Ouvrage sur l'histoire de l'Église
Nom Les premiers chrétiens
Auteur Annie Jaubert
Éditeur Le temps qui court
Date 1967
Nombre de pages 191
Format 12 x 17,9 x 0.9 cm
ISBN 9782020001861

LES PREMIERS CHRÉTIENS par Annie Jaubert

Les premiers chrétiens, Annie Jaubert – Paris Ed du Seuil 1967. Coll. Le Temps qui court.
Ce petit volume très bien présenté enrichi de nombreuses et excellentes illustrations selon la coutume de la collection n’a pas pour but de retracer l’histoire de l’Église chrétienne aux deux premiers siècles.
Ceci été fait si souvent déjà ! D’ailleurs, la part de imagination dans ces sortes de reconstitutions est si grande que le profond sens historique de l’A. devait lui interdire une telle entreprise. Annie Jaubert choisi de nous décrire la vie des premiers chrétiens au cours des deux premiers siècles. Elle n’en fait pas non plus une description chronologiquement élaborée. Elle en trace une série de tableaux qui se situent aux moments importants du christianisme et jalonnent pour ainsi dire le développement de l’Église chrétienne. C’est ainsi que se présente successivement « la communauté de Jérusalem » dont on analyse origine et les péripéties en particulier les drames causés par admission des païens puis les communautés pauliniennes et leur rôle dans la diffusion de évangile.

Ensuite, on étudie l’attitude des chrétiens devant l’Empire. Enfin, quelques très belles pages sont consacrées la vie des communautés la fin du premier siècle. La seconde partie du volume retrace la vie des chrétiens au second siècle. Les grands problèmes du temps sont analysés en fonction de personnages types. Le martyre vu par le persécuteur, c’est le cas de conscience de Pline le Jeune, vu par le persécuté, c’est Ignace Antioche. Sur le plan des idées, le combat des intellectuels, c’est Justin en face des philosophes païens. Le développement de l’Église, c’est Irénée le théologien, mais ce sont aussi les martyrs de Lyon.

Finalement, un tableau parallèle, celui du premier siècle, retrace la vie des chrétiens au second siècle. Cette brève analyse montre combien l’effort d’adaptation aux besoins du grand public est lié, chez notre auteur, à un souci constant de saine critique historique qui s’exprime en un refus de dépasser les textes. Ceci apparaît dès le début du livre où la description idyllique de la communauté de Jérusalem par les Actes des Apôtres est mise en question en un effort critique qui se manifeste ainsi tout au long du petit livre. Le seul point, sur lequel on pourrait contester, est la place prépondérante faite à Paul et aux chrétiens pauliniens dans la diffusion de l’évangile. Ne sommes-nous pas victimes du fait que les écrits pauliniens constituent la plus grande part du Nouveau Testament au point que les autres personnages missionnaires sont presque totalement effacés ?
L’A. répondra avec raison elle pas voulu tracer un tableau exhaustif mais jeter des coups de projecteur sur différents aspects de la vie des premiers chrétiens.