Initiation à la doctrine des Pères de l’Église

John Norman Davidson Kelly est né le 13 avril 1909 à Bridge of Allan en Écosse et mort à Oxford le 31 mars 1997. Il est surtout connu pour avoir été un théologien et un historien des religions britanniques et spécialiste du christianisme ancien. Il enseignait à l’Université d’Oxford.

N’est-ce pas un événement remarquable et un signe des temps qu’un manuel anglican d’histoire des dogmes et de la théologie à l’époque patristique, soit maintenant traduit en français, afin d’être mis entre les mains des étudiants en théologie et autres lecteurs de langue française qui appartiennent à la communion catholique romaine ? Le volume si sage et pondéré que le Dr. J. N. D. Kelly, Principal de St. Edmund Hall à Oxford, avait publié en 1958 sous le titre Early Christian Doctrines A. et Ch. Black), et dont le succès fut attesté par plusieurs éditions successives, paraît maintenant à Paris, aux Éditions du Cerf, dans une excellente traduction française que nous devons aux soins du R. P. C. Tunmer, O. P. Il est destiné à supplanter dans les séminaires et scolasticats de langue française, le vieil ouvrage en trois volumes de J. Tixeront (Paris, 1904), dépassé en bien des points.

L’édition française s’ouvre par un élogieux avant-propos du Père P.- Th. Camelot O. P., qui présente aux lecteurs français « un ouvrage clair et précis, au jugement équilibré, en même temps que bien informé des problèmes et de la littérature récente ». Il relève l’utilité d’un manuel écrit par un éminent spécialiste, qui est en outre habitué à l’enseignement universitaire. Il souligne que l’histoire et sereine que nous a donnée le Dr. Kelly, ne peut que confirmer chez les étudiants en théologie la solidité de leur foi chrétienne. Il note enfin l’intérêt qu’offre pour la cause œcuménique cette présentation, par un théologien éminent de l’Église d’Angleterre, de la foi de l’Église des quatre premiers Conciles de l’Église indivise.

Comme ce volume, solidement relié, n’est en fait qu’une traduction, on me permettra de ne pas m’appesantir sur cet ouvrage de tout point excellent, qui est devenu classique dans les facultés de théologie et les collèges théologiques de langue anglaise. Personnellement, j’ai relu avec grand plaisir, dans la version française, le chapitre premier. L’auteur y esquisse de main de maître le milieu historique et intellectuel où s’est la théologie patristique : l’époque des Pères, le judaïsme, les courants religieux dans l’empire romain, la philosophie gréco-romaine, le néoplatonisme, les gnostiques (pp. 11-34), Par ailleurs, j’ai beaucoup apprécié les pages objectives et sereines où le Dr. Kelly a traité de l’attitude des Orientaux à l’égard de la structure institutionnelle de l’Église et en particulier de la papauté (pp. 416-418), et de l’attitude des Occidentaux à l’égard de la même papauté et de la doctrine spécifiquement romaine de la primauté romaine (pp. 426-430). La bibliographie a été mise à jour, en tenant compte des besoins et des possibilités du public de langue française auquel s’adresse cette traduction.