Les Catholiques
Nom La Sainte Bible par l'abbé Jager
Parution 1846
Éditeur Librairie Universelle
Traduction Littérale
Lecture Facile
Public Catholique
Unités poids et mesures Ancienne
Confession Catholique
Source AT De Sacy & La Vulgate
Source NT Texte majoritaire
Deutérocanoniques Oui
Ordre des livres Catholique

LA SAINTE BIBLE

 

TOME 1 – Ancien Testament

 

TOME 2 – Ancien Testament

 

TOME 3 – Nouveau Testament

 

1846

 

Imprimerie de Pommeret et Guénot, rue Mignon, 2.

 

 

En réaction à la réforme qu’avait déclenchée Martin Luther au début du XVIe, le Concile de Trente a voulu réaffirmer l’autorité de la Vulgate, la version latine « que tous doivent employer comme authentique ». Pendant tout un temps, il en fut ainsi, jusqu’au Concile de Vatican II, qui allait marquer une étape décisive dans l’histoire de la bible chez les catholiques. A partir de 1943, les traductions catholiques faites d’après les textes originaux commenceront à voir le jour : la Bible de Jérusalem (1946), la Bible des Maredsous (1951), du Cardinal Lienart (1952).
Jusqu’alors, on ne traduisait que sur la base de la Vulgate mais aussi sur la base la traduction de Lemaistre de Sacy. Le premier catholique à avoir traduit d’après les originaux hébreux et grecs fut le Chanoine Augustin Crampon en 1904.

L’abbé Nicolas Jager (1790-1868) sera de ceux qui travailleront sur la base de la Sacy. Il retouchera le texte en surface mais corrigera également certains passages jugés trop orientés.
Sa révision s’échelonnera entre 1838 et 1844. Cette première édition fera l’objet de quarante livraisons. Une deuxième édition paraîtra à Paris en trente-deux livraisons et en trois volumes in-quarto.

En 1846, paraît en trois tomes in-folio, la Sainte Bible – traduction Nouvelle par l’Abbé Jager, professeur à la Sorbonne, chanoine de Paris et de Nancy, membre correspondant de l’académie de Lyon. Cette nouvelle traduction est une révision de la Sacy, tout en cherchant à se rapprocher de la Vulgate et à rectifier les passages influencés par le jansénisme.
En fin du troisième ouvrage, nous trouvons une liste des passages de l’Ancien Testament cités dans le Nouveau Testament.

Dans l’introduction du tome 3, l’Abbé Jager précise : La traduction de Sacy a servi de base à notre travail mais nous avons eu besoin de corriger les imperfections et les erreurs qu’on lui reproche non sans fondement. Nous avons donc constamment cherché à nous rapprocher du texte de la Vulgate, à substituer aux paraphrases de Sacy une traduction trop simple, plus claire et plus littérale et à rendre à leur sens naturel les passages défigurés par les erreurs théologiques du Port-Royal. Aucun changement n’a été fait sans un sérieux examen du sens de l’Écriture et sans la comparaison des textes originaux approuvés par l’Église. (Introduction p.XVI)


Quelques gravures viennent illustrer le récit biblique et chaque chapitre commence par une belle lettrine.

L’abbé Nicolas Jager est surtout connu pour avoir travaillé sur une série d’ouvrages intitulée l’Histoire de l’Église catholique en France.

 

Cette traduction se classe parmi la famille des bibles catholiques. Elle intègre, à son canon, les livres apocryphes : Tobie, Judith, le livre de la sagesse, le livre ecclésiastique de Jésus fils de Sirah, 1 et 2 Macchabées, Daniel Ch. 13 et 14.

L’ordre des livres suit l’ordre catholique classique.

Il s’agit d’une traduction plutôt littérale. Elle cherche à revenir au plus près de ce que l’original veut dire sans en dénaturer le sens.

Le Nouveau Testament utilise le texte majoritaire. Nous avons donc la présence du coma johanique dans son ensemble 1 Jean 5.7 :

Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : Le Père, le Verbe, et le Saint-Esprit ; et ces trois ne sont qu’un (Jager).

Cette traduction est forte intéressante lorsqu’on la compare à celle de Sacy (rév. 1990) qui elle, semble controversée :

Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, Le Père, le Verbe, et le Saint-Esprit ; et ces trois sont une même chose.

Là, nous frôlons le modalisme….
Ce qui est surprenant, c’est que si nous prenons une Sacy de 1867 par exemple, nous trouvons :

Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, Le Père, le Verbe, et le Saint-Esprit ; et ces trois sont un.

 

 

Quelques exemples de corrections apportés par l’abbé Jager

Sur le coup, l’Abbé Jager a su donner une belle définition de ce qu’est la foi, passage que l’on trouve dans Hébreux 11.1

JAGER : Or la foi est l’attente pleine et entière des choses qu’on espère et la conviction de celles qu’on ne voit pas.
SACY 1867 : Or la foi est ce qui rend présentes les choses qu’on espère, et ce qui nous convainc de celles qu’on ne voit pas.
Rev. SACY 1990 : Or la foi est le fondement des choses que l’on doit espérer, et une pleine conviction de celles qu’on ne voit point.

 

Apocalypse 3.14

JAGER : le principe des créatures de Dieu
SACY 1867 : le principe de tout ce que Dieu a créé
Rev. SACY 1990 : le principe des œuvres de Dieu

 

 

Quelques remarques

 

Le tétragramme, le nom de Dieu, est rendu par le Seigneur

Le tutoiement est très rare, le vouvoiement est largement répandu dans les échanges et les prières.

1 Rois 2.2 : Me voici près du terme où tous les hommes doivent arriver. Armez-vous de fermeté, et conduisez-vous en homme de cœur.

Psaume 22.21 : Sauvez-moi de la gueule du lion, et des cornes des licornes dans cet état d’humiliation que je suis.

Tite 1.5 : Je vous ai laissé en Crète afin que vous réglassiez tout ce qui reste à y régler, et que vous établissiez des prêtres dans chaque ville…

Jean 1.18 : Nul n’a jamais vu Dieu : le Fils unique qui est dans le sein du Père, est celui qui en a donné la connaissance.

Matthieu 3.17 : Et au même instant une voix du ciel fit entendre ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, dans lequel j’ai mis toute ma complaisance.

Actes 17.18 : Il y eut aussi quelques philosophes épicuriens et stoïciens qui discutèrent avec lui ; et les uns disaient : Qu’est-ce que veut dire ce discoureur ?
Et les autres : Il semble annoncer de nouveaux dieux. Ils disaient parce qu’il leur annonçait Jésus et la résurrection.

Hébreux 13.8 : Jésus-Christ était hier, il est aujourd’hui, et il sera dans tous les siècles.

1 Timothée 3.1 : C’est une vérité certaine, si quelqu’un désire l’épiscopat, il désire une bonne chose. Il faut donc que l’évêque soit irrépréhensible ; qu’il n’ait été marié qu’une fois.

 

Une traduction peu commune est relevée dans le passage d’Esther 8.10. L’abbé Jager, cette fois-ci, reste proche de Sacy mais on ne comprend pas la raison de leur traduction.

Jager – Sacy : Ces lettres que l’on envoyait au nom du roi furent scellées de son anneau, et envoyées par les courriers, afin que parcourant toutes les provinces, ils prévinssent les anciennes lettres par ces nouvelles.

Semeur 2015 : Les lettres furent écrites au nom de l’empereur Xerxès et cachetées avec son sceau, et on les expédia par des courriers montés sur des pur-sang sélectionnés de l’administration impériale.

Pléiade : On écrivit au nom du roi Assuérus, on scella avec l’anneau du roi et on envoya les lettres par des courriers à cheval, montés sur des chevaux des écuries royales.