Terme employé lorsqu’il s’agit de parler des trois premiers évangiles : St Matthieu, St Marc et St Luc. L’adjectif « synoptique » qui est accolé à ces évangiles est formé à partir des racines grecques συν -syn : « ensemble » et οψις –opsis : « voyant », qui forment le mot sunoptikos signifiant « qui embrasse d’un seul coup d’œil ».

C’est à la fin du XVIIIe siècle que le nom de Synoptique a été donné aux trois premiers évangiles canoniques. Il vient de la Synopsis Evangeliorum, ouvrage publié à Halle en 1776 par le savant allemand J.J. Griesbach. Ce dernier avait eu l’idée d’une édition de Matthieu, Marc et Luc qui permette de les embrasser tous les trois d’un seul coup d’œil. Ce faisant, il se faisait l’écho de l’opinion de St Augustin (354-430) qui déjà vers 399, avait exposé son De consensu Evangelistarum. Pour l’évêque d’Hippone les évangiles auraient été écrits dans l’ordre que nous retrouvons dans le Canon : St Marc aurait suivi fidèlement, mais fait cependant un évangile abrégé de St Matthieu ; Luc dépend de l’un et de l’autre. On sait d’autre part que le premier à avoir constitué un travail synoptique fut Tatien (120-173), élève de Justin Martyr (100-165), qui avait réalisé un bel exemple d’Harmonie, le Diatessaron (« à travers quatre »). 

A la question de l’Evangile de St Jean, pourquoi celui-ci est-il différent des 3 autres ? Reprenons ce que Eusèbe de Césarée rapporte une opinion de Clément d’Alexandrie qui explique que « Jean, le dernier, voyant que le côté matériel avait été mis en lumière dans les évangiles, poussé par les disciples et divinement inspiré par l’Esprit, fit un évangile spirituel ». St Jean connaissait très certainement le contenu des 3 autres évangiles, et arrivant au terme de sa vie, peu avant l’an 100, il rédigea son Evangile voulant apporter quelque chose de différent mais bien complémentaire.

Une lecture synoptique des 4 Évangiles a été publiée par le Chanoine A. Weber en 1891 et qui connut un vif succès. Plus récemment, notons le travail du Père spiritain, Lucien Deiss édité en 2007 aux Éditions Desclée de Brouwer.