30 avril 2020
Alexandre Nanot

Genèse 4.19 : Il prit deux femmes


S21 : Lémec prit deux femmes. L’une s’appelait Ada, l’autre Tsilla
NBS : Lémek prit deux femmes : le nom de l’une était Ada et le nom de l’autre Tsilla
SEM : Lémek épousa deux femmes: l’une s’appelait Ada et l’autre Tsilla
PDV : Lémek prend deux femmes : la première s’appelle Ada, la deuxième s’appelle Silla
FC : Lémek épousa deux femmes, la première nommée Ada et la seconde Silla
COL : Lémek prit deux femmes appelées l’une Ada et la seconde Tsilla
CRAMP : Larnech prit deux femmes; le nom de l’une était Ada, et celui de la seconde Sella
CAHEN : Lemech prit deux femmes : le nom de l’une fut ‘Ada, et le nom de la seconde Tzila
OLIV : Et Lamech prit deux femmes : le nom de l’une était Adah, et le nom de l’autre Zelah
CHO : Lèmèkh se prend deux femmes. Nom de l’une, ‘Ada. Nom de la deuxième, Sila 

Dieu, au commencement créa l’homme de la poussière de la terre, puis insuffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint une âme vivante. La femme, ne vient que dans un deuxième temps. Elle est créée, dit la torah, pour deux raisons : la première, est qu’il n’est pas bon  – LO TOV – pour l’homme d’être seul ; la deuxième, est qu’il a besoin d’une aide, un vis-à-vis, en hébreu on dit ezer kenegdo – une aide qui soit en face à lui mais ça peut aussi vouloir dire « une aide contre lui » d’où l’interprétation : si l’homme a du mérite, elle lui sera une aide. S’il n’en a pas, elle sera contre lui et le combattra. D’où les divorces et les séparations que l’on constate aujourd’hui. L’homme n’a pas su tirer le meilleur de ce que sa femme pouvait lui apporter.
Les hommes, au commencement avaient chacun leur femme. Mais au chapitre 4 de la Genèse, un homme va changer le cours des choses.

Lèmèkh change les règles. Il se croit tout puissant, c’est ce que signifie son nom. Il ne tient pas compte de la déclaration que Dieu fit à Adam que l’homme quittera son père et sa mère ; il s’attachera à SA femme, et ils deviennent une seule chair. Si Dieu dit cela, ce n’est pas pour rien. Il sait ce vers quoi l’homme est enclin, d’où la recommandation de Saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens : Toutefois, à cause des risques d’inconduite sexuelle (pornéia), que chacun ait SA femme, que chacune ait son mari.

Lémèkh est donc le premier à prendre deux femmes, il est en cela le père de la polygamie. On peut voir dans la bible que la polygamie n’a jamais rien de bon. Rappelez-vous d’Elkana avec ses deux femmes dans le premier chapitre de Samuel. Voyez Salomon où cela l’a conduit. Les femmes lui ont fait tourner la tête au point de tomber dans l’idolâtrie, car ce sont deux péchés liés. Il nous est dit qu’il eut 700 princesses pour femmes ainsi que 300 concubines, et ses femmes détournèrent son cœur 1Rois 11.3. On pourrait également évoquer la rivalité entre les deux sœurs Rachel et Léa, femmes de Jacob.

Rachi commente : Telles étaient les mœurs de la génération du déluge : l’une pour donner des enfants, et l’autre pour le plaisir. On faisait absorber à la seconde une potion destinée à la rendre stérile, on la parait comme une jeune épousée et on la nourrissait de mets succulents. Quant à la première, elle était humiliée et endeuillée comme une veuve. C’est ainsi qu’on peut interpréter ce verset : « Il s’abat, il dévore la femme stérile, qui n’a pas d’enfant, et il ne traite pas bien la veuve » (Job 24, 21) – comme l’explique la hagada (Beréchith raba 23, 2).
Il dévore. Le terme est fort. Comme quelqu’un d’affamé qui se jette sur un plat, ainsi est l’homme-animal livré à ses instincts non réprimés. Il n’a aucun respect pour la femme, pour SA femme. Il ne cherche que sa propre satisfaction. Son plaisir, c’est tout ce qui compte. L’Amour-Agape – don de soi, il ne connaît pas et ça ne l’intéresse pas.

Venons-en à notre verset : Lèmèkh se prend deux femmes. Nom de l’une, ‘Ada. Nom de la deuxième, Sila (CHOU)

Si la torah prend la peine de nous donner le nom de ses deux femmes, c’est pour une bonne raison. Dans la torah, il y a derrière le nom plus qu’une identité d’état civil, il y a derrière le nom un message. C’est comme ça que la torah fonctionne. Voyons de plus près ces deux noms.

Ada, c’est celle qui était destinée à donner des enfants, ainsi nommée parce qu’elle était méprisée et tenue à l’écart. Ada signifie en araméen : « tenue à l’écart ». Les accouchements, disait-on, affaiblissaient et flétrissaient la beauté. Comme le plaisir occupait une place prioritaire, il prenait une seconde femme.

Tsilla, c’est celle qui était destinée au plaisir, ainsi nommée parce qu’elle se tenait toujours à l’ombre (tsél) de son mari. Toutefois, le texte nous dit que Tsilla eut un fils et une fille. En effet, Tsilla, bien qu’elle eût pris des potions qui la rendait stérile put enfanter. C’est la raison pour laquelle le texte, au verset 22 nous dit que “Tsilla, de son côté enfanta”. L’expression “de son côté”  signifie qu’il était inhabituel pour elle d’enfanter, puisqu’elle était à priori stérile.

Le mot « ombre – tselem » est  important car il se rapporte à la création de l’homme Adama créé à l’image de Dieu, mais le même mot ombre est utilisé. 

Et créa Dieu, l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa

L’Homme est créé à l’ombre de Dieu. Étant l’ombre de Dieu, il ne peut exister sans la lumière de Dieu. Il porte en lui l’image de Dieu.

Lemekh, cet homme, se fait l’égal à Dieu en nommant l’une de ses femmes Tsilla. Elle est sous son ombre, c’est à lui, c’est SA chose, elle ne va exister que pour lui, que pour son bon plaisir. Dire de quelqu’un qu’il “vit dans l’ombre”, c’est dire qu’il vit dans le secret, c’est dire qu’on ne le voit pas. On ne sait même pas qu’elle existe.
La femme, pour Lemekh, n’est rien qu’un objet. L’une, réceptacle de semence pour la procréation et l’autre, objet pour le plaisir. L’homme occidental est un homme développé. Par rapport à ses descendants, il se croit supérieur, meilleur en matière de technologie et beaucoup moins sauvage que ces ancêtres. Mais l’esprit de Lemekh n’a pas pour autant disparu.
Les hommes d’aujourd’hui semblent beaucoup plus raffinés que ceux d’hier. Ils n’ont, semble-t-il, rien à voir avec les peuples qui les ont précédés mais qui pourtant, sans s’en rendre compte tombent et retombent dans les mêmes travers. Les péchés et les mauvaises tendances de l’Homme sont en lui, en chacun de nous, et ce, depuis la chute.

On constate qu’après quelques années de mariage ou de vie commune, certains hommes se lassent de leur compagne. Elle n’est plus à leur goût. Elle ne ressemble plus à celle qu’ils ont connu quand elle avait 20 ans. Elle était jeune, fraîche et pétillante.
Attention particulièrement à vous, les hommes, quand vous arrivez à la quarantaine !
Combien a-t-on vu d’hommes quitter leur femme et la laissant toute seule avec les enfants, pour se refaire une vie avec une autre, beaucoup plus jeune et qui répondait à leurs exigences ?
Certains, sans morale et retenue le font au grand jour, en claquant la porte et s’en allant. D’autres s’autorisent une « Tsilla », une femme dans l’ombre, à l’abri des regards indiscrets et qui ne sera là que pour le plaisir. Car avouons-le, une maîtresse n’est là que pour le plaisir des sens. Surtout pas d’enfant avec elle, c’est trop de responsabilité et elle n’est pas faite pour ça. Alors on fait prendre à Tsilla des potions modernes, que nous appelons : « moyens de contraceptions » ou dit plus poliment « contrôle des naissances ».

Vous l’aurez constaté par vous-même, entre Lemekh qui vécut environ 2500 avant J.C et nous, en 4500 ans, rien n’a vraiment changé.

Éphésiens 5.25

Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé l’Église
et s’est livré lui-même pour elle.
afin de la sanctifier après l’avoir purifiée par l’eau et la parole.
pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache,
ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut.
De même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps.
Celui qui aime sa femme s’aime lui-même.
Jamais personne, en effet, n’a haï sa propre chair ;
mais il la nourrit et en prend soin, comme le Christ le fait pour l’Église.
parce que nous sommes membres de son corps.
C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme,
et les deux deviendront une seule chair.
Ce mystère est grand; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église.
Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même,
et que la femme respecte son mari.

6 Commentaires

  1. Ludovic Rougé

    Excellent !

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  2. Christian

    Très intéressant !

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  3. Rajahashamka Kulandaï

    Hello, Namasté

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  4. Arriaga

    Très intéressant, merci pour cet article

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  5. Zunino

    C est très bon ,merci Alexandre

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  6. Richard DUARTE

    Très intéressant.

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