Les Catholiques
Parution 1904-1923-1939-1960
Éditeur DFT
Traduction Littérale
Lecture Difficile
Public Etudiant, catholique
Confession Catholique
Source AT Massorétique
Source NT Texte reçu dit texte majoritaire
Deutérocanoniques Oui
Ordre des livres Catholique
Unités poids et mesures Ancienne

Historique

Augustin Crampon est né le 4 février 1826 à Franvillers (Commune de la Somme) et est mort le 14 août 1894 à Paris. Il débute sa carrière en tant que prêtre catholique, puis deviendra chanoine de la cathédrale d’Amiens. Ancien élève de Le Hir, il s’avère être doué pour les langues anciennes, il entreprendra une traduction de la bible à partir des originaux hébreux et grecs, ce qui sera une première dans le monde catholique. Jusqu’alors, les traducteurs catholiques se basaient sur le texte de la Vulgate, qui seule alors faisait autorité suite au concile de Trente en 1563.

En 1864, il sortira « LES 4 ÉVANGILES » avec d’abondantes notes d’introductions. Cette première traduction fut établie d’après la Vulgate, on peut y lire dans l’introduction : Nous avons suivi, pour la traduction, la Vulgate latine, dont le mérite est aujourd’hui reconnu des meilleurs critiques, tels que Lachmann et Tischendorf ; les rares et légères différences du texte grec sont indiquées en note.

Puis, pendant 20 ans, il s’attachera à traduire toute la bible d’après les originaux. Cette bible sera progressivement éditée en 7 volumes de 1894, année de sa mort, jusqu’en 1904. Ces volumes portent en page d’accueil : « traduits en français sur le texte original, avec introductions et notes et la Vulgate latine en regard, et ayant l’imprimatur de l’évêque de Tournai. »

En 1904 paraît la Bible complète en un seul volume sera accessible, sous le titre : La Sainte Bible, traduction d’après les textes originaux, par l’abbé Crampon, révisée par des pères de la compagnie de Jésus, avec la collaboration de professeurs de St Sulpice, et portant l’imprimatur de l’évêque de Tournai.

En 1908, elle sera réimprimée et purgée des innombrables fautes d’impressions qu’elle contenait. Elle sera la seule Bible catholique en un volume jusqu’en 1950, qui sera suivi par la Bible du Cardinal Liénart et la Bible Maredsous. Ce qui caractérise cette bible, c’est surtout la neutralité vis-à-vis des dogmes catholiques qui ne sont pas pesants dans les notes.
En 1906, le pasteur Babut dira : on pourrait croire que cette traduction est d’une plume protestante.

La 2ème édition paraît en 1923.
Traduction d’après les textes originaux par l’abbé CRAMPON, chanoine d’Amiens
Édition révisée par l’Institut Catholique de Paris avec la collaboration des Professeurs du séminaire du Saint-Sulpice. Société de S. Jean l’Évangéliste, Desclée et Cie, Édit. Pont., Paris – Tournai – Rome, 1923

La 3ème édition paraît en 1939.
Elle a subi quelques corrections du texte de 1923.
Les Psaumes a été révisé par M.A Robert, professeur de l’institut catholique de Paris.
Les évangiles, les Actes des Apôtres et les Épîtres pastorales ont quant à eux été révisés par M.A. Tricot.
Il est à noter que le texte de base est l’édition de Merck (Novum testamentum graece et latine apparatu critico instructum edidit A. Merck, S.J., Romae 1933).

Les années 50 furent très prolifiques dans le domaine des traductions catholiques et cette envolée n’a pas épargné la Crampon qui elle aussi fut révisée.
Le Nouveau testament est révisé en 1952 par l’abbé Alphonse Tricot puis en 1954 chez Desclé, Tournai.
L’Ancien Testament est révisé par J.Bonsirven, aidé par J. Touzard, A. Lefèvre, E. Lévesque et A. Robert.
Cette révision complète paraît en 1960 chez le cercle du Bibliophile en grand format cuir rouge protégé par un étui.
Cette bible est une vraie œuvre d’art que tout collectionneur devrait posséder.

 

HISTORIQUE DES PARUTIONS :

1864 : Les 4 évangiles
1872 : Les Actes des Apôtres
1885 : Le Nouveau Testament
1889 : Les Psaumes
1894 : La Sainte Bible, sortie du 1er volume
1904 : Sortie du 7ème volume + la Sainte Bible
1910 : La Bible abrégée
1923 : Nouvelle édition – 2ème
1931 : La Bible des Jeunes
1939 : Nouvelle révision – 3ème
1952 : Nouvelle édition révisée
1960 : Nouvelle édition chez Desclée & Co, Tournai
1989 : Nouvelle édition de 1923 chez D.F.T (couverture rouge)
2004 : Révision du Nouveau Testament de1923 par Fr. B.Marie o.f.s
2014 : Nouvelle édition de 1923 chez D.F.T
2014 : Nouveau Testament de 1864 édité chez Kontre Kulture
2015 : Nouveau Testament chez Nouvelles Éditions Latines

 

 

LA SAINTE BIBLE du Chanoine Crampon – Cercle du Bibliophile – 1960

Voici quelques caractéristiques : dimensions 30,5 cm x 22,5 cm x 9 cm – Poids 4,1 Kg – 1300 pages

NIHIL OBSTAT
Lutetiae Parisiorum, die 25 martii 1960
F. AMIOT S.S

IMPRIMATUR
Lutetiae Parisiorum, die 28 martii 1960
MAURITIUS CARD. FELTIN
archiep. Paris

On trouve dans cette bible 63 illustrations issues de musées nationaux ou de mosaïques, tableaux et peintures comme l’Ascension de Rembrandt ou Moïse, sauvé des eaux de Nicolas Poussin. Ils viennent illustrer certaines scènes de la Bible.
Une introduction est signée par Jean GUITTON de l’académie française.
Vient ensuite une note rédigée par Maurice Cardinal FELTIN, archevêque de Paris et un encouragement à la lecture signé de P. OSTY.
Le texte est magnifiquement travaillé, très aéré, facile à lire et comprend quelques notes qui aident à la compréhension du texte.

 

NOUVELLE ÉDITION DE LA CRAMPON 1923

 

La célèbre BIBLE CRAMPON (1894-1904) dans sa version première est enfin rééditée, et dans une nouvelle mise en page plus claire et améliorée (2014, texte intégral recomposé). 2080 pages avec une Préface du chanoine Crampon (30 p., 1894). Bible complète, avec douze cartes.
Volume relié fibres de cuir vert foncé avec tranchefile et signet or. 13 x 20,50 cm. Deux tableaux de Gustave Doré en pages de garde. Éd. de 1923, imprimatur 1930, avec les éloges du Cardinal Dubois. Texte bien lisible. Avec étui cartonné couleurs.

Cette nouvelle édition 2014 n’est plus un fac-similé de l’ancienne édition : tout le texte (traduction de 1923) a été recomposé dans une mise en page améliorée avec une clarté et une lisibilité accrues (+250 pages = 2080 pages en tout). Par ailleurs, les titres et sous-titres ont été intégrés au-dessus des paragraphes concernés et non plus dans un bloc compact peu exploitable en début de chapitre, comme l’édition fac-similé précédente : la pénétration dans le texte sacré est ainsi de beaucoup facilitée et plus agréable.
Enfin, une préface de 30 pages a été ajoutée, écrite par le chanoine Crampon lui-même peu de temps avant son décès (1894) pour donner le sens de son travail et de sa traduction.

 

 

 

 

A noter que le  11 septembre 1995, les éditions Oxford University Press en Grande-Bretagne ont publié une version biblique assez originale.
On trouve ainsi que Dieu le père devient « Dieu père-mère ». Jésus n’est plus le fils de l’homme, mais « le fils de l’humain », la main droite de Dieu devient « la main puissante de Dieu » (pour ne pas vexer les gauchers…)

 

CLASSEMENT NALOT

L’échelle NALOT vise à classer les traductions de la bible de la plus littérale à la plus dynamique. Le travail consiste à prendre quarante expressions ou idiomes, typiquement hébraïques ou grecques et de savoir s’ils sont rendus au plus près du texte original. Pour le coup, la bible Crampon occupe la 9ème place. Nous avons donc là une bonne traduction. Le texte présenté dans cette bible est proche de l’original. On ne cherche pas à réinterpréter ce que dit le texte, mais à traduire au plus juste. Les poids et mesures sont gardés dans la langue source (empan, coudée, sicle, stade), les idiomes et les euphémismes aussi. Nous sommes là dans une traduction à équivalence formelle, très intéressante pour qui veut étudier les textes de près.

 

 

 

L’ordre des livres suit le canon catholique classique et comme la plupart des bibles catholiques, les 7 livres apocryphes traditionnels sont présents ainsi que l’ajout grec d’Esther et de Daniel.
Il est bien de préciser que le Nouveau Testament est traduit d’après le texte reçu (Actes 8-37; 1 Jean 5-7; Luc 23-38 par exemple).

La bible Crampon est intéressante pour ses notes surtout quand elles se rapportent à la traduction des LXX, mais aussi par ses précisions géographiques et historiques, exégétiques et parfois d’édification.
Nul doute que ceux qui aiment sonder les textes doivent avoir recours aussi à cette traduction comme outil de travail.

 

 

Remarques

La 1ère remarque est le choix de traduire le Nom de Dieu. Là, où dans l’hébreu est mentionné le tétragramme יְהוָה אֱלֹהִים les impressions modernes tout comme celle de 1923, choisissent de traduire « Yahweh Dieu ». Crampon avait au départ choisit Jehovah, mais visiblement, les correcteurs ont, après sa mort, changé cette traduction en rendant Jéhovah par Yahweh.

L’emploi systématique du pronom « vous »  lorsque l’on s’adresse à Dieu.
Jésus n’en est pas exempt dans le Notre Père :
« Vous prierez donc ainsi :
Notre Père qui êtes aux cieux,
que votre nom soit sanctifié.
Que votre règne arrive ;
que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »

 

Les unités de poids et mesures sont rendus sans conversion, la taille de Goliath, 1 Samuel 17-4 : et sa taille était de six coudées et un palme, ce qui correspond à peu près à 3m.

Psaume 23.1 : Yahweh est mon pasteur

Jean 1.1: Au commencement était le Verbe
et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement en Dieu.
Tout par lui a été fait, et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe.

Note : Un verbe est un mot qui peut changer de personne, (il s’est incarné) de mode (a quitté la gloire, pour se faire homme), de temps et de voix.
On dit qu’il se conjugue, (jésus dira : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père Jean 5-19).
Le verbe comporte toujours un radical et une terminaison (il est l’Alpha et l’Oméga). Le Verbe est l’action du sujet.
On retrouve cette réalité dans la création, Dieu (Père) est la pensée, qui s’exprime par la Parole (Jésus) le Verbe, et le St Esprit est l’action qui le réalise.
Traduire le « Logos » par le « Verbe » est donc une bonne chose.

 

1 Corinthiens 2.2 : Car je n’ai pas jugé que je dusse savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié (1864)
Conjugaison à l’imparfait du subjonctif. Je doute que beaucoup l’utilisent aujourd’hui  et la jeune génération pourrait-elle le comprendre ? Certains temps auraient besoin d’être révisés.

 

Hébreux 11.1 : Or la foi est la substance des choses qu’on espère, une conviction de celles qu’on ne voit point.

 

Apocalypse 2.4 : Mais j’ai contre toi que tu t’es relâché de ton premier amour.

 

Pour consulter les ouvrages : https://archive.org/search.php?query=crampon

Les quatre Évangiles paru en 1864 : https://books.google.fr/books?id=tu7RzPihVyYC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=vulgate&f=false