Cette série a pour but une meilleure compréhension des introductions de certains psaumes.
On ne s’arrête que trop rarement sur ces détails mais ils s’avèrent être importants pour comprendre le contexte de leur composition.
A savoir, par exemple, avec quels instruments ils sont accompagnés ou bien le destinataire du psaume.
On peut dire en quelque sorte que l’introduction du psaume nous met en condition.
Le premier de la série est tiré du psaume 5.
En hébreu, nous lisons Lam’natser el hanékhiloth mizmor leDavid
Trois expressions sont mentionnées dans l’introduction de ce psaume et nous allons nous arrêter sur chacune d’elles.
Ce psaume commence par lam’naser el.
Les traductions la rendent par du maître de chant, pour le chef de chœur, du répertoire du chef de chorale, dédié au chef de chœur, au chef de musique, etc …
La racine de ce mot vient du verbe natsar qui signifie conduire, conducteur, ceux qui veuillent.
Nous le retrouvons en introduction de 55 psaumes et à la fin du prophète Habakuk 3.19
Les traductions n’ont pas eu de mal à rendre par chef du chœur ce que l’hébreu exprime.
Ensuite, nous trouvons Hanekhilôt (c’est un pluriel du singulier nékhila). Il n’apparaît que dans ce psaume et nulle autre part dans la bible. Il est traduit quasiment dans toutes les bibles par « les flûtes ».
SEM : A chanter avec accompagnement d’instruments à vent
CHOU : « Sur les diaules »
Chouraqui traduit justement en utilisant ce mot car ce faisant, il fait référence à la flûte qu’utilisaient les grecs. Nos flûtes modernes dites « à bec » n’ont qu’une pipe.
La plupart des dictionnaires atteste généralement l’homonyme diaule, substantif masculin qui désigne une « Course double qui consistait à parcourir deux fois le stade en un aller et retour ». Alors que le terme emprunté au grec διαυλος signifie δίς, dis « deux fois » et de αύλή, aulè (« vue, espace ». Diaulos étant donc une flûte avec deux embouchures. L’hébreu utilisant un pluriel nékhiloth voyait-il en cela cette double flûte ?
Enfin nous lisons mizmor leDavid.
Frossard a opté pour Cantique de David et CHOU pour Chant De David.
Toutes les autres traductions françaises l’ont rendu par psaume de David.
Ce terme est le plus fréquemment utilisé et nous le retrouvons 57 fois dans toutes les Écritures (comprenez-le dans le sens du premier testament) et uniquement dans 57 introductions de psaumes.
Le nouveau testament utilise en grec le mot Ode pour cantique comme dans l’Apocalypse et le cantique de Moïse par exemple.
Ce mot hébreu mizmor vient d’une racine zamar qui signifie tailler, élaguer.
Ce verbe a pris, dans le grec ancien, psallou, le sens de pincer, toucher, arracher, pour désigner principalement l’action de pincer la corde d’un instrument de musique comme la kinor. Par extension, ce mot a été rendu par le mot grec psalma, « chant accompagné, psaume ».
Série 1/14 : Introduction aux psaumes
Série 2/14 : Les psaumes de montées
Série 3/14 : Psaume 5
A bientôt pour le psaume 7
Alexandre NANOT
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