Qu’est-ce que The Passion Translation ?
The Passion Translation (TPT) est une traduction récente de la bible en anglais contemporain. Disons-le, elle « cartonne » aux États-Unis et plus généralement dans le monde chrétien anglophone. De nombreuses églises évangéliques et beaucoup de ministères d’enseignement se sont mis à l’utiliser et à la recommander ; elle a reçu une popularité croissante depuis sa sortie.
Cependant, lorsque quelque chose est soudainement populaire ou à la mode dans le christianisme, à la manière du monde, il est prudent de comprendre de quoi il s’agit avant de suivre la foule. En tant que disciples du Christ, nous avons le devoir de rechercher et de discerner si quelque chose vient de Dieu. C’est ce que nous désirons faire dans cet article.
Présentation de The Passion Translation
The Passion Translation est présentée comme « la Bible pour une nouvelle génération ».
Elle est présentée et vendue comme « une traduction dynamique et non une paraphrase ». Mais en regardant le texte de plus près, on tendrait plus à la ranger aux côtés des paraphrases bibliques telles que The Message ou The Living Bible. Cependant, nous allons voir dans cet article que même en tant que probable paraphrase, il y aurait des soucis. En effet, la TPT a l’air de s’égarer et de dépasser le cadre des paraphrases bibliques et semble bien entrer dans le domaine dangereux de la ré-interprétation et réécriture du texte saint.
Les premiers volumes du Nouveau Testament ont été publiés individuellement à partir de 2014, et le volume entier, qui comprend le Nouveau Testament, les Psaumes, les Proverbes et le Cantique des Cantiques, est paru en 2017. D’autres volumes, comprenant chacun un ou plusieurs livres de l’Ancien (Genèse, Isaïe) ou du Nouveau Testament, ont été publiés consécutivement. La Bible complète, qui inclura l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, est prévue pour 2028. L’éditeur de The Passion Translation est BroadStreet Publishing Group.
Certains volumes – le Cantique des Cantiques, le livre des Proverbes et Jean – sont déjà disponibles en espagnol. Pour l’heure, seul le Cantique des Cantiques est disponible en français, paru en 2011 aux Éditions de la Source, s’identifiant comme l’ « Agent européen exclusif d’Elijah List, un ministère prophétique par Internet ».
Pour son travail, le traducteur s’est reposé sur les textes originaux hébreux, grecs et araméens.
Mais puisque le nombre de traductions anglaises de la Bible est bien plus que suffisant, en quoi une nouvelle traduction doit encore voir le jour, et surtout, qu’a-t-elle de si différent pour créer un tel engouement ? Serait-ce simplement un bon coup de marketing ?
Ici, nous souhaitons creuser un peu sur l’origine de cette bible, afin d’être renseignés et avertis sur le fond, l’origine et le but de cette traduction.
Divisions autour de The Passion Translation
Pour commencer, il faut savoir que la parution de The Passion Translation a créé une double réaction dans le milieu chrétien, principalement aux États-Unis.
Popularité objective
D’une part, la TPT a été très bien accueillie dans certains milieux pentecôtistes et charismatiques américains. Elle a été promue par un nombre de ministères et pasteurs de méga-church à grande influence tels que Bill Johnson de Bethel, Bobbie Houston de Hillsong, pour ne citer que ces deux plus grands, d’où sa popularité rapide. Selon les convaincus, elle donnerait une nouvelle inspiration, une nouvelle passion, un amour plus profond pour la Parole de Dieu. Rafraîchissante, elle transformerait des vies.
La TPT est fréquemment utilisée comme une source biblique principale pour l’étude de la Parole dans le milieu de la Nouvelle Réforme Apostolique (voir plus bas). Bill Johnson a affirmé que The Passion Translation est « une des plus grandes choses qui soit arrivée au niveau des traductions de bible dans ma vie ».
Elle est disponible sur la majorité des sites internet et outils de lecture biblique populaires tels que Logos, YouVersion, OliveTree, Tecarta…
Critiques à l’égard de The Passion Translation
D’autre part, la TPT est considérée comme une traduction inquiétante, hérétique, infidèle aux Écritures, voire sectaire, s’agissant de refléter les croyances du mouvement grandissant de la Nouvelle Réforme Apostolique.
Les critiques soulèvent le problème de la méthode de traduction, qui a été effectuée non par un comité de traducteurs, de linguistes ou de théologiens, mais essentiellement par un seul homme, Brian Simmons. Ce dernier n’aurait pas les qualifications nécessaires de linguiste et appartiendrait à ce mouvement de plus en plus influent de la Nouvelle Réforme Apostolique (voir plus bas). La TPT ne serait ainsi pas, à juste titre, une traduction, mais une adaptation, une réécriture de la Sainte Bible.
En Janvier 2022, Bible Gateway, le célèbre site internet qui permet de consulter et lire la Bible gratuitement en plusieurs langues et traductions, a tout de même retiré The Passion Translation de leur site.
Voyons de plus près si ces critiques sont fondées. Nous allons ici examiner les raisons pour lesquelles The Passion Translation est accusée de vouloir véhiculer une certaine théologie subjective et sectaire, et s’il faudrait effectivement s’en abstenir.
Qui est Brian Simmons ?
Son parcours
Ancien pasteur et missionnaire américain, Brian Simmons a passé près de huit ans dans la forêt tropicale du Panama en tant qu’implanteur d’église, mais aussi traducteur et consultant. Il aurait été impliqué dans le projet de traduction du Nouveau Testament Paya-Kuna pour cette tribu, et aurait étudié la linguistique et les principes de traduction de la Bible avec New Tribes Mission (NTM, appelée maintenant Ethnos 360). Source : The BroadStreet Publishing.
Après son retour aux États-Unis, il devient, avec son épouse, pasteur en charge de Gateway Christian Fellowship, une église dans le New England et ce, pendant 18 ans. Ils ont ensuite établi Passion & Fire Ministries, un ministère itinérant à temps plein visant à enseigner et aider les églises et leurs leaders à grandir en Christ, et cela, dans plus de 30 nations. La vision de ce ministère est de « partager le message de la grandeur de Dieu et de Sa gloire de la fin des temps qui va être révélée à travers Son peuple ».
Brian Simmons se présente lui-même généralement comme un linguiste qui a été formé pendant plusieurs années et aurait acquis de nombreuses compétences lors de son travail sur la traduction de la bible Paya-Kuna.
Des incohérences sur ses qualifications
Il y aurait cependant des controverses à ce sujet. Selon les recherches du Pasteur Mike Winger qui a consacré toute une série d’analyse sur The Passion Translation (the passion project), Brian Simmons n’aurait en fait pas les qualifications requises dans les langues bibliques, ni de compétences de traducteur comme il le prétend.
Mike Winger a ainsi diffusé une déclaration faite par New Tribes Mission qui consiste en ceci : les anciens collègues et représentants de Ethnos 360 se sont distancés de Brian Simmons, affirmant que celui-ci n’est « en aucun cas un linguiste, mais un implanteur d’églises ». Ils expriment que « personne dans notre mission n’aurait jamais dit qu’il est un traducteur de bible ou qu’il aurait été approuvé en tant que traducteur de la Bible », mais aussi que « Brian n’était pas ce qu’il déclare avoir été et que NTM/Ethnos 360 n’était pas en accord avec ses positions doctrinales ni son approche de traduction ». Ils ajoutent que cette bible ne peut pas être appelée une traduction et que les gens doivent être avertis. Don Pederson, le Directeur du ministère International de Ethnos 360, en formation de mission avec Brian Simmons en 1977, partage que Brian Simmons était à l’époque déjà enclin à dévier dans des doctrines à tendances marginales. Ce serait, entre autres, la raison pour laquelle il (Brian) aurait quitté NTM dans les années 80.
Par ailleurs, il est important de souligner que Brian Simmons n’est titulaire d’aucune formation officielle, ni accréditée de linguiste, ni même de traducteur.
Diplômé de la Wagner University
Cependant, Brian Simmons est titulaire depuis 2007 d’un Doctorat bien différent de celui de linguiste : celui de « ministère appliqué avec spécialisation dans la prière » de la Wagner University (à l’époque appelée the Wagner Institute). Et, à présent, Brian fait partie du corps des enseignants de cette « université ».
Qu’est-ce que la Wagner University?
La Wagner University n’est pas un institut biblique théologique formel, ni accrédité, mais a plutôt été fondée pour servir le mouvement de la Nouvelle Réforme Apostolique (voir prochaine section).
Contrairement aux séminaires théologiques traditionnels, cette faculté a pour but d’équiper des leaders chrétiens et de former des apôtres et des prophètes appelés à apporter « un réveil et une réformation de la société à travers le monde ». Il s’agit d’accomplir le « Mandat des 7 Montagnes », c’est-à-dire, d’apporter le Royaume de Dieu (par la transformation et la domination) dans les sept montagnes de la société, soit : l’église, la famille, les affaires, les médias, les arts et divertissement, l’éducation et le gouvernement. Précisons-le, cette doctrine n’est en rien biblique.
Voici comment la Wagner University se présente :
- Leur mission : « Enflammer et former de nouvelles générations d’évangélistes et de réformateurs qui vont provoquer un mouvement de transformation globale ».
- Leur vision : « voir les cinq ministères vivre intensément dans le corps du Christ aujourd’hui. Nous voulons équiper les leaders qui vont faire l’histoire tout en marchant dans leur appel divin et en fortifiant les membres de l’église, en tant qu’apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs et enseignants.
- Leur héritage : « en tant qu’ Université Chrétienne globale, la Wagner University se concentre sur la préparation des leaders en service avec un style d’enseignement et d’apprentissage révélatoire, qui incorpore la transmission, l’activation, et une application pratique de terrain dans le ministère ».
À noter que les termes ci-dessus sont très spécifiques à ce mouvement : « enflammer », « déclencher », « transformation globale », « intensément », « appel divin ». Mais aussi « révélatoire » qui signifie prophétique (utilisation des prophéties, visions, interprétation de rêves, visitations), « transmission » qui signifie généralement l’imposition des mains pour transmettre un don ou une habilité, et « activation » qui signifie activer un don, réveiller quelque chose qui est en soi.
Nous allons voir plus loin l’intégration de ce vocabulaire dans la traduction de The Passion Translation.
Former des apôtres et des prophètes
La Wagner University offre ainsi plusieurs formations M.A, MBA et Doctorat afin de former ces fameux « prophètes, apôtres et évangélistes » :
- D.Min Le leadership apostolique et théologie appliquée
- MA Le leadership apostolique et ministère appliqué
- MA La guérison spirituelle, délivrance et le combat spirituel
- MA Le leadership féminin
- MBA Entrepreneuriat du royaume et gestion d’entreprise
- BA Le ministère pratique
- Master d’éducation du royaume
Le coût de ces formations varie entre $11 800 et $24 800 (soit environ 11 200€ et 23 500€). Ces montants ne sont pas si surprenants puisque l’argent et les affaires sont une caractéristique marquante de ce mouvement.
Associé à la Nouvelle Réforme Apostolique (NAR)
L’appellation « Nouvelle Réforme Apostolique » ou « NAR » de l’anglais « New Apostolic Reformation » a été formulée pour la première fois par C. Peter Wagner, le fondateur de la Wagner University. Parfois, elle est aussi appelée « Réforme Néo-Apostolique ». On peut aussi l’associer au mouvement « Kingdom Now ».
La Nouvelle Réforme Apostolique n’est pas une organisation officielle ; c’est un mouvement déviant du christianisme et trompeur qui met en avant l’importance de l’expérience, le mysticisme et le rôle des « apôtres » modernes au-dessus des Écritures, de la sainte doctrine et du texte de la Bible. Malheureusement, ce mouvement grandissant prend une forme « chrétienne » et s’infiltre de plus en plus dans les églises, notamment pentecôtistes et charismatiques, ceci à des degrés variés et pas nécessairement de manière officielle. Il serait juste de s’en méfier et d’en être averti…
Une idéologie déviante
Plus précisément, à l’image de ce que propose la Wagner University, ce mouvement véhicule une idéologie déviante de la Bible principalement centrée sur :
- Le retour des fonctions soi-disant « perdues » d’apôtres et prophètes du Iᵉʳ siècle, dotés d’autorité et de puissance pour les miracles
- La domination des chrétiens dans le monde en vue d’établir le Royaume de Dieu sur la terre, par le biais des sept montagnes (la religion, la famille, les affaires, les médias, les arts et divertissement, l’éducation et le gouvernement)
- La manifestation du surnaturel par des dons de l’esprit, par les révélations (extra-bibliques), les expériences spirituelles, les signes et les miracles
- Le combat spirituel (ou guerre spirituelle)
- Le réveil spirituel
- Les doctrines déviantes telles que « nous sommes des dieux » ou encore « libérer la divinité en nous »
Nombreux sont les églises, pasteurs et enseignants proéminents sur la scène médiatique du Christianisme qui sont associés à ce mouvement. Beaucoup de moyens sont mis en place à travers les méga-church soutenant ce mouvement telles que Bethel ou Hillsong : universités, formations (payantes), écoles du surnaturel ou du prophétique, écoles de guérison, conférences apostoliques, livres, production et commercialisation de la musique de louange « moderne »… sans oublier une présence constante dans les médias : programmes TV et/ou possession de chaînes de télévision, live-streams, réseaux sociaux…
La théologie de la gloire
L’évangile de ce mouvement est prêché haut et fort : il faut dominer, prendre des territoires, voir la manifestation de l’Esprit et la révélation des fils de Dieu. Il faut marcher dans le prophétique et le surnaturel et amener le ciel sur la terre. Il faut régner.
Nous n’y trouvons pas le message de la croix ni de la crainte du Dieu Souverain. Loin d’être l’évangile théocentrique propre (où Dieu est au centre), c’est un évangile égocentrique qui vise à « élever » le chrétien : un évangile de la couronne sans la croix, de la gloire sans le brisement, où l’on s’approprie le règne, la puissance et la gloire (Matt 6.13) au lieu de laisser cela à Dieu, à qui cela appartient. Rappelons-nous de l’une des humbles bases de la saine doctrine formulée par Luther en 1518 : la théologie de la croix, qui est en opposition avec la théologie de la gloire.
Un mouvement aberrant
Manifestement, cela peut parfois prendre des aspects mystiques aberrants, voire honteux et blasphématoires. En 2020, lors d’une conférence « Transformation Now – Réconciliation ethnique et justice sociale » organisée à la suite des soulèvements contre le racisme aux États-Unis, Bill Johnson de Bethel, Ché Ahn (le président de Wagner University), ainsi que d’autres orateurs, se sont réunis autour d’un bâton afin de répliquer l’acte du sorcier Gandalf (Lord of the Rings) qui a combattu un démon en le révoquant et en frappant son bâton trois fois… Et oui, ces « apôtres » ont décidé de révoquer l’esprit du racisme en Amérique grâce à l’autorité apostolique qu’ils affirment avoir reçu de Dieu. Ils ont ainsi « décrété et déclaré » la fin du racisme dès maintenant en frappant le bâton à terre trois fois, tout comme Gandalf. Leur inspiration fut donc un magicien d’une histoire fantastique de Hollywood, et non la Parole de Dieu. Cela est sans dire que ce fut un échec puisque le racisme ne s’est toujours pas envolé… Voir l’article Bethel Church et l’esprit de racisme sur Iltaime.com pour plus de détails à ce sujet.
Il faut savoir qu’un grand nombre de leaders de ce mouvement viennent du fameux « Toronto Blessing », en français « la bénédiction de Toronto » des années 90, mouvement du « vin nouveau » dans lequel de nombreuses manifestations ridicules se sont produites au nom du Saint-Esprit, avec des états de conscience modifiée, tels que le rire hystérique, les roulées par terre, et même des comportements d’animaux (hurlements de loup, marche à quatre pattes, etc).
Pour en savoir plus au sujet de la Nouvelle Réforme Apostolique, voir cet article sur le site Soyons Vigilants, ou encore la page wiki Réforme Néo-Apostolique.
Visions et Mysticisme
Ainsi donc, diplômé et membre du Corps des enseignants d’une université de la Nouvelle Réforme Apostolique, Brian Simmons va manifester la nature-même de ce qui y est prêché et enseigné.
En effet, pour vraisemblablement justifier de son manque de formation linguistique, Brian prétend que sa crédibilité de traducteur ne serait ainsi pas issue de ses qualifications, mais d’une certaine « habilitation » spirituelle qu’il aurait reçue directement du Seigneur lui-même, quelque peu mystique, pourrait-on dire.
En 2015, Brian dévoile publiquement la provenance et la raison de cette nouvelle bible lors d’un interview donné dans l’émission It’s Supernatural de Sid Roth, un programme TV et ministère américain très populaire, centré sur le prophétique, le surnaturel, les rêves, les signes et les miracles. Cela va sans dire que la saine doctrine n’y est jamais prêchée.
Brian y affirme avoir reçu une visitation de Jésus-Christ dans sa chambre, qui aurait soufflé de son esprit sur lui et l’aurait commissionné de faire ce projet de traduction, lui promettant de lui donner les secrets de la langue hébraïque et de la Bible pour le réveil (spirituel) des derniers jours. Il dit avoir reçu une « transmission » et que « l’esprit de révélation » lui a été donné pour ce projet. Il affirme avoir senti un « téléchargement » en lui, comme s’il avait reçu une puce (électronique) en lui, une « connexion » en lui afin de mieux entendre Dieu, de mieux comprendre les Écritures, et ainsi pouvoir les traduire.
En réponse à la question « Comment avez-vous trouvé le nom The Passion Translation ? », Brian Simmons a dit avoir vu un ange nommé « Passion » quelques années auparavant dans son église. Le Seigneur lui aurait dévoilé que « cet ange est avec lui, dans son ministère, c’est l’ange de la Passion ».
Hérésies
Puis, toujours dans cette interview, Brian décrit sa soi-disant visite dans « la libraire du ciel » et explique avoir remarqué un ouvrage spécial, le livre de « Jean – Chapitre 22 ». Ce livre serait un livre secret de la Bible qui n’aurait pas encore été révélé, un livre qui secouerait le monde et serait destiné à « la génération des plus grandes œuvres ». Ce livre sera soi-disant un jour révélé pour « libérer les œuvres de Jésus sur la Terre » et Brian le recevra quand le temps sera voulu…
Ces affirmations sont, pour le moins, mystérieuses, mystiques et dangereuses. Elles n’ont rien de biblique car nous savons qu’il n’y a plus besoin de nouvelles révélations ni de livres supplémentaires à la Bible : le canon de l’Écriture est scellé. Ensuite, nulle part nous ne sommes appelés à décoder des secrets et des mystères des langues, ni à être en contact avec des anges. Enfin, pour rappel, la découpe en chapitre des livres de la Bible ne date que de la fin du XIIe siècle, on doit ce travail au Cardinal Stephen Langton (1162-1228).
Quant à l’habilitation pour entendre Dieu et comprendre les écritures, est-il nécessaire d’avoir une visitation spéciale ? Cela non plus n’est pas biblique, puisque c’est le rôle du Saint-Esprit, l’Esprit de Vérité qui nous a été donné à la nouvelle naissance, afin de nous éclairer dans toute la Vérité et dans la compréhension de la Parole de Dieu.
Pour ainsi dire, les affirmations d’un individu qui déclare avoir vu Jésus doivent être reçues avec méfiance et prudence. À travers l’histoire, beaucoup de faux prophètes ont ainsi agi, trompé et séduit beaucoup de gens. En 1820, Joseph Smith a déclaré avoir vu Jésus et le résultat fut le Mormonisme. En 1844, Ellen G. White a prétendu avoir reçu des visions de Jésus et cela a donné l’église des Adventistes du septième jour, une religion aux racines proches des Témoins de Jéhovah.
Le but et la philosophie de The Passion Translation
Maintenant, voyons de plus près The Passion Translation même, la façon dont elle nous est présentée et vendue – quelles sont ces choses uniques qu’elle aurait bien à nous offrir ? Après tout, peut-on tout de même la lire sans prendre en compte le profil du traducteur et le mouvement auquel il est rattaché ?
L’appel aux émotions
Le but de The Passion Translation serait de nous redonner et de ranimer la passion pour Dieu. Voici ce que le site de TPT décrit principalement au sujet de cette bible :
- « c’est une traduction de cœur qui utilise les manuscrits hébreux, grecs et araméens afin d’exprimer le cœur d’amour enflammé de Dieu à cette génération, fusionnant l’émotion et la vérité transformatrice de la Parole de Dieu. L’aspiration pour la TPT est de déclencher à l’intérieur de chaque lecteur une réaction bouleversante à la vérité de la Bible et de révéler les mystères profonds des Écritures dans la langue d’amour de Dieu, le langage du cœur. »
- « Dieu refuse de nous rencontrer seulement de manière intellectuelle. Dieu veut aussi nous rencontrer au niveau du cœur, ainsi nous devons laisser les mots pénétrer profondément […]. C’est pourquoi The Passion Translation est un apport important pour la croyance des gens et dans leur vie spirituelle avec Christ. »
- « Le vrai message et la plénitude de l’évangile en Christ est mis à nu dans et à travers le langage émotionnel de la Bible ». Il y aurait comme un langage « perdu », le langage du cœur : « il y a une langue du cœur qui doit exprimer cette théologie de l’amour ».
Notons ici que l’insistance est portée sur : le langage du cœur, l’amour, les émotions, une réaction, la révélation des mystères.
Superstition autour des langues anciennes
Selon Brian Simmons, les langues anciennes hébraïque et araméenne sont des langues poétiques qui « libèrent quelque chose en nous car elles sont divines et pleines de révélations ». Ne serait-ce pas de la superstition, voire de l’idolâtrie, d’élever des langues au statut de la divinité ?
Bien que ces langues soient sans doute remarquables, comprenons qu’il n’y a aucune langue divine ; cela n’est pas biblique. Les langues anciennes sont comme d’autres ; ce ne sont pas les langues qui sont saintes mais c’est le message confié par Dieu qui est saint. Il serait absurde de croire que l’efficacité de la Parole de Dieu dépende du poétisme d’une langue terrestre. Faudrait-il oublier que l’évangile est prêché à travers le monde dans toutes les langues, dans toutes les tribus et les nations, et reste efficace quelle que soit la langue utilisée ? L’évangile est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit (Romains 1.16).
Il serait absurde de croire que c’est le poétisme ou le style d’une langue qui libère la révélation de Dieu, car ceci est le rôle du Saint-Esprit.
Passer outre l’intellect et faire appel à la chair
De même, Brian Simmons incite ainsi à ouvrir le cœur, libérer quelque chose en nous, laisser les révélations venir… Il faudrait « ressentir » quelque chose en lisant cette bible, qu’on ne pourrait ressentir avec une autre traduction de la Bible.
Plus précisément, cette traduction se veut de pénétrer et d’aller droit au cœur sans passer par votre raisonnement. Cela paraît encore une fois absurde. Mais Brian Simmons en est convaincu et c’est ce qu’il a confirmé lors de cette fameuse interview (voir plus haut) dans It’s Supernatural avec Sid Roth : The Passion Translation cherche à toucher vos émotions et à créer une expérience, sans laquelle il n’y aurait pas vraiment de spiritualité.
Mais nos émotions ne sont-elles pas volatiles et sujettes à notre chair, à notre nature humaine de pécheur ? Rappelons-nous, notre chair ne peut pas être notre assurance, ni notre guide spirituel, car elle est inimitié contre Dieu (Rom 8.7).
Au contraire, la Bible nous demande de raisonner la Parole de Dieu et de renouveler notre intelligence afin de nous conformer à Sa volonté (Rom 12.2). Nous avons bien un devoir conscient à comprendre, discerner, se renseigner et étudier la Parole pour être transformés. Nous ne sommes pas appelés à contourner notre raisonnement, ouvrir notre cœur et laisser quelque chose (les expériences et émotions) prendre le dessus, ce n’est pas biblique mais charnel. Cela entraînerait des dérives, car le cœur de l’homme est tortueux et incurable (Jer 17.9).
Aussi, comment aimer Dieu de toute notre pensée comme nous l’a demandé le Seigneur Jésus si nous devons laisser notre raisonnement stérile ? (Matt 22.37, Marc 12.30-33, Luc 10.27)
Un penchant New Age et gnostique
Plus que charnel, mais aussi dangereux, ce concept de passer outre le raisonnement laisse à penser aux pratiques du New Age qui visent à la poursuite d’une expérience personnelle ou mystique, ainsi qu’au gnosticisme (recherche d’une connaissance supérieure divine) :
- Le New Age est basé sur l’expérience, qui se veut subjective. On attend une révélation spirituelle, une « connexion » avec l’esprit, une expérience qui transcende notre compréhension. Le danger de cette attente est de remplacer la relation avec Dieu par l’expérience.
- Le principe est de « vider » nos pensées pour laisser la place au cœur, aux sentiments, à la conscience, et connaître un éveil spirituel.
- L’idée de Brian Simmons de « fusionner l’émotion et la vérité » est un peu inquiétante. L’Esprit Saint est Dieu, il est l’Esprit de Vérité (Jean 14.17) et il ne peut être fusionné avec qui ou quoi que ce soit. Pareillement, le New Age préconise souvent une fusion, ou union du soi avec un esprit, une divinité, ou autre.
- The Passion Translation aiderait à « décoder des mystères » pour tomber amoureux de la Parole. Ceci vient bien sûr en contradiction avec le principe que la Parole à elle seule suffit (Sola Scriptura). Sachons que le principe du New Age, ou plus précisément du gnosticisme, est d’offrir une « connaissance cachée » des mystères à découvrir. C’est l’ancienne ruse du diable pour tromper la race humaine dès le jardin d’Eden, lorsqu’il a tenté Eve à recevoir une nouvelle connaissance. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil.
Ainsi, comme si la Parole ne suffisait pas, comme si les autres versions de la bible n’étaient pas à la hauteur, ou que le Dieu souverain n’avait pas révélé tout ce qu’il a décrété dans les Écritures, ou encore comme si le ministère de l’Esprit Saint ne serait pas assez puissant, Brian Simmons veut nous convaincre que la TPT est l’outil indispensable pour décoder les mystères cachés. Cette traduction serait l’intermédiaire par lequel renouveler sa passion pour Dieu, avoir une nouvelle expérience, une nouvelle révélation, connaissance ou expérience avec Dieu.
Cela encore n’est pas biblique, puisqu’il faut savoir que nous n’avons pas besoin d’intermédiaire (que ce soit objet ou humain) pour comprendre la Parole ou avoir accès à Dieu, si ce n’est le seul médiateur Jésus-Christ (1 Tim 2.5, Hébreux 8.6, 9.15, 12.24). Lui seul est notre seul intermédiaire, et nous a donné l’Esprit pour nous guider dans toute la vérité (Jean 16.13).
Un projet de traduction un peu confus
Venons-en à regarder de plus près le texte-même de cette bible ; comment a-t-il été traduit et ce qui en résulte concrètement.
L’approche théologique « de l’amour »
Premièrement, une des choses fondamentales qui influence un travail de traduction est de savoir sur quelle approche théologique ou confession de foi le travail de traduction de The Passion Translation est-elle basée ?
Or, nous venons d’étudier précédemment le contexte et les bases doctrinales qui servent de tremplin à la TPT : on s’éloigne des confessions de foi traditionnelles telles que Catholique, Protestante, Juive ou même œcuménique.
Si nous regardons sur le site internet de la TPT, il est expliqué en long, en large et en travers que « Dieu refuse de nous rencontrer à un simple niveau intellectuel. Dieu veut nous rencontrer au niveau du cœur » : selon Brian Simmons, c’est la « théologie de l’amour » – il y a un langage du cœur qui doit exprimer cette théologie.
Nous avons déjà compris que finalement, c’est un autre courant et une autre théologie qui nous sont proposés et nous approchons un terrain dangereux et hérétique. Tout comme le Livre de Mormon est arrivé suite à un homme (Joseph Smith) affirmant avoir reçu une vision de l’ange « Moroni », nous avons ici The Passion Translation arrivée suite à un homme (Brian Simmons) affirmant avoir reçu des visions contenant l’ange « Passion ».
La méthode de traduction
Ensuite, est-ce une traduction dynamique ou une paraphrase ?
Souvent affichée comme une traduction dynamique, la TPT est aussi présentée comme une traduction entre dynamique et littérale –ce qui prête déjà à confusion.
Selon Brian Simmons, l’approche de la traduction est celle-ci : « transférer le sens essentiel du message de Dieu trouvé dans les langues bibliques vers l’anglais moderne. Nous croyons que le sens principal d’un passage devrait avoir priorité sur la forme littérale des mots d’origine, tout en s’assurant que l’essence de ces mots soit communiquée, afin que chaque personne qui parle anglais puisse clairement et naturellement rencontrer le cœur de Dieu à travers son message de vérité et d’amour ».
Le site de la TPT nous précise par ailleurs que cette traduction n’est pas une paraphrase d’une autre version de la Bible mais c’est une traduction toute neuve.
Pourtant, la méthode de traduction s’apparente davantage à de la paraphrase biblique. Et si nous nous contentons finalement d’accepter que ce soit plutôt une paraphrase de la Bible, là aussi il y a des problèmes. A force d’ajouts et de modifications extra-bibliques (que nous allons voir plus bas), cela ne ressemble plus à un travail de traduction de style paraphrase mais davantage à de la ré-interprétation.
D’autre part, les pronoms et les noms collectifs sont retraduits afin de se conformer à un langage non-sexiste. Les pronoms de divinité ne sont pas capitalisés. Par endroit l’italique a tout de même été utilisé pour montrer les mots ajoutés et qui ne se trouvaient pas dans le texte grec. Malheureusement, l’italique n’est pas utilisé à chaque ajout ou modification.
Les manuscrits sources
Pour les livres de l’Ancien Testament, Brian Simmons se basa sur le texte massorétique de la Bible hébraïque, les textes araméens, ainsi que la Septante. D’autres textes hébreux furent aussi utilisés tels que Biblia Hebraica Stuttgartensia (1977).
Pour traduire le Nouveau Testament, Brian Simmons a utilisé le Novum Testamentum Graece (28e édition), une forme éditée du Nouveau Testament grec. Il a également incorporé des idées de la Peshitta syriaque, en Araméen.
Son utilisation de l’araméen est « destinée à agir comme une sorte de prisme à travers lequel éclairer davantage le sens du message original de Dieu, agissant comme une perspective alternative à celle typiquement centrée sur le grec ».
En fait, Brian Simmons a voulu intégrer et s’appuyer sur l’Araméen afin de pouvoir « résoudre des ambiguïtés ». Selon lui, l’Araméen est « une langue divine » (voir analyse plus haut) qui serait plus fiable que les autres manuscrits. Mais lors d’une interview, Dr Scott Callaham, le président et professeur d’Hébreu et Araméen à Institute of Public Theology, et auteur du blog dailydoseofaramaic.com qualifie cette approche de « gnosticisme linguistique » : il explique en quoi cette approche est bien superficielle et mystique puisque les manuscrits originaux les plus fiables sur lesquels sont basées les traductions classiques ont été premièrement écrits en hébreu et grec (pour l’exception des parties en Araméen comme Daniel ou Esther). En effet, les premiers manuscrits Araméens ne sont apparus qu’au Vᵉ siècle.
Les Ecritures bibliques modifiées
Ajout et adaptation d’un nouveau vocabulaire
Entre autres, le professeur Callaham souligne les problèmes de cette traduction : beaucoup de sentimentalisme, de slogans accrocheurs, expressions, rajouts, une interprétation personnelle de la Parole de Dieu et un vocabulaire bâclé. En conclusion, il déplore que le langage soit inapproprié et même blasphématoire.
The Passion Translation insère en effet un grand nombre de nouveaux concepts, mots et idées qui ne se trouvent pas dans le sens original et font une entorse au texte biblique.
Afin d’illustrer cela concrètement, voici un tableau comparatif créé par Mike Winger (et réédité pour cet article) dans une de ses analyses sur la TPT, présentant le vocabulaire-type du mouvement « hyper-charismatique » et de la Nouvelle Réforme Apostolique. Ce tableau indique le compte de chacun de ces termes dans quatre traductions classiques de la Bible en anglais :
- ESV : English Standard Version (traduction très littérale)
- NKJV : New King James Version (traduction littérale)
- NIV : New International Version (traduction dynamique)
- NASB : New American Standard Bible (traduction la plus littérale)
La colonne de droite « TPT » nous montre à quel point The Passion Translation a fait usage de ces termes par rapport aux autres.
Note : Le mot « religion » a une connotation négative pour la plupart des cas dans la TPT. Aussi, certains mots typiques de la Nouvelle Réforme Apostolique sont omis dans ce tableau tels que decree = « décréter », ou encore release = « libérer, libération ».
Il est évident que la fréquence et le poids de ces mots vont finir par changer le sens du texte biblique.
Des versets-clés tordus
Examinons maintenant de plus près certains versets et passages clés. Nous avons tenté de traduire en français ces passages de The Passion Translation le plus fidèlement possible afin de souligner (en gras) les ajouts, changements, maladresses de langage et l’aberration du choix de certains mots. Nous comparons ceci avec une traduction commune telle que la Louis Segond 21 (LS21).
Note : cette traduction française, la plus littérale possible, de la TPT n’est évidemment pas une traduction officielle puisque cette Bible n’existe pas en français, mais effectuée pour les fins de cet article.
Ces versets ne sont que quelques exemples parmi beaucoup…
Il est indéniable de constater la modification du texte biblique et de voir que le sens des versets a été tordu. On réinterprète et on va au-delà de ce que dit la Parole.
Rajouts et rallongement du texte
Aussi comme nous pouvons le voir, ces passages sont plus longs car des mots ont été ajoutés. Il s’avère que cette bible est en fait beaucoup plus longue qu’une édition standard de la Bible.
Par exemple, le livre de 1 Corinthiens 13, le célèbre chapitre sur l’Amour (Agapê) qui comporte à peine 200 mots dans l’original grec, comporte ce nombre de mots dans les traductions anglaises suivantes :
ESV – 253 mots
NKJV – 271 mots
NIV – 274 mots
NASB – 279 mots
TPT – 399 mots – le double du grec !
D’autre part, une remarque que l’on pourrait se permettre de faire comme mentionné par le Dr. Callaham, est que le niveau de l’anglais est assez informel et rudimentaire. Nous y trouvons plus un langage parlé moderne, parfois assez maladroit et qui pourrait faire grincer les dents. Il ne s’agit pas de la langue anglaise formelle ici, que ce soit biblique, littéraire, rédactionnelle ou académique.
The Passion Translation : Conclusion
Considérant non seulement la dénaturation de la Parole de Dieu à travers les versets bibliques modifiés, mais aussi les controverses sur les qualifications linguistiques de l’auteur, sans oublier ses expériences spirituelles douteuses et les hérésies qui en découlent, il est clair que cette traduction est orientée et tendancieuse.
The Passion Translation est donc une interprétation subjective plus qu’une traduction, et donc, une ré-interprétation, et en ceci, elle dépasse bien le cadre des paraphrases. Il n’est pas exagéré de dire que cette traduction n’est pas la Parole de Dieu, mais la parole d’un homme, et donc, elle est à éviter.
Cette bible n’est d’ailleurs pas uniquement la pensée d’un homme, mais de tout un mouvement, déviant, et cependant gagnant en influence. Il va de soi qu’un seul homme ne peut publier une bible et se permettre un marketing à si grande échelle par ses propres moyens, pour en arriver à un tel « succès ». On pourra naturellement en déduire que la sortie, la promotion et la distribution de The Passion Translation est le fruit d’un projet soutenu par des parties influentes et déjà bien établies dans le milieu de la Nouvelle Réforme Apostolique, milieu dans lequel elle a été si bien accueillie.
Ainsi, lire et étudier cette bible vous amènerait à croire à un autre évangile, à être trompé en suivant de fausses doctrines et à manifestement suivre un faux courant chrétien aussi « à la mode » soit-il. Il est clairement avisé de ne pas se servir de The Passion Translation en tant que référence biblique quelle qu’elle soit. Souvenons-nous qu’il nous faut nous garder des fausses doctrines, des hérésies, des faux prophètes et des faux docteurs, afin de demeurer dans la saine doctrine, dans la vérité, dans le but de préserver notre vie, notre foi et notre adoration envers le seul Dieu véritable. Ceci était le combat et l’avertissement ultime de l’Apôtre Paul et celui de Jean et Pierre.
Rappelons-nous de ce que Paul a dit aux Galates : « si quelqu’un vous annonce un autre évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit maudit ! » (Gal 1.8).
La conclusion de cette étude nous montre bien que The Passion Translation est une traduction à éviter. Elle est orientée vers une certaine théologie et conditionne ainsi le lecteur. Il n’est nullement ici question d’un travail de traduction mais d’une interprétation, voire une ré-écriture des textes saints. Espérons qu’un éditeur français ne prendra pas le risque d’obtenir les droits dans le but d’offrir au public francophone une traduction de cette bible. Ce serait dommageable.
Ressources – pour aller plus loin
Soyonsvigilants.org – Une Bible à la sauce Nouvelle Reforme Apostolique
Soyonsvigilants.org – Nouvelle Reforme Apostolique
Le Pasteur Mike Winger a consacré toute une étude sur la TPT avec une série de 16 vidéos d’analyses, présentations et interviews avec professeurs, théologiens et spécialistes de l’Ancien et du Nouveau Testament :
- Biblethinker.org – The passion project
- Mike Winger – YouTube (sous-titres en français disponibles)
Interviews avec le Professeur Scott Callaham (sous-titres en français disponibles)
- An Analysis of Psalm 23 in The Passion
- OT Scholar Explains Why The Passion Has Problems
- The Passion Translation & Linguistic Gnosticism
Gotquestions.org – What is the Passion Translation of the Bible ?
Thinktheology.co.uk – What’s wrong with the Passion translation ?
Holly Pivec blog – Important facts about The Passion Translation
R. Douglas Geivett & Holly Pivec – God’s Super-Apostles: Encountering the Worldwide Prophets and Apostles Movement (Amazon US)
R. Douglas Geivett & Holly Pivec – A New Apostolic Reformation ? A Biblical Response to a Worldwide Movement (Amazon US)
Merci pour l’avertissement, 2 Tim 4:3 on y est
Oui… Merci pour votre commentaire.