Qu’est-ce que le Targoum?
Le Targoum (pl. targoumim) est une ancienne traduction araméenne de la Bible hébraïque. Bien qu’elle soit une traduction, le texte du Targoum est une explication amplifiée car elle donne des détails là où le texte semble obscur.
Cette traduction fut rendue nécessaire pour les Juifs au retour de l’exil. En effet, après la destruction de Jérusalem sous Nebucadnetsar en -586, la grande majorité du royaume de Juda est emmenée en déportation. L’hébreu fut progressivement substitué par l’araméen devenue la langue internationale de la diplomatie, de l’éducation et du commerce. À leur retour de l’exil, les prêtres et les scribes lisaient le texte sacré en hébreu, et un assistant, appelé le metouvgeman, le traduisait en araméen. On peut dire que jusqu’à l’époque de Jésus, l’araméen était employé mais fut progressivement remplacé par le grec. Le Tanakh est principalement rédigé en hébreu à part quelques exceptions écrites en araméen dans les passages suivants : Gn 31.47 ; Jr 10.11 ; Jb 36.2a ; Dn 2.4 -à 7.28 ; Esd 4.8 à 6.18 et 7.12-26.
On rapproche le mot targoum à la racine tirgam qui signifie « proclamer, traduire ou bien expliquer ». Mais son origine serait akkadienne (targoummu) ou plutôt hittite (tarkammai). On trouve ce verbe dans le livre d’Esdras 4.7 : « le texte de la lettre fut écrit en caractère araméen et traduit וּמְתֻרְגָּ֥ם en araméen ».
Le Targoum est donc né pour au moins deux raisons : rendre la lecture de la Torah dans une langue comprise de tous et celle de promouvoir la connaissance de la Torah parmi le peuple. La première attestation d’un Targoum oral remonterait à Ne 8.7-8 : « Ils faisaient la lecture du livre, de la Loi de Moïse, d’une manière distincte et en indiquaient le sens, de sorte que l’on comprit le texte ».
Après plusieurs siècles de traditions orales, et principalement après l’expulsion des Juifs en 135 sous Julius Severius, lieutenant de l’empereur Hadrien, Jérusalem sera rebaptisée Ælia Capitolina. Dès lors, cette paraphrase araméenne sera fixée par écrit sous la forme d’un Targoum. D’abord oral, puis ensuite mis à l’écrit, le Targoum se veut être une paraphrase plutôt qu’une traduction. On parlera davantage d’une traduction amplifiée.
Dans le Targoum, apparaît le mot metouvgeman qui lui donne le sens d’« interprète » comme en Gn 42.23 : « Or, ils ne savait pas que Joseph comprenait la langue du sanctuaire (l’hébreu) car Manassé était parmi eux comme interprète » (Tg Pseudo-Jonathan), lequel est traduit dans la LXX par ἑρμηνευτὴς /hermeneutes.
Les parties les plus anciennes du Targoum correspondent aux passages bibliques considérés comme difficiles (Gn 49 ; Ex 15; Dt 32-33). Dans ces textes, la paraphrase a été substituée à la traduction, débouchant ainsi sur des traditions d’interprétation. Certains passages, comme l’introduction de la bénédiction de Jacob à ses douze fils, connaissent de larges descriptions.
Les Targoums les plus anciens ont été découverts parmi les manuscrits de la mer Morte. Ce sont les fragments d’un Targoum du Livre du Lévitique 16.12-21 qui daterait du milieu du IIe siècle après JC (4QTg Lv) et du Livre de Job du XIe siècle avant notre ère (11QTg Jb; 4QTg Jb).
Les differents Targoums
Il existe des Targoums pour l’ensemble de la Bible hébraïque, sauf pour les livres qui ont été composés partiellement en araméen (Daniel, Esdras et Néhémie).
Ils sont répartis selon les trois sections de l’Écriture : la Torah ou Pentateuque, les Prophètes et les Hagiographes. On les classe généralement en deux grandes familles : les Palestiniens et les Babyloniens. Ceux de Babylonie restent assez proches des originaux hébraïques tant que les Targoum palestiniens sont nettement plus amplifiés apportant des précisions au texte.
Voici un exemple d’après le Targoum Neofiti (N) de la bibliothèque vaticane, copié à Rome en 1504 sur la passage de Nombres 12.1 : « Miryam et Aaron parlèrent contre Moïse, au sujet de la femme Coushite qu’il avait prise. Or, voici que la femme coushite (n’) était (autre que) Séphora, la femme de Moïse ; mais (on l’appelait ainsi, car) de même que le coushite se distingue par son corps de toutes les (autres) créatures, ainsi Séphora, la femme de Moïse, était (particulièrement) jolie d’apparence et belle d’aspect, et distinguée en bonnes œuvres sur toutes les femmes de cette génération. Ils disaient : Est-ce seulement avec Moïse que Yahvé a parlé ? ».
Pourquoi avoir ajouté autant de détails dans ce passage ? Ceci est assez caractéristique dans les Targoums palestiniens lorsqu’il s’agit par exemple des lieux ou des personnages anonymes dans la Bible hébraïque. Ils visent à donner des précisions sur certains passages pouvant paraître quelque peu obscurs. Les anthropomorphismes même sont évités et remaniés.
1. Les Targoums du Pentateuque
Les Targoums du Pentateuque sont les plus nombreux et les plus répandus. On les classe en deux groupes, à savoir :
1) le Targoum d’Onqelos ou Targoum de Babylonie
2) ceux que l’on appelle les recensions palestiniennes dont nous disposons de quatre témoins : le Néofiti I (N), Yeroushalmi I (ou Pseudo-Jonathan), le Yeroushalmi II (ou Targoum fragmentaire (F)) et le Targoum de la Guéniza du Caire (TgC).
Le Targoum de Babylonie, représenté par Onqelos est généralement plus littérale que les recensions palestiniennes qui, elles, sont davantage des paraphrases.
a. Targoum Onqelos ou Targoum de Babylonie
Ce Targoum, attribué à un certain Onqelos, originaire du Pont est connu pour être un prosélyte. Sa rédaction en Palestine se situerait entre 70 et 132. Il s’agit d’une version née en Palestine puis adoptée et adaptée en Babylonie, dont la langue est proche de l’araméen impérial et biblique et dont la traduction reste assez littérale. Conservé dans des centaines de manuscrits médiévaux, ce Targoum est celui qui a été autorisé dans le mouvement rabbinique parce qu’il aurait été rédigé sous l’égide de R. Éliézer et de R. Yehoshoua, deux disciples connus de Rabbi Akiba (TB Megillah 3a). Il est le seul à être désigné par l’expression « Notre Targoum », ce qui lui vaut une certaine autorité dans les cercles rabbiniques.
b. Targoum Jonathan (Pseudo-Jonathan) ou Yeroushalmi I
On sait que le premier qui attribua à ce Targoum le nom de Jonathan est un certain Mehamen ben Benjamin Recanati (XIVe) dans un de ses commentaires sur la Torah. Ouvrages qui durent être imprimés à Venise en 1523. Nous possédons actuellement deux témoins de ce Targoum Jonathan: un manuscrit dit british Museum Add.27031 et le texte de l’editio princeps. Concernant le Add.27031, il se présente comme un magnifique manuscrit très bien conservé de 261 folios.
Au XVIe, le rabbin Azariah de Rossi rapporte dans son livre Me’or ‘enaïm qu’il a vu deux Targoums complets sur la Torah entière, se ressemblant mot pour mot. L’un portant le titre de « Targoum Jonathan Ben Uzziel » et l’autre « Targoum Yerushalmi ». Le premier appartenait à la famille Foa de Reggio, celui qui a servi pour l‘édition princeps selon Asher Florins dans son introduction. Le second, nous dit Azariah de Rossi, appartenait à Samuel Qasis de Mantous et qui, aujourd’hui est exposé au British Museum.
Extrait de Genèse 2.7 d’après le Add.27031
Alors Yahvé Elohim créa Adam avec deux penchants et il prit de la poussière de l’emplacement du sanctuaire et des quatre vents du monde, un mélange de toutes les eaux du monde et il le créa rouge, noir et blanc ; puis il souffla dans ses narines une haleine de vie.
Et l’haleine devint dans le corps d’Adam un esprit doué de parole, pour illuminer les yeux et faire entendre les oreilles.
Extrait de Genèse 7.10-11 d’après le Add.27031
Et il advint, au bout des sept jours, lorsque fut achevé le deuil de Methusalem, que Yahvé vit et voici que les enfants des hommes ne s’étaient pas repentis ; et les eaux du déluge se mirent à descendre bouillantes des cieux sur la terre.
L’an six cent de la vie de Noé, au second mois, c’est-à-dire marheshwan, car jusqu’alors les mois étaient comptés à partir de Tichri qui est le début de l’année selon la création du monde, le dix-sept du mois, ce jour-là même, toutes les fontaines du grand abîme se fendirent. Les fils des géants y placèrent leurs enfants pour les obturer ; mais ensuite les fenêtres des cieux s’ouvrirent.
La pluie se mit à descendre sur la terre quarante jours et quarante nuits.
c. Le Targoum Néofiti (N)
Ce manuscrit de 449 folios de parchemin a été identifié en 1956 par le Professeur A. Diez Macho parmi une collection de 51 manuscrits qui appartenait au Collège des Néophytes et qui fut achetée en 1896 par la Bibliothèque Vaticane. Le colophon indique que Néofiti (N) fut copié dans la ville de Rome en 1504. Ce Targoum, semble-t-il, pourrait dater du IIe siècle.
Le Targoum Néofiti (N) est le plus complet des Targoums palestiniens et comprend l’ensemble des cinq livres de la Torah. Toutefois, sont omis une trentaine de versets.
De curieux détails entraînent forcément une traduction amplifiée comme en Genèse 4, 10, l’hébreu dit : « La voix des sangs de ton frère crie de la terre en ma présence ». Ce que le Neofiti rend ainsi, en lisant un pluriel réel : La voix du sang des foules de justes qui devaient naître de ton frère Abel crie contre toi de la terre en ma présence.
Extrait de Genèse 6.3 d’après le Néofiti (N)
Yahvé dit : Aucune des générations qui doivent surgir à l’avenir ne sera jugée d’après le jugement de la génération du déluge. En vérité, le mode de jugement de la génération du déluge est scellé devant moi : elle sera détruite et anéantie du milieu du monde.
Voici que j’avais donné mon esprit aux enfants des hommes, car ils sont chair et leurs œuvres sont mauvaises. Voici que je vous ai donné un délai de cent vingt ans pour qu’ils fassent pénitence et ils ne l’ont point faite.
Extrait de Genèse 22.1 d’après le Néofiti (N)
Après ces événements, il advint que Yahvé éprouva Abraham avec la dixième tentation et lui dit : « Abraham ».
Extrait de Genèse 29.16 d’après le Néofiti (N)
Or Laban avait deux filles : le nom de l’aînée était Léa et le nom de la cadette Rachel.
Les yeux de Léa étaient levés en prière demandant d’épouser le juste Jacob et Rachel était belle d’apparence et de visage.
d. Comparaison entre les deux Targoums palestiniens
Genèse 1.1-2
Add. 27031 : À l’origine, Élohim créa les cieux et la terre.
La terre était déserte et chaotique, privée d’hommes et vide de tout animal.
L’obscurité (s’étendait) sur la face de l’abîme et un esprit d’amour de devant Élohim soufflait sur la face des eaux.
Élohim dit : « Qu’il y ait la lumière pour éclairer le monde ! » et sitôt il y eut de la lumière.
Néofiti (N) : Dès le commencement, la Parole de Yahvé, avec sagesse, créa et acheva les cieux et la terre.
La terre était déserte et chaotique, privée d’hommes et de bêtes, vide de toute culture, de plantes et d’arbres.
L’obscurité s’étendait sur la face de l’abîme et un esprit d’amour de devant Yahvé soufflait sur la face des eaux.
La Parole de Yahvé dit : « Qu’il y ait de la lumière ! » et il y eut de la lumière selon la décision de sa Parole.
Genèse 49.1-2
Add. 27031 : Jacob appela ses fils et leur dit : « Purifiez-vous de (toute) impureté et je vous annoncerai les mystères cachés, les dates secrètes, la rétribution attribuée aux justes, le châtiment des impies et ce que sera la félicité de l’Éden. »
Ensemble se réunirent les douze tribus d’Israël, entourant le lit d’or sur lequel il était étendu. Mais après que se fut manifestée la Gloire de la Shekinah de Yahvé, le temps fixé où le Roi Messie devait venir lui fut caché.
Ensuite, il dit : « Venez pour que je vous fasse connaître ce qui vous arrivera à la fin des jours.
Néofiti (N) : Jacob appela ses fils et leur dit : « Rassemblez-vous et je vous annoncerai les mystères cachés, les dates secrètes, la rétribution attribuée aux justes, le châtiment des impies et ce que sera la félicité de l’Éden ».
Ensemble se réunirent les douze tribus et elles entourèrent le lit d’or où était étendu notre père Jacob, depuis que le temps (fixé) lui avait été révélé pour que leur fut annoncée le temps (fixé) de la bénédiction et de la consolation. Après que le terme lui eût été manifesté, le secret lui avait été caché. Ils pensaient qu’il allait leur annoncer le temps fixé de la rédemption et de la consolation. Mais après que le secret lui eut été révélé, il lui avait été à nouveau caché.
Après lui avoir été ouverte, la porte lui avait été fermée.
Notre père Jacob répondit et les bénit, il les bénit chacun selon ses bonnes œuvres.
Après que les douze tribus de Jacob se furent réunies et qu’elles eurent entouré le lit d’or où était étendu notre père Jacob, elles pensaient qu’il allait leur révéler l’ordre des bénédictions, mais il lui demeura caché. Notre père Jacob répondit et leur dit : « d’Abraham, père de mon père, naquit l’impur Ismaël ainsi que tous les fils de Qeturah, et d’Isaac mon père naquit l’impur Essav, mon frère. Et moi, j’ai peur qu’il n’y ait parmi vous quelqu’un dont le cœur ne se sépare de ses frères pour aller rendre un culte devant les idoles étrangères. »
Les douze tribus de Jacob répondirent ensemble et dirent : « Écoute-nous, Israël notre Père ! Yahvé, notre Dieu, Yahvé (est) un. »
Jacob répondit et dit : « Que son Nom soit béni et la gloire de sa royauté pour tous les siècles des siècles ! »
2. Les Targoums des Prophètes
Les Targoums des Prophètes sont attribués par la tradition à Jonathan ben Ouziel, un disciple de Hillel (TB Megillah 3a): cette attribution est artificielle car le texte relève non pas d’un seul auteur mais de plusieurs. On situe en Babylonie sa rédaction finale, entre le IIIe et le IVe siècle ap. JC, mais il atteste une langue qui est, cependant, antérieure à 135 de notre ère.
Les Targoums des Prophètes sont composés de Josué, Juges, 1-2 Samuel, 1-2 Rois, faisant partie des « premiers prophètes », et de Isaïe, Jérémie, Ézéchiel ainsi que des Douze petits prophètes, qui forment les « derniers prophètes ».
Le Targoum des Premiers Prophètes est proche du Targoum Onqelos par la langue et par l’approche littéraire : il comporte cependant de nombreuses additions midrashiques consignées dans les marges des manuscrits ou insérées dans le texte. Le Targoum des Derniers Prophètes se rapproche davantage lui aussi des Targoums palestiniens et comporte également de nombreuses additions midrashiques. La variété de style des Targoums des Prophètes montre cependant qu’il ne s’agit que de la réunion de nombreux travaux partiels et, à de très rares exceptions près, les textes paraphrasent la version massorétique de la Bible. Leur intérêt principal est d’avoir une origine plutôt populaire, offrant des interprétations inconnues de la tradition rabbinique parfois proches de la littérature chrétienne incorporée dans le Nouveau Testament.
Les Targoums des Prophètes semblent avoir été l’objet de censures de la part des autorités rabbiniques ou autres, afin notamment de ne pas permettre des interprétations messianiques et de souligner de manière précise l’élection d’Israël au détriment de certaines ouvertures universalistes antérieures.
Voyez par exemple le Targoum d’Isaïe sur 19, 25 qui d’ordinaire dit : « Béni soit l’Égypte, mon peuple, et l’Assyrie, l’ouvrage de mes mains, et Israël, mon héritage. » et qui est rendu par : « Béni soit mon peuple que j’ai ramené d’Égypte. Parce qu’ils ont péché devant moi, je les ai exilés en Assyrie, et maintenant qu’ils se repentent, ils sont appelés mon peuple et mon héritage, Israël ».
Citons aussi l’interprétation eschatologique du « troisième jour » en Osée 6.1-2 : « Venez, retournons vers le Seigneur. Il a déchiré, il nous guérira ; il a frappé, il pansera nos plaies. Après deux jours il nous fera revivre, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence. »
Le Targoum de ce texte, qui confère à l’oracle une portée eschatologique, éclaire à l’évidence l’annonce de la résurrection de Jésus « le troisième jour », comme ouverture de la résurrection générale à la fin des temps : Ils diront : « Allons, retournons vers le culte du Seigneur. Car lui qui nous a frappés, il nous guérira ; lui qui a apporté la destruction sur nous, il nous soulagera. Il nous fera vivre aux jours des consolations ; au jour de la résurrection des morts, il nous relèvera et nous vivrons devant lui. »
3. Les Targoums des Hagiographes
De nombreux Targoums existent pour les Hagiographes : ils sont de datations relativement tardives, même s’ils peuvent véhiculer des traditions anciennes, et sont attestés en plusieurs versions pour nombre d’entre eux.
Le Targoum de Job que l’on a retrouvé parmi les manuscrits de la mer Morte est très différent du texte traditionnel. On trouve aussi le Targoum des Proverbes, le Targoum des Psaumes et le Targoum des Chroniques.
Il existe également un Targoum des Cinq megillot. Méguillot est le nom donné aux cinq livres, à savoir : Lamentations, Ruth, Qohelet, le Cantiques des cantiques et Esther. Chaque livre ayant été traduit indépendamment des autres – ils sont tous d’époque médiévale, mais certains pourraient être plus anciens.
On pourrait citer le Targoum Chéni – deuxième traduction. On nomme ainsi une des deux paraphrases midrashiques en araméen du rouleau d’Esther. Pour sa part, le Targoum d’Esther est attesté sous deux formes : le Targoum Tichon, et le premier et le Targoum sheni. Sans compter une troisième version attestée par la Bible polyglotte d’Anvers (1569) que l’on a tendance maintenant à considérer comme une compilation « expurgée », préoccupée d’un retour à la littéralité du texte hébreu du Livre d’Esther.
Exemple tiré de Ruth 1.11-17
Ruth dit : « Ne me pousse pas à te quitter, à repartir et à ne pas te suivre car je demande à être prosélyte. » Noémi dit : « Il nous est commandé d’observer les sabbats et les fêtes, de ne pas aller plus de 2 000 coudées. »
Ruth répondit : « Partout où tu iras, j’irai. » Noémi dit : « Il nous est commandé de ne pas demeurer ensemble avec les païens. » Ruth répondit : « Partout où tu demeureras, je demeurerai. »
Noémi dit : « Il nous est commandé d’observer 613 commandements. » Ruth répondit : « Tout ce que ton peuple observe, je l’observerai comme s’il était mon propre peuple à l’origine. » Noémi dit : « Il nous est commandé de ne pas nous engager dans l’idolâtrie. » Ruth répondit : « Ton Dieu sera mon Dieu. »
Noémi dit : « Nous avons quatre peines de mort pour les coupables : la lapidation, le feu, la mort par le glaive et la pendaison au bois. » Ruth répondit : « De la manière dont tu mourras, je mourrai. » Noémi dit : « Nous avons deux ensevelissements. » Ruth répondit : « Là aussi je serais ensevelie. Et ne continue plus de parler. Que le Seigneur me fasse ceci et plus si autre chose que la mort nous sépare. »
Comme toujours une excellente étude. Merci Alexandre.
Bonjour,
Je ne cesse de m’étonner de l’usage systématique de l’adjectif « palestinien » lorsqu’il est question d’évènements, de récits ou de livres antérieurs à l’année 135.
Avant cette date, les territoires de la Terre sainte se composent essentiellement de la Judée, de la Samarie et de la Galilée, essentiellement.
La dénomination Paelestina (par référence aux Philistins qui vécurent auparavant sur la bande côtière au sud de l’actuelle ville d’Ashdod) fut ordonnée par Hadrien en 135, après qu’il ait mâté l’ultime grande révolte juive, dite de Bar Kokhba.
Il est d’ailleurs incohérent que l’adjectif palestinien soit systématiquement utilisé (avec ses conséquences politiques) alors que les noms latins des villes rebaptisées par Hadrien à la même époque ne sont pas adoptés (Neapolis, Aelia Capitolina).