BAY : On commence à crier le nom de Yhwh.
S21 : C’est alors que l’on commença à faire appel au nom de l’Éternel.
SEM : C’est à cette époque-là qu’on a commencé à prier l’Éternel.
CAST : Alors on commença à réclamer le nom du Seigneur.
PEU : Celui-ci fut le premier à invoquer Yahvé par son nom.
PDV : À ce moment-là, les gens commencent à prier Dieu en l’appelant SEIGNEUR.
LXX : Et à Seth naquit un fils, auquel il donna le nom d’Enos ; celui-ci, plein de confiance, invoqua le nom du Seigneur Dieu.
VULG : Sed et Seth natus est filius, quem vocavit Enos : iste cœpit invocare nomen Domini.
A la fin du chapitre 4 de la Genèse, il nous est dit : À Seth aussi il naquit un fils qu’il appela du nom d’Énosch. C’est alors que l’on commença à invoquer le nom de l’Éternel.
La majorité des commentaires note qu’à partir de ce moment, les hommes ont commencé à invoquer Dieu par son Nom. Pourquoi pas, pourtant Son Nom n’est révélé qu’à Moïse au buisson ardent (Ex 3.14).
L’auteur ne voudrait-il pas mettre en contraste la lignée de Caïn qui erre sans Dieu et celle de Seth qui commence à vivre une relation avec Dieu ? Certains commentateurs vont jusqu’à dire que l’on commença à prier Dieu à partir de ce moment-là. Toutes les bibles d’étude avec notes disent à peu près toutes la même chose. Mais n’y aurait-il pas un autre message à comprendre, devrait-on se contenter de cette seule traduction et de cette seule interprétation ?
Tout d’abord, le verbe « on commença », en hébreu houlal -חָלַל, signifie « profaner, souiller, polluer, commencer, violer une alliance, déshonorer » et chaque fois qu’on le rencontre dans la bible, il est toujours lié à quelque chose de négatif, quelque chose de mal qui commence à arriver.
Quelques exemples où le verbe houlal est employé : dans Gn 41.54 : les sept années de famine commencent à frapper l’Égypte ; Gn 10.8 : Nimrod commence à être puissant ; Nbre 17.11 : la plaie commença à frapper le peuple et Nbre 25.1 : Israël demeurait à Sittim ; et le peuple commença à se livrer à la débauche avec les filles de Moab.
Voyez-vous dans la bible, lorsque l’on emploie le verbe houlal – qui commence, ça n’augure rien de bon.
Mais alors, qu’est-ce que la profanation si ce n’est le mélange du sacré avec des éléments du profane ? Elle est un manque de respect de ce qui est sacré. La dégradation du sacré est une profanation et c’est ce que veut nous dire le texte. A partir de ce moment-là, on commence à profaner le sacré de Dieu, à mépriser les principes et le respect de la vie et de sa création. Il en résulte un comportement égoïste et animal, un être ne cherchant qu’à satisfaire ses propres appétits. Telle est la génération du moment et qui sera balayée par le déluge, une génération ayant mis le comble à la dépravation morale et sexuelle sous toutes ses formes.
Profaner le nom de Dieu, c’est aussi vivre sans Dieu. C’est l’écarter, le mettre en dehors de la société. Prenez la théorie de l’évolution. A ces intellectuels modernes, il leur est préférable de croire et de faire croire que nous descendons du singe plutôt que d’avoir été créés à l’image de Dieu. Pourquoi ? Parce que si je descends du singe, je suis affranchi d’un dieu et je n’ai aucun compte à lui rendre. C’est ce qu’a dit Aldous Huxley, un grand écrivain américain : « Il est clair pour moi que je soutiens la théorie de l’évolution afin de m’autoriser une liberté sexuelle totale. »
Tout est dit !
On ne peut commencer quelque chose que si, au préalable, on rompt avec ce qui s’est passé avant. Autrement, on ne commence point, on développe et on continue ! Les descendants de Caïn se séparent d’avec les descendants de Seth. Deux lignées, deux voies. L’une mène à la dépravation et la mort, l’autre vit dans le respect et la crainte de Dieu dont un homme, Noé et sa famille, soit huit personnes, qui survivront au déluge.
A ce stade, on peut se demander quelle est la meilleure traduction : invoquer, prier, réclamer le Nom de Dieu ? Ce n’est pas faux de traduire comme nous le trouvons dans nos bibles, mais oser traduire par « alors on commença à profaner le Nom de Dieu » peut, dès lors ouvrir sur un autre horizon et nous introduire dans la suite du récit qui trouvera son apogée par un déluge. Je terminerai avec la traduction araméenne du Pentateuque que l’on appelle le Targoum (add. 27031) :
A Seth, lui aussi, il naquit un fils et il l’appela du nom d’Énosh. C’est là la génération durant laquelle ils commencèrent à se fourvoyer ; ils se fabriquèrent des idoles et ils désignaient leurs idoles du nom de la Parole de Yahvé.
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