Lausanne : car de leur métier, ils étaient faiseurs de tentes.
Maredsous 2014 : et ils travaillaient ensemble. (C’étaient des fabricants de tentes.)
Osty 1973 : et ils travaillaient : ils étaient de leur métier fabricants de tentes.
Chouraqui : Il reste donc chez eux pour travailler. Oui, ils sont de leur métier des fabricants de tentes.
Darby : il demeura chez eux et y travaillait, car leur métier était de faire des tentes.
Lefèvre : il demeurait avec eux et œuvrait. Et leur art était de faire les tentes des tabernacles .
Parole vivante : Comme ils étaient du même métier que lui, c’est-à-dire qu’ils fabriquaient des toiles de tente.
Contexte
Paul en est à son deuxième voyage missionnaire qui l’amènera à parcourir la Grèce. Quittant Athènes, Paul se rend seul à Corinthe, ville cosmopolite située à une vingtaine d’heures de marche à l’ouest d’Athènes.
Sur le plan chronologique, nous pouvons penser que la durée du séjour d’une année et demie (Actes 18.11) que fit Paul à Corinthe eut lieu du printemps 50 à l’été 52. D’autres cependant proposent du printemps 51 à l’été 53. Mais cela reste assez difficile à déterminer avec précision étant donné le peu de détails que Luc nous donne.
Comme à son habitude, Paul se rend à la synagogue et c’est là qu’il y rencontrera Aquilas et sa femme Priscille, récemment arrivés de Rome à cause de l’Édit de Claude, qui eut lieu en 49, ordonnant aux Juifs de quitter Rome.
L’hospitalité chez les juifs de la diaspora est une chose importante, et ce couple va offrir à Paul un hébergement ainsi que du travail. Il nous est dit qu’ils avaient le même métier (Actes 18.3), celui de faiseurs de tente. Ce n’est pas surprenant dans une ville comme Corinthe. En effet, les fabricants de tentes étaient très recherchés car bon nombre de voyageurs avaient besoin de ces abris provisoires pour se loger dans cette ville qui relie l’Occident et l’Orient. Corinthe était réputée pour ses nombreux spectateurs des jeux isthmiques. Ces jeux se tenaient tous les deux ans à Corinthe et attiraient autant de monde que les jeux olympiques. Or, ces jeux avaient précisément lieu en 49 et en 51. Nous comprenons donc que la charge de travail pour l’entreprise d’Aquilas devait être importante avant l’arrivée des voyageurs.
Le métier en question
Ceci étant dit, arrêtons-nous sur ce métier qui nous intéresse. On pense que Paul tenait cette technicité de son père. Nous savons que Paul a été enseigné au pied du grand Gamaliel et qu’après les cours, il devait travailler. C’était la coutume à l’époque.
γαρ σκηνοποιοι τη τεχνη – car ils étaient fabricants de tente de métier.
Le mot σκηνόω (skênoô) en grec peut se traduire par tente ou tabernacle, tabernacle étant un mot ancien.
Ce mot skenoo se trouve en tout et pour tout cinq fois dans le Nouveau Testament : quatre fois dans l’Apocalypse (Ap 7.12 ; 12.12 ; 13.6 et 21.3) et une fois chez Jean (1.14). Dans ce dernier, le texte grec dit littéralement que le Logos – Le Fils est venu « dresser sa tente ou planter sa tente » parmi les hommes. C’est son incarnation. En cela, le Fils est l’image du tabernacle qui était dans le désert au milieu de son peuple.
Le mot complet skénopoios que l’on traduit par fabricant ou faiseur de tente laisse à penser qu’il n’a pas seulement tissé du cilicium, mais qu’il savait aussi coudre (poieô) pour faire des tentes. L’entreprise d’Aquillas était de fabriquer des tentes de A à Z. Ces tentes étaient très certainement faites avec le poil des chèvres noires dont les troupeaux ravageaient les pentes du Taurus, situées dans le sud de la Turquie.
Paul, un apôtre qui travaillait
Disons-le très clairement : Paul n’était pas de ceux qui vivaient au crochet de l’Église. Il n’avait pas la garantie qu’un salaire tombait tous les mois. Dans ses lettres, Paul confirme qu’il travaillait de ses mains, de façon à n’être à la charge de personne (1 Cor 4.12 ; 2 Cor 12.13-15 ; 1 Thes 2.9).
Paul a connu des hauts et des bas : « Ce n’est pas à cause de mes besoins que je dis cela, car j’ai appris à être satisfait de ma situation. Je sais vivre dans la pauvreté et je sais vivre dans l’abondance. Partout et en toutes circonstances j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans le besoin. » (Phil 4.11-13).
Les frères de l’Église de Philippes ont probablement eu connaissance qu’à certains moments l’Apôtre était dans le besoin, alors ils lui ont envoyé un don en argent. Il le rappellera aux Corinthiens : « Pendant tout mon séjour chez vous, je n’ai été à la charge de personne, quoique je me sois trouvé dans le besoin. Ce sont des frères venus de Macédoine qui ont pourvu à ce qui me manquait. En tout, je me suis gardé d’être à votre charge, et je m’en garderai à l’avenir » (2 Cor 11.9).
Lorsque Silas et Timothée furent de retour de leur mission en Macédoine, c’est probablement lui qui dut les héberger. Ce qu’il dira plus tard aux anciens de l’Église d’Éphèse était aussi vrai de son séjour à Corinthe : « Regardez mes mains : ce sont elles, vous le savez bien, qui ont pourvu à mes besoins et à ceux de mes compagnons. » (Act 20.34).
0 commentaires