Les Juives
Parution 1977, 1985, 2003, 2020
Éditeur Desclée de Brouwer
Traduction Littérale
Lecture Difficile
Public Averti
Confession Non confessionnelle
Source AT Biblia hebraica stuttgartensia 1967/77
Source NT Texte minoritaire
Deutérocanoniques Oui
Ordre des livres Hébraïque
Unités poids et mesures Ancienne

Présentation

Nathan André Chouraqui, neuvième d’une famille de dix enfants, est né le à Aïn Témouchent, en Algérie et décédé le à Jérusalem. Il a surtout exercé sa carrière en tant qu’avocat, écrivain, penseur et homme politique israélien. Son épouse Annette, dit-il, a toujours été très proche de son travail et des cinq enfants qu’ils ont eus. C’est elle qui semble avoir repris les droits de sa traduction après la mort de son époux. En effet, après un accident vasculaire cérébral survenu le 3 octobre 1996, André Chouraqui décidera de conclure son œuvre consacrée à traduire la Bible. Le Pacte neuf était déjà paru en 1984. Un autre ouvrage nommé Les dix commandements pour aujourd’hui, édité chez Robert Laffont en 2000.

La Bible Chouraqui tire donc son nom de son traducteur, André Chouraqui, juif originaire d’Afrique du Nord, qui apprit l’hébreu à Jérusalem et voulut alors traduire les textes sacrés de la Première Alliance et du Pacte Neuf. C’est ainsi qu’il entreprend l’Ancien et le Nouveau Testament. Son premier travail remonte en 1951 et consista à traduire le Cantique des cantiques – Shir Hashirim – ce livre qualifié de très saint par les juifs. Il enchaînera les autres livres et son travail aboutira en 1977. Nathan André Chouraqui fut maire-adjoint de Jérusalem jusqu’à sa mort en 2007.

Quelques livres de cet auteur

1960 : Theodor Herzl, inventeur de l’état d’Israël, édité chez Seuil
1971 : Vivre pour Jérusalem, édité chez DDB
1988 : Jésus et Paul, fils d’Israël, Éditions du Moulin
1995 : Jérusalem revisitée, Éditions du Rocher
2000 : Les dix commandements aujourd’hui, édité chez Laffont

 

Historique des parutions de la Bible

1974-1979 : Édition en 26 volumes (Desclée de Brouwer)
1982-1985 : L’univers de la Bible – 10 volumes (Brepols-Lidis)
1984 : Un Pacte Neuf, Éditions Brepols
1996 : Les Psaumes (Éditions du rocher)
1992-1993 : Le Pentateuque et les 4 évangiles annotés (J.-C. Lattès)
1985-2003 : La Bible Chouraqui en 1 volume (Desclée de Brouwer)
12/09/1985 : 1ʳᵉ édition reliée en coffret chez DDB
15/03/1986 : 2e édition reliée en coffret chez DDB
15/05/1989 : 3e édition brochée chez DDB – 1ʳᵉ impression
03/02/1992 : 3e édition brochée chez DDB – 2e impression
16/11/2001 : Nouvelle impression chez DDB, couverture rouge
02/2003 : Nouvelle édition brochée et reliée en coffret chez DDB
06/2004 : Nouvelle impression chez DDB, couverture rouge
07/2012 : Nouvelle édition chez DDB
03/2020 : Nouvelle édition brochée chez Cerf (couverture Bleue) imprimée en Inde
06/2022 : Deuxième impression à Nördlingen en Allemagne (couverture Bleue).

 

Classement NALOT

L’échelle NALOT vise à classer les traductions de la bible de la plus littérale à la plus dynamique. Le travail consiste à prendre quarante expressions ou idiomes, typiquement hébraïques ou grecs et de voir comment ils sont rendus par les traducteurs. Ainsi, sur l’ensemble des bibles françaises, la Bible Chouraqui occupe la 1ère place, c’est dire la précision de cette traduction ! Qui veut étudier la bible doit avoir la Chouraqui dans sa bibliothèque. Chouraqui est le seul par exemple à traduire littéralement la réplique d’Élisée :

Elisha dit : Que deux bouches de ton souffle soient donc sur moi. 2 Rois 2.9

Je vous laisse découvrir le résultat :

Tableau Nalot Top 5

 

 

 

Description

Cette traduction est sans conteste incomparable aux autres traductions françaises. Le style de sa traduction est très spécifique, elle est décapante, parfois déroutante, voire choquante. Elle est souvent qualifiée de « traduction calque », se rapprochant davantage d’une transcription que d’une traduction. Le texte est extrêmement proche de la langue hébraïque, rendant par exemple les noms propres et les noms divins par translittération. Pour le pacte neuf, Chouraqui ne traduit pas d’après le texte grec, mais il le retraduit d’abord en hébreu. Les hébraïsmes sont gardés intacts.

Concernant le Pacte Neuf, c’est-à-dire le Nouveau Testament, Chouraqui n’a pas cherché à traduire le texte grec, mais il a tenté de retrouver le substrat sémantique afin de faire ressortir de sa traduction le terreau hébraïque d’où il est tiré. Il n’est pas le premier à avoir entrepris cette démarche, l’Abbé Carmignac a, lui aussi, abondamment travaillé sur cette démarche, ainsi que Claude Tresmontant.

Pour la Bible hébraïque, autrement dit la première alliance, l’ordre des livres suit le modèle des Massorètes et tel qu’il figure dans la dernière édition de la Biblia Stuttgartensia (Stuttgart 1967/1977).

L’ordre des livres de la première alliance suit le canon hébraïque et inclut 10 livres deutérocanoniques, qui sont placés juste avant le Pacte Neuf : Tobie, Judith, 1 et 2 Maccabées, Sagesse de Salomon, Ecclésiastique, Baruch, Lettre de Jérémie, fragments grecs d’Esther et Daniel.

Chacun des livres débute par une note d’introduction qu’il vaut la peine de parcourir.
Les quelques notes en bas de pages apportent un éclairage qui permet une meilleure compréhension du texte.
En annexe, nous trouvons : Les noms divins dans la Bible, l’équivalence des noms propres, mots et expressions, ainsi qu’un tableau des poids et mesures et enfin des repères chronologiques.

Dans son livre Une bible et tant de versions (page 223), Alfred Kuen note l’exagération que peut produire cette traduction chez un non-initié : Chouraqui déchire souvent violemment cette taie et injecte dans le texte biblique un sang neuf qui secoue notre léthargie liturgique et nous oblige à repenser le contenu avec des mots nouveaux (par ex. les Ps 1 ou  23, le Notre Père, Mt  6.10).  Il ne craint pas les néologismes et les expressions inusitées :  « Je dissous mon berceau dans mes larmes, mon  œil se mite d’irritation, énucléé par tous mes oppresseurs » (Ps 6.7,8), « Vers toi, IHVH (Adonaï), je porte mon être ; Elohaï, en toi, je m’assure, je ne blêmis pas… mais les traîtres blêmissent de vide… enroute-moi dans ta vérité »  (Ps  25.3,5).

Néologismes ou archaïsmes ? « Fais-les pâturer, porte-les jusqu’en pérennité » (Ps 28.9), il parle de la  sacralité,  de  la  « descente  au  pourrissoir, »  « le  soir,  il  nuite  en  pleurs«   (Ps 30.6,10),  la  targe,  la  grume,  n’arde  pas  avec  les  faiseurs  de  forfaiture  (Ps 37.1);  les  carents,  les  haineux,  payeurs  du  malheur nous spolient, tu annihiles tous ceux qui loin de toi putassent (Ps 73.27).
Ce qu’on peut dire, en  tout  cas,  c’est  que  Chouraqui  n’a  pas  choisi  la  voie  de  la  facilité  comme  beaucoup  de  traducteurs  qui,  à  quelques  mots  près,  se  sont  contentés  de  répéter  ce  que  leurs  prédécesseurs  avaient  dit,  au  point  que  l’on  peut  se  demander  quelle  est  la  raison  d’être  de  leur  version.  Qui reconnaît  la  formulation  traditionnelle  sous  des  expressions  comme:  « blottis  en  toi,  ils  se  désaltèrent aux crèmes de ta maison, tu les abreuves au torrent de tes suavités. Oui, la nappe de vie est avec toi. Attire ton chérissement vers ceux qui te pénètrent«  (Ps 36. 9-10), « La proximité d’Elohim est pour moi le bien » (Ps 73.28).

 

Quelques corrections entre les révisions

1985 : Elohîm dit à Moshè : « Èhiè ashèr èhiè ! – Je serai qui je serai »
1989 : Elohîm dit à Moshè : « Èhiè ashèr èhiè ! – Je serai qui je serai »
2003 : Elohîms dit à Moshè : « Èhiè ashèr èhiè ! – Je suis qui je suis »
2020 : Elohîms dit à Moshè : « Èhiè ashèr èhiè ! – Je suis qui je suis »

 

 

Remarques

Avant de plonger dans la bible Chouraqui, il est préférable d’avoir quelques notions d’hébreu sinon vous risqueriez d’être déstabilisés par sa lecture.
Prenez par exemple le premier verset du livre d’Ésaïe : « Contemplation de Iesha’yahou bèn Amos ». Comparez avec Darby : « La vision d’Ésaïe, fils d’Amots »

Le tétragramme est rendu par IHVH Adonaï ou par IHVH Elohîms.

Tous les titres des livres sont en transcription hébraïque, par exemple : Genèse est rendu par Berechit, Esaïe par Iesha’yahou, les Juges par Suffètes, les Actes des Apôtres deviennent Gestes d’envoyés et l’Apocalypse rendu par Découvrement de Yohanân.
Tous les noms de personnes et de ville sont, eux aussi, transcrit en hébreu, les Peroushîm et les Sadouqîm, sous-entendu les Pharisiens et les Sadducéens, Kephar-Nahoum, Béit-Hananyah, Ieroushalaîm.

Yehoshoua 22.1 : Alors Iehoshoua’ appelle le Reoubéni, le Gadi, la mi-branche de Menashè.

Matyah 17.1 : Après six jours, Iéshoua’ prend Petros, Ia’acob et Iohanân, son frère.

 

Dans la première Alliance

La glèbe est un vieux mot français que plus personne n’utilise, il fait référence aux terres auxquelles les serfs étaient attachés ; on comprend alors ce qu’Adam appartient par sa nature terrestre à la glèbe, d’où son nom, le glébeux, on pourrait aussi dire le « terrien », qui appartient à la terre.

Berechit 1.23 : Le glébeux dit : « Celle-ci, cette fois, c’est l’os de mes os, la chair de ma chair, à celle-ci il sera crié femme ­Isha­ : oui, de l’homme ­Ish­ celle-ci est prise. »

Parfois, le texte est cru, comme en Beréchit 4.1 : « Adam pénétra Hava », ou bien le récit de Babylone la grande, la putain. Vous l’aurez compris, Chouraqui n’y va pas par quatre chemins.

Vous trouverez souvent l’expression « monter la montée » qui se traduit d’ordinaire par « offrir des holocaustes ».

1 Shemouel 20.30 : La narine de Shaoul brûle contre Iehonatân. Il lui dit : « Fils d’une tordeuse de révolte ! Ne le savais-je pas ? Oui, toi, tu as choisi le fils d’Ishaï, pour ta confusion et la confusion du sexe de ta mère !  Chouraqui traduit littéralement ce que l’hébreu dit pour parler de la colère, et pour amplifier au v.34, il rend aussi : Iehonatân se lève de table, à brûlure de narine.

Pour parler du bord de la rivière ou de la mer, Chouraqui parle de la lèvre, comme par exemple : « Elles se tiennent près des vaches, sur la lèvre du Ieor (Entête 41.3), ou un peuple multiple comme le sable sur la lèvre de la mer. (1 Shémouel 13.5)

Certains passages, avouons-le, sont crus, il y aurait de quoi choquer certains, mais parfois la Bible est dure, crue, directe et Chouraqui sait le transmettre. Voici quelques exemples :

2 Rois 18.7 : Le grand échanson leur dit : « Contre ton Adôn mon Adôn m’a-t-il envoyé vers toi pour parler de ces paroles ? N’est-ce pas pour les hommes qui siègent sur le rempart, pour qu’ils mangent leur merde et boivent leur pisse avec vous ?

Isaïe 3.16 : IHVH-Adonaï dit : Puisque les filles de Siôn s’exaltent,
vont la gorge tendue, lorgnant des yeux, vont en trépidant, vont en cliquetant des pieds,
Adonaï pèle l’occiput des filles de Siôn ; IHVH-Adonaï dénude leur vulve.
En ce jour, Adonaï écarte la splendeur des chevillières, lunules, pendentifs.

Ézéchiel 36.25 : Je lancerai sur vous des eaux pures, et vous serez purifiés de toutes vos souillures ; de toutes vos crottes je vous purifierai.

Ézéchiel 16.33 : À toute putain, ils donnent une sportule ;
mais toi, tu as donné des sportules à tous tes amants ;
tu les corromps pour qu’ils viennent vers toi des alentours, en tes puteries.

1 Corinthiens 6.18 : Fuyez la puterie. Toute faute que l’homme commet,
il la commet hors de son corps, mais qui PUTASSE faute contre son propre corps.

Ce dernier mot, qui peut être choquant à vos oreilles, se trouve pas loin de 56 fois dans cette traduction.

 

Le pacte Neuf

Mathyah 6.9 : « Notre père des ciels, ton nom se consacre, ton royaume vient,
Ton vouloir se fait, comme aux ciels sur la terre aussi. »

Chouraqui a choisi de traduire systématiquement le verbe ressusciter par réveiller : L’Adon s’est réellement réveillé. (Luc 24.34 ; Colossiens 3.1)

L’Évangile devient l’Annonce. Certains mots sont toujours au pluriel, c’est ainsi que fait l’hébreu pour les ciels, les faces, les sangs.

Croire devient adhérer, tel que nous le trouvons dans ce verset : « Oui, Elohîms aime tellement l’univers qu’il a donné son fils unique, afin que tout homme qui adhère à lui ne périsse pas, mais ait la vie en pérennité. » (Jean 3.16 ; Marc 16.16).

Mathyah 6.30 : Si Elohîms habille ainsi l’herbe des champs, qui existe aujourd’hui et demain
sera jetée au four, combien plus vous-mêmes, nains de l’adhérence !

Mathyah 8.26 : Il leur dit : « Pourquoi êtes-vous des couards, nains de l’adhérence ?
Alors il se réveille, rabroue les vents et la mer, et c’est le calme plat. »

En lisant Actes 8, le récit du baptême de l’Éthiopien, ne soyez pas surpris de ne pas trouver le verset 37, ce verset n’est présent que dans les traductions utilisant le texte reçu. Cependant, plusieurs traducteurs ont choisi de l’intégrer en reconnaissant sa validité (Voir l’article du blog sur Actes 8.37*)

Philippiens 3.8 : Mais au contraire j’estime que tout est dommage au regard de ce qui le surpasse :
la pénétration du messie Iéshoua’ mon Adôn,
à cause de qui j’ai souffert perte de tout
et tout considéré pour crottes afin de gagner le messie
9 et être trouvé en lui, non pas avec ma justice, celle de la tora,
mais avec celle de l’adhérence au messie,
la justice venant d’Elohîms, dans l’adhérence.
10 Ceci pour le pénétrer lui-même et la puissance de son relèvement,
et la communion à ses souffrances, en conformité avec sa mort ;
11 peut-être atteindrai-je ainsi au relèvement, celui d’entre les morts.

Mathyah 19-3 :  Des Peroushîm s’approchent de lui. Pour l’éprouver, ils disent :
Est-il permis de répudier sa femme pour n’importe quel motif ?
4 Il répond et leur dit : « N’avez-vous pas lu : ‹ Entête, le créateur, mâle et femelle les fit’ ?
5 Et il dit : ‹ Sur quoi, l’homme abandonne son père et sa mère.
Il colle à sa femme, et ils sont, les deux, une seule chair. ›
6 Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
Donc, ce qu’Elohîms a uni, que l’homme ne le sépare pas. »
7 Ils lui disent : « Pourquoi donc Moshè a-t-il prescrit de donner un acte de rupture et de répudier ?
8 Il leur dit : « À cause de la sclérose de votre cœur, Moshè a permis de renvoyer vos femmes, mais entête, ce n’était pas ainsi.
9 Je vous dis : qui renvoie sa femme, sauf à propos de sexe, et en épouse une autre, il adultère. »
10 Les adeptes lui disent : « Si telle est la condition de l’homme avec la femme, il n’y a pas intérêt à prendre femme ! »

Je vous laisse apprécier la lecture du Psaume 23

Chant. De David.
IHVH-Adonaï est mon pâtre, je ne manque de rien.
Au gazon des oasis, il me fait reposer ;
il me dirige sur les eaux du repos.
Il restaure mon être et me mène aux rondes de justice,
à cause de son nom.
Oui, je vais aussi au val d’ombremort,
mais je ne frémis pas du mal, oui, tu es avec moi ;
ton sceptre, ta houlette me réconfortent.
Tu ranges en face de moi une table devant mes oppresseurs ;
tu parfumes ma tête d’huile, ma coupe est pleine.
Le bien, le chérissement me poursuivent tous les jours de ma vie ;
j’habite la maison de IHVH-Adonaï à longueur de jours.

Marcos 6.12 : Ils sortent clamer le retour, jeter dehors de nombreux démons, messier de nombreux invalides et guérir.

Prêcher la repentance devient clamer le retour et l’onction d’huile est rendue par messier. Le messie est Celui qui est oint, qui a reçu l’onction et que l’on retrouve chez Ia’acov 5.14 : L’un de vous est-il faible ? Qu’il appelle les anciens de la communauté et qu’ils prient pour lui, le messiant d’huile au nom de IHVH-Adonaï.

 

 

 

 

Extrait des parutions entre 1972 et 1979

 

Les Psaumes © PUF

 

Un pacte neuf © Brepols  1984

 

 

La Bible Chouraqui © Desclée de Brouwer 2004

 

© Pour cette édition, Desclée de Brouwer, 2003 (Rouge v.1)

 

© Pour cette édition, Desclée de Brouwer, 1989 (Désert)

 

© Pour cette édition, les éditions du Cerf, 2019 – Annette Chouraqui

Bible Chouraqui 2020

 

© Pour cette édition, Desclée de Brouwer, 2003

 

© Pour cette édition, Desclée de Brouwer, 1985

 

© Pour cette édition, Desclée de Brouwer, 1985

Dédicace André Chouraqui