NFC (2019) : « prenez soin de votre foyer »
S21 (2007) : à s’occuper de leur foyer
Peuples (2005) : actives dans leurs foyers
TMN (2018) : travailleuses à la maison
TOL (2013) : bonnes maîtresses de maison
Neufchâtel (1899) : gardant la maison
NBS (2002) : occupées aux travaux domestiques
Chouraqui (1989) : femmes d’intérieur
Maredsous (1997) : ménagères soigneuses
Rilliet (1858) : bonnes ménagères
La Vulgate de saint Jérôme (IVe) dit : domus curam hab entes que l’on pourrait traduire par « prendre soin de la maison ».
Vous en conviendrez, certaines traductions auraient de quoi faire bondir les femmes d’aujourd’hui et je doute que la traduction de Rilliet, un protestant suisse, ne suscite pas certaine contestation de la part des femmes.
Depuis l’apôtre Paul, qui écrivait au Iᵉʳ siècle, et notre société, 2000 ans sont écoulés, mais la Parole de Dieu, reste la même. Est-ce pour autant que nos traductions doivent évoluer ou s’adapter à notre société ? Sachant que la position de la femme d’aujourd’hui n’a jamais connu d’égal dans les dix-neuf siècles qui nous ont précédés, comment doit-on comprendre ce passage sans faire entorse au texte. Voyons donc de plus grec le texte original.
Le grec, lui, s’en tient à un seul mot qui plus est, se trouve être un hapax, ce qui veut dire qu’on le trouve une seule fois dans le Nouveau Testament. Ce mot ou cet adjectif οικουργους – oikoyrgos qui est composé de οἶκος qui veut dire « maison » et κηπουρός – kêpoyros que l’on rend par gardien. Ce mot gardien est justement employé une seule fois chez Jean dans le même sens que oikoyrgos, il s’agit de Marie-Madeleine, qui ne sait pas que Jésus ressuscité se présente à elle, mais elle croit qu’il s’agit du jardinier, κηπουρός –kêpoyros en grec qui est tout simplement le gardien du jardin, κῆπος – kêpos, c’est le jardin (Jn 20.15).
Ce mot nous oriente donc vers ce à quoi la femme chrétienne doit tendre. Dans le contexte, Paul exhorte Tite, son fidèle collaborateur qu’il a laissé à Crête, pour organiser les églises locales. Dans ses recommandations, l’apôtre l’encourage quant aux devoirs des femmes plus âgées, qui doivent être de bonnes conseillères pour instruire les jeunes femmes.
On retrouve la même idée dans les conseils que Paul donne à Timothée (1 Tim 5.14) au sujet des jeunes femmes. Il utilise vraisemblablement un adjectif synonyme de oikoyrgos quand il emploie οἰκοδεσποτέω – oikodespoteô. On retrouve la racine οἶκος qui veut dire « maison » et δεσπότης – despotès. Un despote, en langage politique, désigne un régime où une seule personne contrôle l’État. On comprend dès lors que la femme est celle qui commande, dirige, gouverne la maison.
Dans une société où la majorité des couples ont tous deux une activité professionnelle, il serait difficile de demander aux femmes quand elle rentre exténuée du travail de faire briller la maison. C’est pourquoi un mari digne de ce nom devrait être à sa disposition pour prendre part aux tâches domestiques et alléger la charge. Ce n’est pas inné chez l’homme d’avoir à passer l’aspirateur, de nettoyer les fenêtres, d’étendre le linge, de vider le lave-vaisselle. L’épouse doit sans cesse faire ces rappels à son mari. Une maison propre et ordonnée amène la sérénité chez l’épouse, alors que les hommes y sont généralement moins sensibles.
Parole d’une chrétienne : « C’est tellement une noble tâche que de s’occuper de son foyer et de ses enfants. Beaucoup de femmes travaillent aujourd’hui pour pouvoir … payer la nounou. C’est triste. Il n’y a plus le même respect pour les personnes âgées qui savent conseiller avec toute leur sagesse et leur expérience. Si elles disent quelque chose, ce n’est pas bien reçu.
Ah si les jeunes sœurs savaient les bienfaits et l’approbation du Seigneur de rester chez elles à prendre soin de ce que Dieu a construit. Quand les enfants ont quitté la maison, c’est différent. La femme a besoin aussi d’une vie sociale. Je trouve cependant qu’on est dans une génération d’hommes qui savent aider. »
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