mot « infidélité », alors que pornéia comprend non seulement l’infidélité mais toutes les autres déviances sexuelles susceptibles de nuire à l’un des conjoints.

Dans la seconde édition basée sur les manuscrits originels hébreux, de nombreuses nuances apparaissent, notamment en Jean 1. En Jean 1.1, nous lisons : « Au commencement était le Fils d’Eloah. Le Fils d’El était à la fois avec El et le Fils d’El était Eloah. »  Le changement du mot « Fils » par le mot Logos (généralement traduit par « Parole ») dans la traduction grecque de Jean a probablement été une démarche intentionnelle visant à attirer les païens hellénophones. En utilisant ce terme spécifique dans les premiers versets de l’Évangile, les traducteurs ont fait un choix qui, au final, a obscurci le sens premier du texte qui met en avant le Fils.

Un autre exemple intéressant de jeu de mots en hébreu se trouve en Jean 1.10. Bien que le texte hébreu et grec répètent tous deux le même mot par trois fois, la construction des phrases en hébreu crée un jeu de mots qui n’existe pas dans la version grecque. Le mot hébreu utilisé est olam, qui, dans le Tanakh, signifie généralement « éternité » ou « perpétuel ». Toutefois, en hébreu du premier siècle, ce mot pouvait également signifier « le monde ». Dans la version grecque, les trois occurrences du mot olam sont traduites par kosmos, signifiant « l’univers » ou « le monde », mais kosmos ne fait jamais référence à l’éternité. Ainsi, dans la traduction grecque, le même mot apparaît trois fois avec une signification uniforme :
« Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue. » (Jean 1.10)
Cependant, en hébreu, on observe un changement de sens entre la première, la deuxième et la troisième occurrence du mot olam :
« Il est éternel (olam) ; et le monde (olam) a été fait par lui ; mais le monde (olam) ne le reconnaît pas…. » (Jean 1.10 tiré de l’hébreu)
Le texte hébreu ne dit pas que le Fils était « dans le olam », mais plutôt qu’il est olam (éternel). Ce détail fait une différence significative dans le sens du mot olam, car il est évident que Yéshoua n’est pas « le monde », mais « éternel » !
Cela renvoie directement à Jean 1.1, où il est dit que le Fils d’Eloah existait déjà au commencement – il a toujours existé. Ainsi, dans le manuscrit hébreu, la première occurrence du mot olam signifie « éternel », la deuxième pourrait signifier soit « monde », soit « éternité », ou les deux en même temps, car il arrive que des jeux de mots hébreux impliquent un double sens. La troisième occurrence de olam dans Jean 1.10 signifie uniquement « monde ». Ce phénomène de jeu de mots hébreu repose sur un changement progressif de sens du mot répété.
Ce jeu de mots est perdu dans la version grecque, car le grec utilise des mots différents pour « monde » et « éternel ». De plus, le ou les traducteurs grecs ont probablement ajouté la préposition « dans » pour essayer de donner un sens à l’expression « il est olam », qu’ils ont probablement mal comprise, la traduisant par « monde ». Puisque cette préposition « dans » a été ajoutée dans la traduction grecque, il est impossible de retrouver le sens originel du texte et ce jeu de mots particulier en traduisant ce texte (ou toute autre version basée sur le grec) en hébreu.

Autre exemple révélateur : Marc 15.34. Voici la version Louis Segond, qui est une traduction littérale basée sur le Textus Receptus grec :
« Et à la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : ‘Éloï, Éloï, lama sabachthani ?’ Ce qui signifie : ‘Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?’ »
Ce verset montre clairement que Yéshoua ne s’exprimait pas en grec sur la croix. Dans la version grecque de Marc, une phrase araméenne est d’abord translittérée, puis traduite en grec. Ce phénomène (l’apparition de phrases araméennes translittérées dans le Nouveau Testament grec), ainsi que l’idée répandue mais erronée selon laquelle les Juifs ne parlaient plus hébreu au premier siècle, a contribué à la croyance que Yéshoua parlait principalement araméen. Certains avancent même que tout le Nouveau Testament, y compris Marc, a été originellement rédigé en araméen.
Qu’en est-il de la version araméenne de Marc 15.34 ? La traduction de l’Original Aramaic New Testament in Plain English, basée sur la Peshitta araméenne indique :
« Et à la neuvième heure, Yéshoua cria d’une voix forte, et il dit : ‘Eil, Eil, lemana Shabaqtani’, c’est-à-dire, ‘Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?’ »
Même dans la Peshitta, présentée comme la version « originale » de Marc, la phrase est répétée deux fois : une première fois en araméen, puis dans sa traduction ou explication. Si Marc avait rédigé son Évangile directement en araméen, pourquoi aurait-il ressenti le besoin de traduire une phrase araméenne… en araméen ? Cela n’a guère de sens.
L’Évangile hébreu de Marc éclaire-t-il ce mystère ?
Dans le manuscrit hébreu Vat. Ebr. 100, Marc 15.34 contient uniquement une phrase en hébreu, et elle n’est pas répétée :
« Et à la neuvième heure, Yéshoua cria d’une voix forte : ‘Eli, Eli, pourquoi m’as-tu abandonné ?’ »
Dans ce manuscrit hébreu, la phrase prononcée par Yéshoua n’apparaît qu’une seule fois, en hébreu, et reprend mot pour mot le Psaume 22. Marc n’ajoute aucune traduction ou explication, car cela n’est pas nécessaire.
Pourquoi est-ce important ? Si ce manuscrit hébreu de Marc provenait d’une version grecque ou araméenne (Peshitta), nous trouverions d’abord une phrase en araméen (ce que Yéshoua aurait supposément dit), suivie de sa traduction en hébreu. Mais ce n’est pas le cas.
Cette différence appuie deux affirmations importantes : L’Évangile de Marc a été écrit en hébreu à l’origine, et non en grec ou en araméen. L’hébreu était bien la langue parlée par Yéshoua, y compris sur la croix. Ce détail illustre aussi une cohérence avec l’utilisation continue de l’hébreu comme langue sacrée et quotidienne parmi les Juifs du premier siècle, contrairement aux idées reçues affirmant que l’hébreu aurait été supplanté par l’araméen.

 

 

Les 3 premiers volumes sortis le 17/02/2022