TOL (2013) : Crescent est parti pour la Galatie
SEMEUR (2015) : Crescens s’est rendu en Galatie
SEGOND 21 : tandis que Crescens est allé en Galatie
STERN : Crescens a rejoint la Galatie
JER : Crescens pour la Galatie
GAUME (1864) : Crescent, en Galatie
CHOU : Crèscès en Galatie
Cette deuxième lettre, que Paul écrira à Timothée, est considérée comme la dernière avant sa mort. Paul est mort par décapitation sous les persécutions de l’empereur Néron. Sur le plan chronologique, nous savons qu’une première persécution frappa les chrétiens de Rome en 64 suite à l’incendie et que Néron s’est suicidé le 9 juin 68. Ce qui laisse une marge du martyr de Paul entre 64 et 68. C’est peut-être en 62 qu’il rédigea cette lettre et certainement que Paul avait en vue d’aller évangéliser l’Europe occidentale : L’Espagne et la Gaule (Rm 15.28).
Dans sa dernière lettre, l’apôtre semble être seul avec Luc, car Démas l’a abandonné par amour du siècle présent, et il est allé à Thessalonique, Crèscès en Galatie et Tite en Dalmatie. Crèscès n’est pas mentionné ailleurs et on ne sait rien de plus à son sujet sinon que Paul l’a envoyé en Galatie afin de poursuivre l’œuvre missionnaire. Crèscès en grec ou Crescens en latin signifie « celui qui croît, qui augmente » et il n’est mentionné nulle part ailleurs dans le Nouveau Testament. Selon le Martyrologe romain, Crèscès serait mort martyr à Vienne, sous le règne de Trajan (98-117), mais difficile de trouver une source pour appuyer cette thèse. Crèscès figure parmi la liste des 70 apôtres et l’une de ces listes est attribuée à Épiphane de Salamine qui, en dix-huitième position, présente Crescens « que mentionne Paul dans la seconde à Timothée, fut évêque à Chalcis en Galatie ».
Γαλατία – Galatia se trouve quatre fois dans le Nouveau Testament (1 Cor 16.1 ; Gal 1.2 ; 2 Tim 4.10 et 1 Pi 1.1)
- Deux propositions sont retenues sur la localisation de cette région où s’est rendu Kreskès. La première, la plus courante, considère qu’il s’agit de l’Asie Mineure, soit « la région galate » d’Actes 16.6 ou la province romaine de Galatie. C’est là que des habitants d’origine gauloise se seraient installés dans la région d’Ancyre, l’actuelle Ankara en Turquie. Il faut savoir qu’au temps de Paul, et ce, jusqu’au IIe siècle, les écrivains grecs désignaient la Gaule par le terme de Galatie. Lorsqu’ils parlaient de la Galatie proprement dite, ils précisaient : la Galatie qui est en Asie, comme spécifié en Actes 16.6
- Galatie peut aussi vouloir dire « territoire des Gaulois ». De là, l’hypothèse s’est développée d’une évangélisation de la Gaule au Iᵉʳ siècle par Crescens. Plusieurs Pères de l’Église de langue grecque ont vu là une référence à la Gaule, et certains manuscrits portent la mention Γαλλιαν « la Gaule ».
Dans le Premier livre des Maccabés, il est question des Gaulois qui furent vaincus et assujettis par les Romains en -183 avant J-C (1 Mac 8.2), alors que la Galatie en Asie Mineure fut conquise par les Romains en -189.
Pour terminer, je partage un excellent article, qui est tiré du Dictionnaire encyclopédique de la Bible, d’Alexandre Westphal.
« Dans le N.T., un problème analogue est posé par la même équivalence de noms Galatia = Gallia, qui était une source de confusions possibles, si bien qu’on peut voir les Romains appeler les Galates asiatiques, non sans ironie d’ailleurs, des Gallo-Grecs (Tite-Live).
L’apôtre Paul écrit de Rome à Timothée que Crescens est allé en Galatie et Tite en Dalmatie (2 Tim. 410). Timothée étant alors à Éphèse, donc sur l’une des principales voies de Rome à la Galatie d’Asie Mineure, il peut sembler étrange que Paul mentionne seulement ce voyage, sans recommandations de rencontre et sans messages personnels entre Crescens et Timothée ; mais cette brièveté s’explique si la Galatie en question est, comme la Dalmatie, fort éloignée d’Éphèse. Or, Rome se trouve à mi-chemin entre la Dalmatie à l’Est et la Gaule à l’Ouest et l’on ne pourrait s’étonner que le grand apôtre prisonnier eût envoyé des compagnons comme missionnaires à ces deux pays voisins de l’Italie.
Aussi plusieurs des plus anciens manuscrits ont-ils ici Gallia au lieu de Galatia. Si les Constitutions Apostoliques y voient la Galatie, par contre Eusèbe, Épiphane et d’autres semblent y voir la Gaule. D’ailleurs, même s’il s’agissait en effet de la Gaule, il ne s’ensuivrait pas que la visite de Crescens eût été le point de départ d’une évangélisation de quelque importance. Car la tradition occidentale qui lui attribue la fondation des Églises de Vienne sur le Rhône et de Mayence sur le Rhin est beaucoup plus tardive.
D’autre part, la fameuse légende de Marthe, Marie-Madeleine et Lazare apportant le christianisme à la région du Rhône, d’Aix à Tarascon, semble avoir pour fond peut-être historique le fait que les premiers missionnaires de l’Évangile à cette partie de la Gaule venaient d’Orient et non de Rome.
À l’époque de la persécution des chrétiens de Vienne et de Lyon (177), l’évêque de Lyon, Pothin, était originaire d’Asie Mineure ; de même son successeur, Irénée ; et la lettre d’Eusèbe racontant cette persécution à la fin du IIe siècle est adressée directement aux frères de l’Asie et de la Phrygie ».
Alors, à cette question de savoir si Crèscès est allé en Gaule (ce vers quoi je pencherai) ou qu’il soit allé en Asie Mineure, il n’est donc pas si évident de répondre.
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