Ouvrage sur l'histoire de l'Église
Nom Le livre des martyrs de John Foxe
Auteur John Foxe
Éditeur Impact héritage
Date 2023
Nombre de pages 304
Format 14 x 21,6 x 1,6 cm
ISBN 9782924773499
Seriez-vous prêt à subir la persécution, la pauvreté et la prison pour Jésus-Christ ? À endurer en son nom des tortures si cruelles qu’elles conduiraient votre corps et votre esprit aux portes de la mort, voire au-delà ? Seriez-vous capable de voir vos enfants souffrir pour leur foi et de les inciter malgré tout à rester fidèles au Christ ? Pourriez-vous endurer de grandes souffrances et proclamer votre espérance sans fléchir (Hé 10.23) ? Seriez-vous prêt à vous tenir debout avec audace et fierté pour confesser Jésus-Christ comme votre Seigneur, et ce, au péril de votre vie et de celle de votre famille ? Pendant près de deux mille ans, de courageux croyants ont été torturés et tués pour avoir confessé Jésus-Christ comme leur Seigneur et Sauveur. Le livre des martyrs de John Foxe raconte leurs histoires. Des histoires remplies de courageux héros de la foi. Des histoires témoignant de l’amour de Dieu et de Jésus-Christ. Des histoires montrant l’incroyable grâce de Dieu, qui a permis à des hommes, des femmes et des enfants d’endurer d’atroces persécutions et de faire face à une mort souvent horrible.John Foxe (1516-1587) était un historien et un prédicateur anglais animé d’un vif intérêt pour l’histoire de l’Église. Lorsqu’il est devenu protestant, il a été renié par sa famille et a été forcé d’abandonner ce qui aurait pu être une carrière académique prometteuse. À travers ses écrits, il a participé au mouvement de la Réforme et a contribué à un rejet nationaliste de l’Église catholique en Angleterre.

L’ouvrage se décompose en 11 chapitres :

1. Histoire des dix premières persécutions depuis l’an 67, jusqu’au temps de Constantin le Grand

2. Un récit des persécutions sous Julien l’Apostat

3. La persécutions des Vaudois et des Albigeois

4. Les persécutions en Espagne, au Portugal, en Italie, etc.

5. De nouveaux détails des persécutions des protestants dans les pays étrangers au cours des XVIe et XVIIe siècles

6. Récits des persécutions dans d’autres contrées

7. La vie, les souffrances et le martyre de Jérôme de Prague – persécutions au Pays-Bas

8. Persécutions des protestants dans divers pays

9. Histoire de la Réforme et les circonstances qui la précèdèrent

10. L’accession de la reine Marie et les persécutions autour de son règne

11. Souffrance et martyre de Hugh Latimer, évêque de Worcester, Nicholas Ridley, évêque de Londres et autres

 

LE LIVRE DES MARTYRS

 

Le Livre des Martyrs de Foxe, écrit par John Foxe, est un récit des martyrs chrétiens à travers l’Histoire de l’Occident du Iᵉʳ siècle jusqu’au début du XVIe siècle, et mettant l’accent sur les souffrances des protestants et proto-protestants anglais depuis le XIVe siècle jusqu’au règne de Marie Iʳᵉ. D’abord publié en 1563 par l’éditeur protestant John Day, le livre fut somptueusement produit et illustré avec beaucoup de gravures sur bois et fut le plus important projet de publication en Grande-Bretagne jamais réalisé jusqu’alors. Largement possédé et lu par les puritains anglais, le livre contribua à modeler l’opinion populaire britannique sur la nature du catholicisme pour de nombreux siècles.

Publié au commencement du règne d’Élisabeth Iʳᵉ et seulement cinq ans après la mort de la reine catholique Marie Iʳᵉ d’Angleterre, le livre était une affirmation de la Réforme protestante en Angleterre dans la période de conflits religieux entre catholiques et protestants. Parce que le monarque anglais était le chef temporel de l’Église d’Angleterre, un changement de commandement pouvait changer le statut légal de la pratique religieuse. Les adhérents de cette foi rejetée risquaient une persécution de la part de l’État, et au cours du règne de Marie Iʳᵉ d’Angleterre, les non-catholiques furent brûlés aux bûchers des places publiques. Le récit de Foxe sur ces martyres contribuèrent significativement à un rejet nationaliste de l’Église catholique] et firent valoir une justification historique qui tendait à déterminer l’Église d’Angleterre comme une continuation de la véritable Église chrétienne plutôt comme une innovation moderne.

La Première Partie couvrait la période des premiers martyrs chrétiens, une brève histoire de l’Église médiévale, incluant les Inquisitions, et une histoire du mouvement des wycliffite ou Lollards. La Seconde Partie de l’ouvrage concernait les règnes d’Henri VIII et d’Édouard VI, au cours desquels la mésentente avec Rome amena la rupture entre l’Église d’Angleterre et l’autorité papale, une nouvelle fondation pour l’Église d’Angleterre, et l’émission du Livre de la prière commune. La Troisième Partie traitait du règne de la reine Marie et des Persécutions Mariales, en partie recherchées par Edmund Bonner, l’évêque de Londres.

Le récit de Foxe sur les années du règne de Marie Iʳᵉ est fondé sur l’addition en 1559 par Robert Crowley d’une chronique historique de 1549, par l’évêque Thomas Cooper, elle-même étant le prolongement d’un travail initié par Thomas Lanquet. Cooper, qui devint un évêque de l’Église d’Angleterre, était fortement centre la version de Crowley dans son histoire et publièrent vite deux nouvelles éditions « correctes ».

Foxe commença son livre en 1552, sous le règne d’Édouard VI, avant l’arrivée des bûchers de Marie Iʳᵉ. En 1554, alors toujours en exil, Foxe publia en latin à Strasbourg la première esquisse de son grand ouvrage, mettant l’accent sur la persécution des Lollards anglais durant le XVe siècle. Mais, comme on entendit parler de la persécution anglaise contemporaine dans le continent, Foxe commença à collecter des matériels pour continuer son histoire au présent. Il publia la première vraie édition de son livre célèbre à Bâle en août 1559, mais le segment sur les Martyrs n’était « pas plus qu’un fragment. » Bien sûr, il était difficile d’écrire l’histoire contemporaine anglaise en vivant (comme il le dit plus tard) « dans les parties reculées de l’Allemagne, où peu d’amis, aucune conversation, [et] peu d’information pouvait exister. » Néanmoins, Foxe, qui avait quitté l’Angleterre à la fois pauvre et ignoré, revint toujours pauvre mais ayant gagné une grande réputation grâce à son ouvrage en latin.

En mars 1563, Foxe publia la première édition anglaise sur la presse de John Day. Comme est typique pour l’époque, le titre entier faisait un long paragraphe et les érudits l’abrègent en Acts and Monuments.

Le livre était immédiatement attaqué par des catholiques comme Thomas Harding, Thomas Stapleton, et Nicholas Harpsfield. Harding, dans l’esprit de l’âge, appela le livre « cette colline d’excrément de vos martyrs puants… plein de mille mensonges ».

Pour fortifier son livre contre la critique et étant inondé de nouveau matériel dévoilé après la première édition, Foxe fit une autre édition en 1570 et quand ses critiques étaient assez justes, Foxe enleva les passages critiqués. S’il enleva du matériel de la première édition, la nouvelle édition resta presque le double de la première.

L’édition fut bien reçue par l’Église anglaise et la chambre haute de la convocation de Canterbury, en 1571, ordonna qu’une copie de Bishop’s Bible ainsi que « cette histoire complète intitulée Monuments des martyrs » soit installée dans chaque église cathédrale et que les officiants de ces églises conservent ces copies en leur demeure pour l’usage des domestiques et des visiteurs. Cette décision aidait l’imprimeur de Foxe, John Day, qui avait pris tant de risque financier en imprimant un travail si énorme.

Foxe publia une troisième édition en 1576, mais c’était virtuellement une réimpression de la seconde bien qu’imprimée sur du papier de qualité moindre et avec une typographie plus petite. La 4ᵉ édition publiée en 1583, la dernière du vivant de Foxe, bénéficia d’une typographie plus grande et d’un meilleur papier et se présentait en « deux volumes d’environ deux mille pages en folio écrites en doubles colonnes ». Près de quatre fois la longueur de la Bible, la quatrième édition fut le livre anglais le plus physiquement imposant, compliqué et techniquement exigeant de son temps. Il ne semble pas hasardeux de dire qu’il s’agit du livre le plus gros et le plus compliqué à réaliser des deux ou trois premiers siècles de l’histoire de l’édition en Angleterre ». La page de titre incluait une poignante requête de la part de l’auteur : desireth thee, good reader, to help him with thy prayer (« désire, bon lecteur, l’aider par ta prière »).

Foxe fonda ses récits avant la période du début moderne sur plusieurs sources comme Eusebius, Bède le Vénérable, Matthieu Paris, et un grand nombre d’autres, et ses récits de ces événements anciens n’étaient pas plus exacts que ses sources.

Le grand apport de Foxe fut, cependant, sa compilation des martyrs anglais de la période des Lollards jusqu’à la persécution menée par Marie Iʳᵉ d’Angleterre. À ce stade, Foxe avait des sources de première main et de tous genres : registres épiscopaux, rapports des tribunaux, et l’attestation de témoins oculaires, une collection remarquable de sources pour l’écriture historique anglaise de cette période.

Néanmoins, Foxe traitait souvent sa documentation de manière détachée, et tout lecteur doit être préparé de voir in nombre d’erreurs et de contradictions mineures. Aussi, Foxe ne croyait pas aux notions modernes de neutralité ou d’objectivité.

La documentation contenue est généralement exacte mais présentée de manière sélective. Parfois il a recopié des documents mot pour mot, d’autres fois, il les a adaptés pour son utilisation personnelle. Même si lui et ses lecteurs contemporains étaient plus crédules que la plupart des modernes, Foxe présentait « des images vraisemblables et vivaces des manières et des sentiments du jour, beaucoup de détails qui n’auraient jamais pu être inventés par un inventeur. » La manière de Foxe d’utiliser ses sources « proclame l’homme honnête, le chercheur sincère de la vérité. »

Pour l’Église d’Angleterre, le livre de Foxe demeure un témoin essentiel des souffrances des fidèles chrétiens dans les mains des autorités catholiques anti-protestantes et aussi du miracle de leur endurance au moment de leur mort, soutenus et consolés qu’ils étaient par la foi pour laquelle ils périssaient en témoins et martyrs. Foxe souligne le droit du peuple anglais d’entendre ou de lire les Saintes Écritures dans leur propre langue et de recevoir leur message directement plutôt que par la médiation du clergé. La bravoure des martyrs face à la persécution devint un composant de l’identité anglaise.

Foxe est plus précis quand il évoque des événements de sa propre époque, et son livre est tout sauf un récit impartial de cette époque. Cependant, bien que l’Encyclopædia Britannica de 1911 ait accusé Foxe de « falsification délibérée des preuves », J.F. Mozley maintient que Foxe préserve un haut standard d’honnêteté, et l’édition de l’Encyclopædia Britannica de 2009 note que le travail de Foxe est  » détaillé et préserve beaucoup de matériel original la Réformation anglais nulle part introuvable ailleurs. »

Les catholiques romains considèrent Foxe comme une source importante de l’anti-catholicisme anglais, apportant entre autres objections à cet ouvrage que le traitement des martyres sous Marie ne fait pas cas d’une confusion de l’époque entre les motifs politiques et religieux : par exemple, il ignore la possibilité que certaines victimes pourraient avoir intrigué pour détrôner Marie. En fait, comme l’a remarqué David Loades, l’histoire de la situation politique telle que rapportée par Foxe est « remarquable objectif. Il n’essaie aucunement de considérer comme martyrs Thomas Wyatt et ses supporteurs, ou quiconque autre qui fut exécuté pour trahison, sauf pour George Eagles, qui fut exécuté sous fausse accusation. »

Après la mort de Foxe, le livre continua d’être publié et lu avec intérêt. John Burrow s’y réfère comme, après la Bible, « la plus grande influence sur la pensée protestante anglaise de la fin des Tudor et du début des Stuart. »

Sur la fin du XVIIe siècle, cependant, on tendit à abréger l’ouvrage pour n’y inclure que « les épisodes les plus spectaculaires de torture et de mort » et donnait alors à l’œuvre de Foxe « une qualité lucide qui était certainement loin de l’intention de l’auteur. » Parce que Foxe a été utilisé pour attaquer le catholicisme, et l’anglicanisme Haute Église se popularisait, la fiabilité du livre fut attaquée au début du XIXe siècle par un certain nombre d’auteurs, surtout Samuel R. Maitland. D’après les mots d’un catholique victorien, après la critique de Maitland, « nul avec quelques prétentions littéraire… n’osait citer Foxe comme autorité. »

La publication de la biographie de Foxe par J. F. Mozley en 1940 refléta un changement dans la perspective. Il réévalua l’ouvrage de Foxe et « initia une réhabilitation de Foxe comme historien qui a continué à ce jour. » Récemment, un intérêt renouvelé en Foxe comme personne importante, dans les études du début de l’époque moderne, a créé une demande pour une nouvelle édition critique de son livre.

D’après les mots de Thomas S. Freeman, un des plus importants spécialistes actuels de Foxe, « l’étude moderne a formé une évaluation plus complexe et nuancée sur la fiabilité des Actes et monuments… Peut-être [Foxe] peut-être le mieux comme plaidant pour un client dont il est certain de l’innocence et qu’il est déterminé à sauver. Comme l’avocat hypothétique, Foxe devait utiliser les preuves de ce qui arriva vraiment, des preuves qu’il était rarement en position d’inventer. Mais, il ne présenterait des fait contre le client, et il savait arranger les preuves pour qu’elles se conforment à ce qu’il voulait qu’elles disent. Comme l’avocat, Foxe présente des preuves importantes et dit un côté de l’histoire qui doit être entendu. Mais, il ne doit jamais être lu sans jugement, et ses buts partisans doivent toujours être prises en compte.»